C’est le genre de nouvelle qui déclenche une onde de choc instantanée.
Mason Marchment, l’ailier gauche de puissance de 6 pieds 5 pouces et 215 livres, vient d’être échangé au Kraken de Seattle… contre un choix de 3e ronde en 2026 et un choix de 4e ronde en 2025.
Une bouchée de pain. Et pendant que le DG de Seattle, Ron Francis, s’en frotte les mains, Montréal regarde passer le train avec une frustration de plus en plus évidente.
Sur les réseaux sociaux, la réaction ne s’est pas fait attendre.
« Pourquoi pas le CH? »
« On cherchait EXACTEMENT ce profil-là »
« Marchment pour ce prix-là, c’est une honte de ne pas l’avoir fait! »
La colère est évidente. Parce qu’au-delà du prix dérisoire payé par Seattle, c’est la nature du joueur qui rend ce dossier insupportable pour les partisans du Tricolore.
Un ailier gauche robuste, capable de marquer 20 à 25 buts, à 4,5 millions par saison, avec encore deux ans de contrat. Qui dit mieux?
La question est sur toutes les lèvres : qu’attend Kent Hughes?
Marchment, c’est tout ce que le CH n’a pas à l’aile gauche. Montréal n’a jamais réussi à combler ce vide de manière efficace.
L’arrivée de Juraj Slafkovský a ouvert certaines portes, mais l’équipe demeure affamée de profondeur sur le flanc gauche, surtout d’un joueur imposant physiquement, capable d’aller dans les coins, de déranger les défenseurs adverses et de s’imposer en séries.
C’est exactement ce qu’incarne Mason Marchment. Un ailier difficile à contenir, qui possède un flair offensif sous-estimé.
Cette saison à Dallas, il a inscrit 22 buts et 47 points en seulement 62 matchs. Ce n’est pas rien. Et même si ses séries ont été décevantes (5 points en 18 matchs), cela ne suffit pas à expliquer pourquoi le CH n’a pas été plus agressif.
Parce qu’on parle ici d’un échange interconférence. Dallas voulait libérer de l’espace sous le plafond salarial. Seattle n’est pas un rival direct. Le prix? Deux choix de milieu de repêchage. Rien d’irremplaçable. Le Canadien aurait pu et dû sauter sur l’occasion. Et s’il ne l’a pas fait, c’est que l’organisation dort au gaz.
Depuis des mois, Kent Hughes parle d’accélérer la reconstruction. Il répète qu’il est prêt à utiliser ses atouts, choix au repêchage, jeunes défenseurs pour obtenir des joueurs établis. Eh bien, c’était le moment. Et il a manqué à l’appel.
Dans les coulisses, on savait que Dallas magasinait Marchment depuis plusieurs semaines. Frank Seravalli et Jeff Marek l’avaient mentionné : les Stars voulaient des choix.
Montréal en a une pelletée. Il avait de quoi séduire Dallas. Et pourtant, il n’a rien fait.
Le pire, c’est qu’un choix de 3e ronde en 2026, c’est dans trois ans. Et un 4e en 2025, ça se retrouve dans le trou du repêchage.
À ce prix-là, Dallas n’a même pas tenté d’obtenir un joueur établi. C’est une liquidation pure et simple. Et Kent Hughes a raté une occasion dorée.
Les partisans sont à bout. À chaque été, les rumeurs fusent. À chaque repêchage, on parle de gros coups. À chaque marché des joueurs autonomes, on évoque une audace. Et chaque fois, le CH termine avec un pétard mouillé.
Mais ce moment, il était là. Mason Marchment, ce n’est pas un pari hasardeux. C’est un colosse productif, signé à bon prix, en pleine force de l’âge à 30 ans. Il ne coûte pas un espoir élite. Il ne vient pas avec un bagage toxique. Il ne demande pas huit millions.
On aurait pu parler d’un coup de circuit pour Montréal. Marchment aurait instantanément solidifié un top-9 parfois anémique. Et il aurait envoyé un message clair aux adversaires en séries: le CH ne se ferait plus brasser.
Mais ce message ne viendra pas. Pas cette fois.
Ce qui rend cette non-action encore plus frustrante, c’est qu’on a déjà vu le CH surpayer pour un ailier robuste. Josh Anderson, avec ses 7 ans à 5,5 millions, demeure l’un des contrats les plus critiqués de l’équipe.
Marchment, lui, produit. Il ne fait pas semblant. Il a connu des saisons de 45 et 47 points. Il se blesse rarement. Il ne recule pas devant le contact. Et il joue à gauche.
Kent Hughes a eu la chance de corriger l’erreur Bergevin. Il avait la possibilité d’obtenir un Josh Anderson amélioré, pour un prix ridicule. Et il a laissé passer l’opportunité.
Le marché des gros ailiers n’est pas vaste. Mason Marchment était un des seuls noms crédibles, abordables, et disponibles dans l’univers du réalisme.
Maintenant qu’il est à Seattle, cette porte se referme. Et elle ne rouvrira pas.
Le Kraken ont eu le flair. Ils savent qu’un joueur comme Marchment peut changer la dynamique d’une série. Il attire l’attention. Il crée de l’espace. Il est chiant à affronter. C’est un joueur de séries. Exactement ce qui manque au Canadien depuis… combien? 2014?
Pourquoi Seattle et pas Montréal?
C’est la question qui tue. Comment Ron Francis a-t-il mis la main sur un tel joueur pour un prix aussi dérisoire, sans que Kent Hughes ne bouge?
Peut-être que Marchment ne voulait pas venir à Montréal? Aucune excuse, puisqu'il n'avait pas de clause de non-échange. Peut-être que le CH n’était pas prêt à offrir une prolongation? Peut-être que l’équipe est paralysée par la peur de se tromper? Peu importe. Rien ne peut pardonner l'inaction du CH.
À 4,5 millions, même sans prolongation, Marchment est un atout monnayable. Et même s’il quittait dans deux ans, il offrirait un apport inestimable à une équipe qui cherche désespérément du caractère.
Il est exactement le genre de joueur que Martin St-Louis adore. Travailleur, physique, intense, imprévisible. Et au lieu de l’obtenir, le CH laisse Seattle s’enrichir.
Sur X, Facebook, Reddit, le verdict est sans appel. Kent Hughes vient de rater un coup de circuit. « On accumule les choix pour rien », écrit un internaute.
« Marchment aurait pu être notre Tom Wilson », dit un autre.
« Le CH n’a aucun plan », tranche un dernier.
Le silence de la direction est assourdissant. Et chaque minute qui passe renforce l’idée que Montréal ne veut pas gagner. Pas maintenant. Pas à tout prix.
Et pourtant, l’heure est grave. Parce que si le CH veut vraiment entourer Nick Suzuki, Cole Caufield et Ivan Demidov de joueurs capables de rivaliser avec les Panthers, les Bruins et les Leafs, il faudra frapper. Il faudra oser.
Et aujourd’hui, le CH a reculé. Encore.
Et ce « non » pourrait hanter cette organisation pendant longtemps. Parce qu’un jour, Marchment fera mal au CH dans un match important. Un jour, ce profil que tout le monde voulait deviendra ce qu’il aurait dû être : un guerrier du printemps en bleu-blanc-rouge.
Mais il sera à Seattle. Parce que Kent Hughes a dormi. Parce qu’il n’a pas voulu croire que c’était possible.
Et parce que, encore une fois, Montréal a préféré regarder plutôt qu’agir.