C’est maintenant écrit dans le ciel, crié sur tous les toits de RDS, de TVA Sports, et chuchoté dans les coulisses de l’organisation du Canadien de Montréal : Carter Bear est devenu une obsession.
Et si le nom de ce jeune ailier gauche n’était qu’une rumeur alimentée par des recruteurs jusqu’à récemment, les performances étourdissantes de Brad Marchand en séries éliminatoires viennent tout chambouler.
Oui, Brad Marchand. Oui, le vétéran pestiféré, le rat ultime, celui que les Bruins ont finalement laissé partir à contrecœur.
C’est lui qui a réécrit les règles du jeu en devenant le joueur le plus influent de la finale de la Coupe Stanley, dans l’uniforme des Panthers de la Floride, avec une production aussi spectaculaire qu’inattendue à 37 ans. Et ce que Marchand a prouvé, c’est que les joueurs “de séries” comme lui, ça vaut plus que tout le reste.
Alors soudainement, tout le monde s’est retourné vers Carter Bear.
Quand Brad Marchand déjoue la logique, multiplie les buts et soulève les Panthers à lui seul, il envoie un message très clair à toute la LNH : le profil du joueur de séries est à nouveau roi.
Fini les sélections de style « upside pur » sans fondement physique ou émotionnel. On veut des guerriers. On veut des pestes. On veut des gars capables de survivre au chaos et d’élever leur jeu quand les enjeux deviennent fous.
Et c’est exactement là que Carter Bear entre en scène.
Bear, c’est ce jeune Manitobain de la Première Nation Peguis, 6 pieds, 179 livres qui a marqué 40 buts en 56 matchs pour les Silvertips d’Everett cette saison, tout en terminant au sol, baignant dans son sang, victime d’une lacération du tendon d’Achille. Et pourtant, quelques mois plus tard, il patine déjà, prêt à retourner sur la glace.
C’est ça, un joueur de séries. C’est ça, un Carter Bear.
Nick Bobrov. Martin Lapointe. Kent Hughes. Les trois hommes ont Carter Bear dans la tête. À en devenir fous.
Depuis qu’ils l’ont vu déchirer la WHL à coups de buts au filet, de mises en échec sans pitié et d'attaques verbales cinglantes, ils sont convaincus qu'il est le candidat idéal pour Montréal.
Bear coche toutes les cases du Canadien version 2025 : vitesse, intelligence, polyvalence, leadership, et surtout, la rage d’un Gallagher et l’instinct d’un Marchand.
Mike Fraser, le DG des Silvertips, n’y va pas par quatre chemins :
« Carter, c’est un loup. Un vrai. Il va là où ça fait mal. Il déteste perdre plus que tout. Et il est capable de changer un match à lui seul. »
Et si Marchand a prouvé une chose cette année, c’est que ce genre de joueur peut encore porter une équipe en séries.
Le Canadien n’a pas oublié l’humiliation de Toronto avec Mitch Marner et les éternels effondrements des joueurs "soft" et surévalués en avril. Montréal n'a pas oublié la dégelée physique contre les Capitals en première ronde.
Ce que Kent Hughes veut maintenant, c’est son Brad Marchand à lui. Et il croit que Carter Bear est exactement ce profil.
L’effet Marchand ne se limite pas aux arénas. Dans les studios de RDS et TVA Sports, les lignes bougent. Même les plus conservateurs des analystes, ceux qui ne jurent que par les rankings, commencent à parler de Bear comme d’un possible « vol » du top-15.
Dans une rare unanimité, tout le monde à Montréal semble d’accord : si Carter Bear est disponible au 16e ou 17e rang, le Canadien le repêchera. Point final.
Mais si Bear n’est plus disponible?
C’est là que le plan B surgit, et il est aussi explosif qu’inévitable : le retour de la transaction avec les Ducks d’Anaheim pour Trevor Zegras.
L’an dernier, tout était prêt. Logan Mailloux et le 21e choix pour Trevor Zegras. Anaheim avait dit oui. Montréal hésitait.
Puis Michael Hage a glissé au 21e rang. Kent Hughes a paniqué (avec raison) et a annulé l’échange pour protéger un joyau sous-estimé. Résultat : Hage est maintenant vu comme un top 10 pur sang, et le DG du CH a eu raison.
Mais en 2025? Hage est déjà dans la cour. Il n’y a plus rien à protéger. Plus de Hage à sauver. Seulement une décision crue à prendre : Carter Bear ou Trevor Zegras.
Si Bear est repêché entre les rangs 12 et 15, et plusieurs experts croient que ce sera le cas, Kent Hughes devra trancher.
Et Anaheim, de son côté, est prêt. Ils veulent un défenseur droitier pour appuyer Pavel Mintyukov et Olen Zellweger. Ils veulent Logan Mailloux. Et ils veulent encore un choix de première ronde.
Mailloux et le 16e choix ou le 17e choix = Zegras. Le même « deal » que l’an dernier. Mais cette fois, aucune Hage à sauver. Aucune excuse.
Le débat à l’interne est intense. Bear représente l’avenir, la résilience, la construction. Zegras, c’est l’électrochoc, le présent, la séduction.
Zegras ne veut pas jouer à l’aile. Il se voit comme un centre. Et à Montréal, il deviendrait immédiatement le deuxième centre derrière Suzuki. Le potentiel offensif d’un duo Suzuki-Zegras est électrisant. Mais Zegras traîne aussi une réputation instable, un manque de constance, une attitude parfois digne d'un bébé gâté.
Bear, lui, est tout l’inverse. Travailleur, humble, concentré. Il est ce que Martin St-Louis adore. Il est ce que les partisans respectent. Et il serait un choix parfaitement cohérent dans la culture actuelle du Canadien.
Mais il faut qu’il soit disponible. Et tout indique qu'il le sera.
Bref, tout se jouera dans la négociations entre Montréal et Anaheim.
Car si Anaheim parvient à signer Mitch Marner, une rumeur qui enfle de jour en jour, ils n’auront plus besoin de Zegras. Ils auront trouvé leur vedette offensive. Et dans ce cas, c’est peut-être Carter Bear lui-même qui deviendrait un membre des Ducks si Anaheim obtient le 16e choix et Mailloux pour Zegras.
Dans les coulisses du CH, le plan est clair :
Si Bear est disponible à 16 : on le prend.
Reste à voir si on aime mieux le Brad Marchand 2.0...ou Trevor Zegras...
Kent Hughes n’a plus droit à l’erreur. Le Canadien ne peut pas sortir de ce repêchage sans un joueur d’impact. Et comme le bassin 2025 est moins profond après les 13 premiers noms, il est impératif d’appuer sur le bon bouton.
Tout ce scénario, toutes ces stratégies, tous ces débats tournent autour d’un seul nom : Carter Bear.
C’est lui qui a déplacé le centre de gravité du CH. C’est lui qui a fait basculer les analyses froides en obsession passionnée. Et c’est lui que Brad Marchand, sans le savoir, a validé.
La domination de Marchand en séries a redonné de la valeur aux joueurs comme Bear. Des joueurs qui, sans être flashy, imposent le rythme et abordent chaque présence comme si c’était la dernière.
Si Brad Marchand peut encore dominer à 37 ans, alors Bear, à 18 ans, est une valeur inestimable.
Dans 10 jours, la LNH tiendra un repêchage historique… mais pas centralisé.
Et pourtant, tout converge vers un point unique : Carter Bear.
L’avenir passe par Bear. Et si ce n’est pas lui, ce sera Zegras.
Ce que Brad Marchand a déclenché, c’est une réaction en chaîne dans tout le hockey moderne.
Et Montréal, désormais, est prêt à suivre la trace du loup.