Tremblement à Montréal: Claude Giroux perd patience

Tremblement à Montréal: Claude Giroux perd patience

Par David Garel le 2025-06-13

C’est une onde de choc qui secoue la capitale nationale. 

Claude Giroux, vétéran adulé et pierre angulaire du vestiaire des Sénateurs depuis trois saisons, serait sur le point de claquer la porte. Et pas pour n’importe quelle destination : le Canadien de Montréal serait prêt à l’accueillir à bras ouverts avec un contrat de deux ans.

Ce qui n’était, il y a quelques semaines à peine, qu’un frisson passager dans les couloirs du Centre Bell, s’est transformé en véritable tremblement de terre politique et sportif.

Giroux, dont le contrat actuel expire le 1er juillet, refuse catégoriquement une prolongation d’un an. Et Ottawa, trop frileux pour lui offrir deux ans à 37 ans, est désormais pris au piège d’un scénario qu’il n’a pas vu venir.

La mèche est allumée. Et elle a été allumée par un nom que tous les DG redoutent : Pat Brisson.

L’agent de Claude Giroux, Pat Brisson, est un stratège. Un manipulateur hors pair. Il connaît chaque angle mort de la LNH. Et il a déjà joué ce jeu dangereux, avec un autre Québécois en 2023 : Pierre-Luc Dubois.

Rappelons les faits. À l’époque, Dubois était joueur autonome avec compensation. Son agent? Pat Brisson. Son objectif? Obtenir un contrat de huit ans à 8,5 M$ par saison avec les Kings de Los Angeles. Pour y parvenir, Brisson a orchestré une opération médiatique millimétrée en faisant circuler l’idée que le Canadien de Montréal était prêt à surenchérir.

Résultat? Les Kings ont paniqué… et ont payé le plein prix. Brisson avait gagné.

Aujourd’hui, le scénario est identique, à la virgule près. Même agent. Même recette. Même cible médiatique : le CH.

Les signes se multiplient… et deviennent incontrôlables.

Les premiers indices sont apparus en coulisses. Puis le feu a pris dans les médias. Et voilà qu’un ancien coéquipier et ami d’enfance de Claude Giroux a confié à André Roy, aujourd’hui analyste à RDS, que Giroux rêve véritablement de jouer pour le Canadien de Montréal.

Oui, un rêve. Pas une stratégie. Pas une diversion. Un souhait profond, ancré depuis l’enfance.

Et cette bombe a été confirmée par Marc-Olivier Baudouin, un informateur bien connecté sur les réseaux, qui affirme que la tension est à son comble entre Giroux et la direction des Sénateurs.

Les négociations sont glaciales. Les discussions sont plombées par une divergence irréconciliable sur la durée du contrat.

Claude Giroux veut deux ans. Les Sénateurs offrent un an.

Et pendant qu’Ottawa tergiverse, Kent Hughes se prépare à bondir.

Montréal est devenu une menace réelle… et séduisante...

Le Tricolore ne joue pas ici un rôle passif. Le Canadien est bel et bien intéressé par Claude Giroux. Kent Hughes a discuté de lui sérieusement avec Jeff Gorton, et l’idée d’ajouter un vétéran francophone de cette trempe pour encadrer Ivan Demidov a séduit tout le monde dans la tour du CH.

Giroux ne serait pas seulement un joueur. Il serait un tuteur, un guide, un leader, sur un deuxième trio aux côtés de Demidov.

Et surtout, il deviendrait la figure francophone rassembleuse que les partisans réclament depuis des années.

Le piège se referme sur Ottawa.

Pendant que Montréal affine son plan, Ottawa s’enfonce. Le DG Steve Staios sait qu’il joue gros. Car s’il laisse Giroux tester le marché le 1er juillet, il pourrait être humilié publiquement par un départ vers Montréal, sa rivale médiatique, sa rivale de divison,  son cauchemar linguistique, alors que les gens de Gatineau seraient dans une oplère noire.

Ottawa ne veut pas perdre Giroux. Mais Ottawa ne veut pas lui donner deux ans.

Résultat? Un jeu dangereux, pendant que les échos montréalais se font plus insistants.

Et Pat Brisson joue de cette hésitation comme d’un violon. Il a tout compris. Il a vu Ottawa trembler à l’idée de perdre leur vétéran. Et il a offert un scénario redoutable : « Si vous ne bougez pas, Claude va rentrer chez lui… à Montréal.»

Ce qui est encore plus troublant pour Ottawa, c’est de constater que le CH ne bluffe pas. Montréal cherche activement un vétéran cet été. Et le nom de Brock Nelson revenait de plus en plus souvent. Le centre des Islanders, à 34 ans, était ciblé pour venir solidifier le poste de deuxième centre. Depuis sa signature avec le Colorado pour 3 ans et 7,5 M$ par année, Giroux est redevenu la priorité du CH.

Le journaliste Nick Kypreos a récemment affirmé que ce n’était « pas garanti » que Giroux revienne, ce qui a fait bondir plusieurs partisans. 

Le cœur du litige? Le salaire et les bonis conditionnels. Giroux viserait une entente de deux ans, avec un plancher autour de 3 M$ annuels, mais des bonis potentiels pouvant faire grimper le tout à 4,5 ou même 5 M$.

Des montants jugés raisonnables compte tenu de sa production (50 points en 81 matchs), mais qui semblent ralentir la machine à Ottawa. Peut-être que le malaise est plus profond qu’on le pense.

À 3 M$ par saison (= bonos) sur deux ans, ce serait un pari sécuritaire. Et c’est justement ce que Brisson insinue : d’autres équipes, comme le CH, sont prêtes à offrir ce package-là. Deux ans. Et un rôle de mentor.

Alors qu’Ottawa parle de prudence, Montréal parle d’avenir.

Il faut aussi parler du côté humain. Giroux est aimé à Ottawa. Mais il n’est pas attaché émotionnellement à cette organisation. Il n’est pas un produit des Sens. Il n’est pas Brady Tkachuk. Il est revenu au bercail pour ses enfants, pour sa femme, pour la stabilité. Pas par loyauté envers la direction.

Et cette même direction est en train de tuer la magie. De briser ce lien fragile.

En refusant de lui accorder deux ans, Ottawa envoie un message glacial : « Merci, mais on ne te fait plus confiance. »

Et si Giroux signe à Montréal? Le message inverse : « Tu veux finir ta carrière avec classe, dans la ville qui fait rêver tous les francophones? Viens. »

Si rien ne se passe d’ici la fin du mois, le scénario catastrophe est déjà écrit. Le 1er juillet, Claude Giroux devient joueur autonome. Et Montréal appuiera sur le bouton rouge. Une offre concrète. Deux ans. Et un projet clair.

Ottawa, déjà affaibli médiatiquement, deviendrait la risée de la ligue. Perdre son vétéran le plus constant. À cause d’un an. Et contre le plus gros marché francophone au monde.

Le tremblement a déjà commencé. Les murs du Centre Canadian Tire vibrent. Et au Centre Bell, les bureaux sont en ébullition.

Claude Giroux est à un carrefour. Ottawa ne lui donne pas ce qu’il demande. Montréal l’attend. Pat Brisson orchestre le tout avec une précision chirurgicale. André Roy confirme que le rêve est réel. Tout est en place pour une bombe.

Et si elle explose, ce ne sera pas seulement un changement d’adresse. Ce sera un changement de perception.

Parce que Claude Giroux au CH, ce serait plus qu’un transfert. Ce serait un message. À Ottawa. À la ligue. Aux partisans.

Le CH est prêt à gagner. Avec ses jeunes. Et avec des vétérans comme Claude Giroux.

Et Ottawa? Prêt à perdre par fierté.