Tremblement à Montréal: Josh Anderson choque le marché des transactions

Tremblement à Montréal: Josh Anderson choque le marché des transactions

Par Marc-André Dubois le 2025-05-31

Ça va bouger à Montréal.

Le Canadien est coincé par sa propre masse salariale : Kirby Dach a toutes les chances au monde d'être échangé. Et il faut se demander s'il faut profiter de la valeur de Josh Anderson qui est en hausse sur le marché des transactions. Brendan Gallagher, lui, malgré sa bonne saison, est non-échangeable. 

C’est une vérité brutale, mais incontournable : si le Canadien de Montréal veut s’améliorer dès la saison prochaine, il devra se départir de salaires importants. La situation financière du club, loin d’être enviable, force Kent Hughes à faire des choix déchirants. Et déjà, les noms de Josh Anderson et Kirby Dach circulent dans les coulisses de la LNH.

On parle ici d’un ménage forcé, d’un été qui pourrait redéfinir le visage du Tricolore.

Le portrait est sans pitié: pour 2025-2026, le CH affiche déjà une masse salariale de 85,9 millions de dollars, primes différées incluses. Et ce, sans même avoir remplacé les contrats expirés de Joel Armia, David Savard et Christian Dvorak, ni intégré tous les jeunes qui cognent à la porte de la LNH.

Les chiffres ne mentent pas :

Carey Price : 10,5 M$ (LTIR)

Patrik Laine : 8,7 M$

Nick Suzuki : 7,875 M$

Cole Caufield : 7,85 M$

Juraj Slafkovsky : 7,6 M$

Brendan Gallagher : 6,5 M$

Josh Anderson : 5,5 M$

Kaiden Guhle : 5,5 M$

Mike Matheson : 4,875 M$

Kirby Dach : 3,363 M$

Alex Newhook : 2,9 M$

Jake Evans : 2,85 M$

Samuel Montembeault : 3,15 M$

Avec une masse salariale projetée de 90,9 millions de dollars, incluant les primes différées, l’équipe est à seulement 4,6 millions du plafond salarial fixé à 95,5 millions de dollars pour la saison à venir. Cette marge étroite complique la tâche de la direction,

Avec des jeunes comme Emil Heineman, Jayden Struble et Jakub Dobeš qui devront être signés — ce qui pourrait coûter jusqu'à 5 millions de plus — et des recrues comme David Reinbacher, Owen Beck, Joshua Roy ou Florian Xhekaj qui devront être intégrées, le CH frôlera le plafond salarial fixé à 95,5 millions $. Le scénario est simple : si Kent Hughes veut ajouter un vétéran d’impact ou faire une offre hostile, il devra sortir le balai.

La bombe a été lancée par Stu Cowan de la Gazette : Josh Anderson reçoit plusieurs appels. Oui, malgré ses huit maigres buts en 56 matchs. Oui, malgré son contrat à 5,5 millions $ par année jusqu’en 2027. Pourquoi?

Parce qu’Anderson a fini la saison en force, multipliant les mises en échec, les sprints à couper le souffle et les matchs à caractère intimidant. Il est redevenu le joueur qu’on espérait : un power forward capable de faire lever un banc.

Le Kraken de Seattle serait particulièrement intéressé… et même les Rangers de New York, malgré la tension historique entre Chris Drury et Jeff Gorton.

Du côté des Islanders, on raconte déjà que Mathieu Darche est à la recherche d'un attaquant de puissance, car Patrick Roy lui a fait cette demande. 

Les Rangers, eux, veulent un ailier robuste pour combler leur troisième trio et pousser en séries. Mais l’historique Gorton-Drury complique les choses.

Selon Frank Seravalli, Washington aurait déjà offert un choix de 2e ronde pour Anderson lors de la dernière date limite des transactions, à condition que le CH retenait du salaire.

Cela veut dire qu'après ses séries incroyables en terme de robustesse, sa valeur a augmenté.

C’est impossible de ne pas revenir en arrière. En 2022, Washington aurait offert un choix de 1re ronde, un espoir prometteur et un vétéran établi pour Anderson.

Hughes a dit non. Il croyait encore au potentiel du colosse. Deux ans plus tard, Anderson n’est plus que l’ombre de lui-même. Son contrat est lourd, sa production offensive, inexistante.Mais il frappe comme un boeuf.

Seravalli a été clair pour cet été :

« Si Hughes rate encore ce train, il le regrettera toute sa vie. Anderson est un cauchemar offensif, mais un atout potentiel en séries. Montréal doit le monnayer pendant qu’il suscite encore un semblant d’intérêt. »

Le message est clair : ce train ne passera pas deux fois. Il faut monter maintenant ou vivre avec le regret éternel.

Kirby Dach, revenu d'une blessure majeure, pourrait aussi être sacrifié. Ce n’est pas une question de talent, mais bien de mathématiques. Avec 3,363 millions $ à son contrat, Dach représente un luxe que le CH ne pourra peut-être pas se permettre.

Si Kent Hughes veut signer un agent libre d’impact ou absorber un gros contrat dans une transaction, Dach deviendra une pièce de transaction précieuse.

Il pourrait être envoyé dans une équipe en reconstruction, comme San Jose, pour sauver de l'argent sur la masse salariale ou dans une équipe qui veut faire un pari au centre. (on pense aux Bruins qui pourraient avoir envie d'envoyer Pavel Zacha à Montréal et prendre un pari avec Dach).

Ironiquement, Brendan Gallagher est le seul contrat que personne ne veut… mais que personne ne peut critiquer.

À 6,5 millions $ par année, Gallagher est surpayé pour sa production, mais il incarne encore l’ADN du CH. Il est aimé, respecté, et a connu une excellente saison de 22 buts. Le vestiaire l’adore, Martin St-Louis le considère comme un leader clé, et il a joué tous les matchs cette saison sans rechigner.

Gallagher, c’est le miraculé. Son contrat est trop lourd pour être bougé, mais son rôle est trop précieux pour le pousser vers la sortie. Il restera.

Et que dire de Patrik Laine, le tireur d’élite devenu symbole d’un malaise? Avec ses 8,7 millions $, son rendement tiède et son attitude parfois problématique, il représente l’énigme la plus coûteuse du vestiaire.

Si le CH veut bouger Anderson et Dach pour alléger la masse, Laine doit suivre. Laine est un joueur à part, et tout indique que Kent Hughes est à la recherche d’une porte de sortie. Il pourrait retenir la moitié du salaire, voire inclure un choix pour s’en débarrasser.

En dernier recours, le CH pourrait racheter son contrat. Un rachat de Laine coûterait près de 6,37 millions $ sur deux ans, avec une économie de 3,94 millions $ dès 2025-2026, mais un impact négatif de 2,37 millions $ en 2026-2027. Un prix lourd, mais peut-être le seul pour sauver l’espace sous le plafond.

Le CH ne peut pas entamer l’été sans plan. Avec 93,55 millions $ de masse salariale projetée après les signatures essentielles, il ne reste qu’un peu plus d’un million de flexibilité pour améliorer l’équipe. C’est ridiculement insuffisant.

Kent Hughes a deux choix :

Faire semblant que tout va bien, et revenir avec le même groupe.

Se débarrasser de ses erreurs passées (Laine, Anderson, Dach) et repartir avec des moyens réels pour bâtir autour de Suzuki, Caufield, Slafkovsky et Demidov.

Le marché est là. Les téléphones sonnent. Anderson attire par son courage et sa robustesse.. Dach intrigue des clubs. Laine est un mystère, mais une porte de sortie existe via San Jose.

À Hughes de ne pas répéter l’erreur de 2022.

Parce que cette fois, il n’aura pas de deuxième chance.