Alors que les rumeurs s’intensifient, que les transactions se succèdent à moins de 24 heures de l’ouverture du marché des agents libres, les Canadiens de Montréal gardent le cap.
Tout indique qu’un coup se prépare dans l’ombre.
Un nom circule avec insistance : Bryan Rust.
C’est Arpon Basu, journaliste respecté de The Athletic, qui a lancé la première étincelle. Dans un article passé presque inaperçu, noyé parmi les rumeurs de Jordan Kyrou à Montréal, Basu a mentionné que Bryan Rust est bel et bien sur le radar du Canadien de Montréal.
À 33 ans, Rust n’a rien d’un jeune projet. Mais il a tout d’un rouage gagnant. Deux bagues de la Coupe Stanley, un sens du jeu aiguisé, une hargne dans les coins, et une production offensive qui ferait rougir bien des vedettes.
L’an dernier, en 71 matchs, il a amassé 31 buts et 34 passes. Une production d’élite, à bas prix. Car oui, à 5,125 M$ par saison jusqu’en 2028, Rust est une aubaine dans le contexte d’une LNH qui verra son plafond salarial exploser dans les prochaines années.
Mais pourquoi les Penguins s’en départiraient-ils ?
C’est simple. Pittsburgh est sur le point de plonger dans une reconstruction en règle. Crosby, Letang et Malkin sont vieillissants.
Kyle Dubas, le DG, veut du sang neuf. Il veut bâtir autour de joueurs de 20 à 26 ans. Bryan Rust, malgré ses qualités, ne cadre plus dans ce plan. Il est trop bon, trop utile… et donc trop précieux pour rester dans une équipe qui ne vise plus les séries.
Et c’est là que Montréal entre en scène.
Le CH, lui, est sur une trajectoire inverse. Après avoir été dans la cave de la ligue pendant trois saisons, l’équipe montre enfin des signes de croissance soutenue après s'être qualifié pour les séries.
L’arrivée de Noah Dobson en défense vient de transformer la brigade bleue. Le jeune Reinbacher pousse fort. Hutson est déjà un prodige. Guhle, solide comme un roc. Mais avec ce surplus à la ligne bleue vient une pression : il faut maintenant équilibrer les forces.
Et c’est là que les choses deviennent croustillantes.
Le nom de Logan Mailloux revient dans toutes les discussions. Depuis un an, il flotte dans les rumeurs. Il avait été mentionné dans les discussions pour Sidney Crosby. Même chose dans la saga Jordan Kyrou. Il l’est à nouveau dans le dossier Bryan Rust.
Et pour cause : le CH a un embouteillage à la ligne bleue. Avant, la congestion n'était qu'à gauche. Mais maintenant, elle à droite aussi. Dobson, Carrier, Reinbacher, Mailloux. Ils ne joueront pas tous.
Et Mailloux, malgré son potentiel offensif évident, demeure un pari instable, tant pour ses zones d’ombre hors-glace que pour son style de jeu encore trop risqué. Surtout que Dobson est notre nouveau quart-arrière droitier offensif.
Envoyer Mailloux à Pittsburgh dans un "package" pour Bryan Rust ? L’idée fait son chemin. D’un côté, un vétéran productif qui peut immédiatement s’insérer dans le top-6 du CH.
De l’autre, un espoir qui pourrait exploser… ou stagner. Pour une équipe qui veut franchir une nouvelle étape, c’est une transaction qui fait du sens.
Il ne faut pas non plus oublier la congestion à gauche de la défensive du Canadien. Si tout le monde parle de Logan Mailloux comme la pièce maîtresse à sacrifier, et avec raison, puisqu’il possède le plus grand potentiel brut du groupe, il serait mal avisé d’ignorer que des défenseurs comme Adam Engstrom, Jayden Struble et même Arber Xhekaj pourraient aussi être utilisés comme monnaie d’échange.
Engstrom, avec sa mobilité et son sens offensif en constante progression, a un profil qui pourrait plaire à plusieurs formations en quête d’un défenseur moderne en devenir.
Struble, quant à lui, a prouvé cette saison qu’il pouvait tenir son bout dans la LNH avec robustesse et efficacité. Xhekaj semble protégé à Montréal en raison de son aura de shérif adoré du public, mais sur le mais sur le marché des transactions, il ne faut jamais dire jamais, surtout avec Kent Hughes.
Le DG du CH est bien placé. Il peut jongler avec plusieurs noms à gauche pour débloquer une transaction.
Et Mike Matheson dans tout ça ?
Lui aussi est au centre des spéculations. Depuis l’arrivée de Dobson, Matheson sait que son rôle va diminuer. Il n’a jamais bronché cette année, acceptant sans plainte de céder son rôle de quart-arrière de l’avantage numérique à Lane Hutson.
Mais il sait aussi lire entre les lignes. Un contrat qui expire dans un an. Une jeune génération qui prend le relais. Une valeur encore très haute sur le marché. Et une direction qui n’a jamais caché sa volonté de vendre au bon moment.
Matheson ne sera pas échangé à Pittsburgh. Les Penguins veulent rajeunir, pas ajouter un défenseur de 31 ans avec un an de contrat. Mais ailleurs ? C’est possible. Et cela créerait encore plus de place pour intégrer de la jeunesse… ou accueillir Bryan Rust et son salaire.
Le portrait se précise :
Rust est disponible.
Le CH a un surplus de défenseurs.
Mailloux est la monnaie logique.
Matheson pourrait libérer l’espace.
Le tout sur fond d’un marché des attaquants en feu.
Jordan Kyrou ? Sa clause de non-échange entre en vigueur dans quelques heures. Si le CH veut bouger, c’est maintenant ou jamais. Encore une fois, Mailloux est clairement impliqué, mais cela prendre beaucoup plus pour convaincre les Blues (choix de 1ère ronde 2026 ou 2027, Kirby Dach, au minimum).
Bryan Rust, lui, représente un juste milieu. Expérience. Production. Prix raisonnable. Et surtout : une fenêtre de trois ans, parfaite pour accompagner Suzuki, Dach, Demidov et Hutson dans leur ascension.
Car oui, Rust dans le top-6 du CH, c’est réaliste.
Un trio Demidov-Dach-Rust ? Explosif, imprévisible, et capable de rivaliser contre n’importe quelle première ligne adverse.
Et ce n’est pas un simple fantasme. Kent Hughes a montré qu’il pouvait agir vite, discrètement, et efficacement. Dobson, c’est arrivé du jour au lendemain.
Alors que le marché des agents libres s’ouvre, que les clubs paniquent, que les prix s’envolent, Hughes est étrangement silencieux. Trop silencieux.
Et c’est peut-être là le plus gros indice.
Ce silence ne veut pas dire inaction. Il annonce une attaque imminente.
Et si Rust devenait la prochaine surprise de l’été ?
Le CH a les munitions. Il a le besoin. Il a le profil parfait sous les yeux. Reste à tirer la gâchette.
Et Bryan Rust… pourrait bien être la pièce qui change tout.
À suivre.