Le nom de Jared McCann flotte au-dessus du Canadien de Montréal depuis des semaines.
Au départ, certains voyaient cette piste comme un simple bruit de couloir. Mais voilà que The Hockey News persiste et signe : Montréal s’intéresse bel et bien au polyvalent attaquant du Kraken de Seattle.
Et Kent Hughes est de plus en plus agressif dans le dossier.
Pourquoi tant d’insistance? Parce que la réalité est simple : le CH a un trou béant à la position de deuxième centre. Kirby Dach n’a jamais réussi à s’imposer à cause des blessures, Alex Newhook est plus à l’aise sur une troisième ligne (et à l'aile), et les jeunes comme Owen Beck ou Michael Hage ne sont pas encore prêts pour le grand saut.
Résultat : Kent Hughes et Jeff Gorton savent qu’il leur faut centre productif dès maintenant pour épauler Nick Suzuki et donner un véritable coup de pouce à Ivan Demidov.
C’est là qu’entre en scène McCann.
Âgé de 29 ans, McCann sort de trois saisons consécutives de plus de 60 points, dont une campagne de 40 buts en 2022-23.
Il n’est pas qu’un franc-tireur : il s’est transformé en joueur complet, capable de marquer mais aussi de distribuer la rondelle. À Seattle, il a été leur meilleur pointeur depuis l’entrée du Kraken dans la LNH.
On oublie souvent un détail fondamental quand on parle de Jared McCann : il n’est pas seulement une « option parmi d’autres » sur le marché.
C’est le genre de joueur qui, sans jamais avoir eu l’étiquette de vedette, a tranquillement construit un CV qui force le respect.
Passé par Vancouver, la Floride, Pittsburgh, Toronto puis finalement Seattle, McCann a été trimballé comme un pion de profondeur avant de devenir l’épicentre de l’attaque du Kraken.
C’est ça, le plus séduisant pour Montréal : tu mets la main sur un gars qui a dû se battre, qui n’a jamais eu de passe-droit, et qui aujourd’hui est reconnu comme l’un des francs-tireurs les plus dangereux de la ligue.
En 2022-2023, il a marqué 40 buts dans une équipe qui n’avait aucune véritable superstar.
Ça, ça démontre deux choses : un flair offensif indéniable et une capacité à produire sans dépendre d’un Crosby, d’un McDavid ou d’un Matthews à ses côtés.
Si tu l’ajoutes à une formation comme le Canadien, où Suzuki attire déjà l’attention défensive et où Demidov et Caufield sont des menaces constantes, McCann devient immédiatement une arme fatale.
Et son contrat à 5 M$ par saison fait presque figure d’anomalie dans une LNH où la moindre pointe de vitesse se paye à prix d’or.
C’est un joueur sous-évalué sur le marché, et c’est précisément ce type de coup de circuit que les équipes intelligentes doivent savoir frapper.
Voilà pourquoi Washington pousse si fort. Voilà pourquoi Hughes ne peut pas se permettre de s’endormir. Parce qu’un joueur comme McCann, si tu le manques, tu risques de t’en mordre les doigts pendant une décennie.
Son contrat? Une aubaine. Encore deux ans à 5 M$ par saison. Pas de clause lourde, juste une liste de dix équipes où il peut bloquer un échange. Autrement dit, pour une organisation comme le CH, c’est le joueur parfait : abordable, dans son "prime", et flexible (centre ou ailier).
Mais Montréal n’est pas seul. Les Capitals de Washington, eux aussi en quête d’un attaquant top 6 après avoir raté Nikolaj Ehlers, sont très agressifs sur ce dossier.
Dans la capitale américaine, plusieurs médias locaux rapportent que McCann figure tout en haut de leur liste. Avec un espace salarial disponible d’un peu plus de 4 M$, Washington pourrait aisément ajuster sa masse en envoyant un contrat à Seattle pour obtenir McCann.
C’est donc une lutte directe : Montréal vs Washington. Et qui dit concurrence, dit prix qui grimpe.
Le Kraken ne va pas échanger son meilleur attaquant à rabais. S’il y a transaction, Kirby Dach est le premier nom qui risque de prendre le chemin de Seattle. L’organisation du CH n’est plus certaine qu’il puisse devenir ce fameux deuxième centre, et ses blessures ont fait chuter sa valeur.
Mais il n’y a pas que Dach. On s’interroge : est-ce qu’un Owen Beck ou un Joshua Roy pourrait aussi être impliqué? Et qu’en est-il d’un choix de premier tour protégé en 2026? Montréal ose-t-il aller jusque-là? Pour l’instant, les dirigeants se montrent prudents, mais la réalité, c’est que ce genre de joueur coûte cher.
L’intérêt du Canadien pour Jared McCann n’a rien d’un caprice de mi-août. C’est une réflexion stratégique. McCann coche toutes les cases :
Production offensive constante;
Polyvalence centre/ailier;
Contrat avantageux;
Expérience de vétéran sans être trop vieux.
Le problème, c’est le timing. Seattle teste le marché. Washington pousse fort. Si Kent Hughes hésite trop, McCann risque de filer à Washington… et Montréal se retrouverait encore une fois les mains vides, avec son trou au centre toujours béant.
C’est pourquoi cette rumeur refuse de mourir. Parce que, pour une fois, la cible est réaliste. Ce n’est pas Mason McTavish ou un autre joueur intouchable. McCann est là, disponible, et à la portée du CH. Mais à une condition : oser payer le prix.
Si The Hockey News a osé écrire noir sur blanc que le Canadien de Montréal faisait partie des formations intéressées à Jared McCann, ce n’est pas pour rien.
Le média ne lance pas ça en l’air. Ça signifie que Kent Hughes a passé l’appel, que le Kraken a écouté, et qu’il y a au minimum un embryon de négociation. Mais quand on entre dans le concret, le prix à payer pour McCann devient le cœur du problème.
C’est probablement la pièce la plus délicate de toutes. Selon plusieurs sources, Seattle voudrait un choix de premier tour pour McCann.
Et là, Montréal est pris dans une impasse. Donner son premier choix 2026, c’est courir le risque de voir la saison virer au cauchemar et perdre une chance sur un joueur générationnel.
Même protégé top 5 ou top 10, c'est un risque majeur. Hughes s’est juré de ne jamais faire cette erreur. Mais pour obtenir McCann, peut-être que ce sera la condition incontournable.
Au final, on se retrouve devant un dilemme classique. Oui, Jared McCann cadrerait parfaitement dans l’alignement du Canadien, aux côtés de Suzuki, Caufield, Slafkovsky, Laine, Bolduc et Demidov.
Oui, il offrirait immédiatement du punch offensif et du leadership. Mais à quel prix? Si Hughes refuse de sacrifier son premier choix, le dossier n’ira nulle part.
Kirby Dach n'est plus qu'un élément secondaire. Dire qu'on l'a échangé... pour Alex Romanov... ou pour Frank Nazar...