Dans le paysage dynamique de la LNH, les Sénateurs d'Ottawa se dressent comme un exemple saisissant de la complexité de la reconstruction d'une équipe.

Leur parcours difficile est une source d'enseignements, mais aussi de précautions, comme le souligne Kent Hughes, le nouveau visage à la barre des Canadiens de Montréal.

La comparaison avec Ottawa résonne comme un avertissement, une mise en garde contre les pièges de l'impatience et de la précipitation.

À première vue, les Sénateurs semblaient être sur la voie rapide vers la renaissance de leur franchise. Pourtant, leur proximité avec les Canadiens au classement final laisse perplexe, suscitant des questionnements profonds dans le monde du hockey.

«Ils ont fini très près du Canadien au classement, ce n'est pas normal. Ils étaient supposés être en avance dans la reconstruction, puis c'était supposé être une équipe qui avait été chercher des vétérans pour amener ces jeunes-là à un autre niveau." affirme Maxim Lapierre. (crédit: 98,5 FM)

L'ancien attaquant du CH, analysant la situation au micro de Mario Langlois sur les ondes du 98,5 FM, soulève des points cruciaux. Il pointe du doigt une stratégie qui semble avoir manqué de patience, voire de discernement.

L'acquisition de vétérans expérimentés pour encadrer une jeunesse prometteuse aurait dû être un coup de maître, un coup d'éclat pour propulser les Sénateurs vers de nouveaux sommets. Pourtant, le résultat est bien loin des attentes.

L'erreur, semble-t-il, réside dans le manque de patience. Les jeunes talents, tels que Stützle, Tkachuk, et Sanderson, sont encore en train de s'épanouir, de trouver leurs marques dans la ligue.

«Puis après ça, je me suis dit: je pense qu'ils sont allés un peu trop vite. Ce qui a fait mal aux Sénateurs, c'est qu'ils étaient pressés. Je m'explique. Je regarde (Tim) Stüzle, il y a 22 ans. Thachuk, il y a 24 ans. On s'entend que ce sont leurs jeunes à eux tous. (Jake) Sanderson en défense, est très très jeune aussi."

Attendre, les laisser mûrir, aurait peut-être été la voie à suivre. Mais la tentation d'accélérer le processus, de rivaliser dès maintenant, a été trop grande.

L'exemple d'Alex DeBrincat plane comme un spectre sur cette analyse. Le choix de le laisser passer aurait-il été un moment crucial dans la trajectoire des Sénateurs ?

«L'an passé, on a donné un choix, le septième choix au total, pour aller chercher des DeBrincat. Puis, on voulait aller chercher des vétérans. On a entouré un noyau comme si on allait remporter la Coupe Stanley avec des vétérans de qualité."

"Mais la réalité, c'est qu'ils sont plus jeunes ou ils ont la même âge que notre noyau à nous. Puis, on est rendus à l'année 2 et demie de notre construction. Je me demande si les Sénateurs n'ont pas été trop vite, un peu, dans leur reconstruction.»

Les conséquences de ces décisions hâtives se font ressentir, et les partisans d'Ottawa se trouvent face à une équipe en pleine reconstruction, mais peut-être pas encore prête à assumer les attentes qui pèsent sur elle.

Dans ce contexte, la prudence devient une vertu. Kent Hughes, conscient des leçons à tirer de ces errements, se méfie des raccourcis.

Son refus de céder à la tentation de recruter Trevor Zegras s'inscrit dans cette logique. Il préfère opter pour une approche réfléchie, patiente, bâtissant sur des fondations solides plutôt que de succomber à l'illusion de la réussite instantanée.

Sacrifier un Kaiden Guhle ou un choix top 10 pour un joueur comme Zegras pourrait s'avérer être une grande erreur.

Ainsi, alors que le moral des partisans des Canadiens de Montréal atteint des sommets, celui des Sénateurs d'Ottawa rentre dans la déprime, pris entre les espoirs déçus et les leçons apprises.

Leur histoire résonne comme un rappel poignant des dangers qui guettent ceux qui osent courir trop vite vers le succès.

Kent Hughes est averti.

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