Il y a des soirs où le hockey se joue sur la glace. Et il y a des soirs, comme celui qui se prépare à Washington, où le hockey se joue dans les murs. Littéralement.
Ce que le Canadien de Montréal vit présentement en se rendant à la capitale américaine pour affronter les Capitals n’a rien de normal.
Et qu’on ne vienne pas me parler de hasard ou de simple coïncidence. Ce n’est pas de la paranoïa. C’est de la stratégie sale. De la vieille triche de bas étage, version LNH.
Parce qu’on va se le dire : c’est un scandale. C’est indigne d’une ligue qui prétend à une certaine éthique. Ce qui se passe au Capital One Arena, c’est un sabotage à peine voilé.
Une attaque, une atteinte délibérée au confort – et à la concentration – de l’équipe visiteuse. Le vestiaire du Canadien pue. Pas un peu. Pas un peu plus. Il pue à faire tourner de l’œil.
On parle ici d’odeurs fortes de colle, de peinture fraîche, de solvants chimiques. Comme si les Capitals avaient décidé de transformer le vestiaire des visiteurs en chantier de rénovation… à quelques jours du début des séries éliminatoires. Sérieusement?
Et que personne n’ose nous faire croire que c’est une coïncidence. Le timing est trop parfait. Les excuses trop faciles.
Le fils du proprio a beau dire que c’est pour “gagner du temps” pour les travaux estivaux, mais qui, en pleine conscience, lance une rénovation quand l’aréna s’apprête à accueillir les séries?
Qui est assez irresponsable pour croire que l’environnement de travail d’une équipe professionnelle peut être réduit à ça : un vestiaire toxique, suffocant, impraticable?
La vérité, c’est que le Canadien dérange. Il dérange parce qu’il n’était pas censé être là. Il dérange parce qu’on leur donnait 2 % de chances d’atteindre les séries, et les voilà qui s’invitent dans le grand bal du printempsé
Il dérange parce que Martin St-Louis, avec ses discours inspirants, ses jeunes affamés et son vestiaire uni, est en train de créer quelque chose de dangereux. Quelque chose d’incontrôlable.
Et Washington a peur.
Alors Washington réagit.
Comme souvent dans le sport professionnel, quand tu ne peux pas battre une équipe à la loyale, tu essaies de la déstabiliser autrement. Tu attaques l’environnement. Tu tentes le coup bas.
Une mauvaise odeur de colle? Un hasard. Une peinture fraîche qui donne mal à la tête? Dommage collatéral. Des murs ouverts visibles depuis les gradins? Ah! c’est les rénovations, vous comprenez…
Non. C’est une mise en scène. Une opération de guerre psychologique. Et Martin St-Louis, aussi calme soit-il devant les médias, n’est pas naïf. Il sait. Il sent. Il voit ce que tout le monde voit. Et je peux vous garantir qu’il est en train de bouillir.
Martin St-Louis est un homme fier. Un homme de principes. Mais surtout, c’est un homme qui n’oublie pas. Il se souvient de chaque commentaire méprisant.
De chaque chronique assassine. De chaque analyste qui a dit qu’il n’était pas fait pour coacher dans la LNH. Et cette saison, il a pris tout ça et il l’a transformé en moteur à haute pression.
Alors imaginez maintenant l’effet que peut avoir ce genre de bassesse , cette puanteur organisée, sur un gars comme lui. C’est le genre de chose qui réveille un feu intérieur. Qui alimente une colère froide. Qui transforme une équipe en meute affamée.
Ce soir, dans ce vestiaire de fortune aux odeurs suffocantes, le Canadien ne sera pas une équipe humiliée. Il sera une équipe en mission. Parce que le message est clair : Washington vous méprise. Washington vous prend de haut. Washington est prêt à jouer sale pour vous faire tomber.
Et si vous croyez que ça ne fait pas de différence, vous ne comprenez pas la nature humaine. Les joueurs du Canadien vont respirer ces odeurs. Ils vont sentir le mépris. Ils vont suer dans la fumée de la tricherie. Et ça va les galvaniser.
Parce que c’est exactement le genre d’injustice qui soude un groupe. Le genre d’irritant qui active l’instinct du survivant. On se rappellera du vol du CH en 2010, de ces séries dantesques où Jaroslav Halak avait renversé Washington contre toute attente. C’est le même genre d’histoire qui se met en place. Une équipe sous-estimée, ridiculisée, déstabilisée… et qui répond avec les tripes.
Le Canadien n’a pas besoin de prétexte pour se battre. Mais en voici un. Un bon. Un vrai. Et Martin St-Louis va le transformer en essence pure. Ce vestiaire puant deviendra un totem de motivation. Une odeur de vengeance planera au-dessus de chaque ligne de mise en jeu.
Il faut appeler un chat un chat : c’est de la triche. C’est de l’anti-sportif. Et si la LNH avait un minimum de colonne, elle interviendrait. Elle exigerait un environnement décent pour toutes les équipes, surtout en séries. Mais ne vous attendez à rien. La LNH n’interviendra pas. Parce que c’est le CH. Parce que c’est les Capitals. Parce que ça fait leur affaire.
Et pendant ce temps, les médias américains ferment les yeux. Trop occupés à parler d’Ovechkin, de ses 895 buts, de sa légende. Pas un mot sur les travaux. Pas un mot sur les odeurs. Pas un mot sur l’inconfort volontaire imposé aux visiteurs.
Mais à Montréal, on voit clair dans le jeu.
Martin St-Louis aussi.
Et je vous le dis : c’est 1-0 pour Washington… mais dans la guerre de l’intimidation. Sur la glace, ce sera une autre histoire. Parce qu’on a vu ce groupe se relever de bien pire. On l’a vu rire au nez des statistiques. On l’a vu faire taire les chroniqueurs. On l’a vu, ensemble, défier l’impossible.
Alors ce soir, quand les joueurs du CH entreront dans ce vestiaire empoisonné, ils ne verront pas des murs à moitié rénovés. Ils verront un défi à relever. Une injustice à redresser. Une tricherie à écraser.
Et s’il faut respirer la colle et la peinture pour y arriver, qu’il en soit ainsi. Parce que ce n’est pas une odeur qui arrêtera une équipe qui vient de traverser l’enfer pour goûter enfin au printemps.
Washington a réveillé un monstre.
Et il ne sent pas bon, mais il va frapper fort.