Il y a eu cet été bien des bourdes, bien des malaises, bien des moqueries. Mais au cœur du feu roulant des critiques, une voix s’est levée pour défendre l’honneur bafoué de TVA Sports et de l’un de ses soldats les plus attaqués : Félix Séguin.
Cette voix, c’est celle de Réjean Tremblay qui est venu au secours du pauvre Félix dans l'extrait vidéo suivant:
Dans une entrevue accordée sur les ondes de Hockey30, le vétéran journaliste sportif a été droit au but.
Face au mépris ambiant, il a choisi la lucidité. Et plutôt que d’enfoncer un média déjà à genoux, il a rappelé que dans ce paysage chaotique, il reste encore du travail bien fait, de la compétence… et de l’évolution.
Réjean Tremblay a été clair : Félix Séguin a beaucoup évolué.
« Enlève ces irritants-là, la description, le travail, c’était propre. Pas de quoi se faire écoeurer. »
Et pourtant, Félix Séguin et TVA Sports continuent d'être le souffre-douleur du Québec, tel que raconté dans l'extrait vidéo suivant:
Une phrase simple, mais lourde de sens. Car oui, Félix Séguin a ses défauts. Il a ses tics. Il a ses excès d’émotion. Mais son travail, dans le fond, est loin du désastre que les réseaux sociaux aiment caricaturer.
Il faut dire que cet été n’a pas été de tout repos pour TVA Sports. Entre la bourde monumentale de Michel Godbout avec Victoria Mboko et les moqueries virales dirigées vers Félix Séguin, la chaîne a été au centre d’un feu nourri.
Chaque erreur amplifiée, chaque maladresse sur-analyée.
« Est-ce que ça valait le déferlement ? », a demandé Réjean Tremblay. La réponse est non. Et il fallait que quelqu’un le dise.
Car dans cette rafale de critiques, on oublie trop souvent de souligner le travail de fond. Tremblay a pris le temps de féliciter la couverture tennis de TVA, saluant le duo Frédérique Guay et Richard Legendre, et rappelant que la couverture globale était « une belle job ».
Il a aussi salué la montée en compétence de Séguin, notamment dans son travail avec Marie-Ève Pelletier :
« Son analyse, elle s’est améliorée. »
Et c’est peut-être là l’essentiel. Le public, avide de perfection, oublie parfois que les communicateurs sont des humains. Et que l’amélioration, la progression, mérite aussi d’être soulignée.
Dans cette tempête, un moment a fait exploser l’embarras collectif :
« Victoria, on t’aime Mboko (pour dire on t'aime beaucoup) »
« La balle a raté la ligne de Mboko (de beaucoup) »
Il voulait faire un clin d’œil sympathique mais qui cela a rapidement tourné au cauchemar en direct. L’intention n’était pas malveillante, mais le résultat a sonné faux, voire grotesque, pour de nombreux téléspectateurs.
Sur les réseaux sociaux, les extraits sont devenus viraux, donnant naissance à des montages humoristiques, des mèmes, et surtout une vague de critiques sur l’incapacité de TVA Sports à présenter le tennis avec sensibilité.
Pour beaucoup, ce fut la goutte de trop dans une couverture déjà fragile. Ce jeu de mots horrible est devenu, malgré lui, un symbole du malaise ambiant.
Mais malgré ces jeux de mots malaisants, Félix Séguin, longtemps perçu comme un imposteur dans les souliers de Pierre Houde, a montré qu’il savait se renouveler. Réjean Tremblay, qui ne donne pas facilement des bons points, l’a reconnu.
Quant à Michel Godbout, Tremblay n’a pas été tendre. Mais il n’a pas été cruel non plus. Il a dit les choses comme elles sont : ce moment n’était pas taillé sur mesure pour lui.
Durant cet été catastrophique chez TVA Sports, l’un des moments les plus marquants reste l’entrevue entre Michel Godbout et Victoria Mboko. Godbout, visiblement mal préparé, a maladroitement tenté de lui faire chanter, demeurant figé devant une jeune prodige de 18 ans, la chanson de Star Academie, jugeant que ce geste ajouterait une touche d’émotion.
Ce malaise nationale, republié en boucle sur les réseaux sociaux, s’est transformé en séquence moquée à outrance, bâtissant un nouveau symbole d’inconfort institutionnel pour la chaîne.
Mais selon Tremblay, cela ne fait pas de lui un mauvais journaliste. Et cela ne condamne pas l’ensemble de TVA Sports:
« Sur les réseaux sociaux, ça devient un business de démolir », a-t-il souligné. Et cette vérité mérite d’être rappelée.
Car au-delà des memes, des tweets assassins, des montages moqueurs sur TikTok, il y a des gens. Il y a des journalistes qui essaient.
Le malaise de Félix Séguin est profond et ancré : depuis 2014, il est comparé sans relâche à Pierre Houde, figure emblématique de RDS.
Chaque mot prononcé devient une tentative d’imitation jugée imparfaite. Dans une entrevue à La Presse, Séguin lui-même confesse le poids de cette pression :
« Je suis conscient qu’on me juge à chaque mot. »
« Il y a une partie du public qui ne me donnera jamais une chance. »
« Je n’ai jamais prétendu être Pierre Houde. »
Félix Séguin a confié à quel point cette pression l’atteignait personnellement :
« Il y a des jours où je ne suis pas capable d’aller voir ce qui se dit sur les réseaux sociaux. »
« Je sais que je suis très polarisant. Je ne fais pas ce métier-là pour être populaire. »
Ces mots trahissent la douleur d’un homme qui donne tout, mais qui ne reçoit jamais la paix d’esprit à laquelle il aspire.
Chaque matin, en ouvrant son téléphone, il redoute les messages, les moqueries, les attaques gratuites. Chaque soir, il doit monter en ondes avec la peur de mal prononcer un nom, de mal capter une émotion, d’être comparé, encore, à l’intouchable Houde.
Ces confidences reflètent une réalité brutale : être descripteur dans l’ombre d’un monument du métier, dans une chaîne déjà fragilisée, est un vrai défi humain.
Il y a des journalistes qui trébuchent, mais qui se relèvent. Félix Séguin en est un. Et à l’heure où tout le monde se détourne de TVA Sports en anticipant sa chute en 2026, il fallait une voix d’expérience pour rappeler que ce réseau a aussi livré du bon. Qu’il ne mérite pas l’acharnement. Que son personnel mérite mieux.
Oui, RDS a perdu beaucoup d’abonnés. Oui, Bell perd de l’argent. Mais comme on le dit sur les réseaux sociaux.
« TVA Sports est devenu le punching bag des réseaux sociaux. »
Et ça, c’est injuste. Réjean Tremblay a remis les pendules à l’heure. Et il était temps que quelqu’un le fasse.
En attendant, le Québec pense à Félix Séguin... pour le meilleur et pour le pire...