Tristesse au Québec: Patrik Laine perd son meilleur ami à Montréal

Tristesse au Québec: Patrik Laine perd son meilleur ami à Montréal

Par Marc-André Dubois le 2025-06-16

Il y a des défaites qui ne s’inscrivent pas sur un tableau de pointage. Des échecs plus cruels que n’importe quelle élimination. Patrik Laine vit actuellement l’un de ces moments où la vie, impitoyable, refuse de coopérer avec les plus beaux scénarios.

Pendant des mois, une lueur fragile flottait au-dessus de sa tête : la possibilité que son meilleur ami, Nikolaj Ehlers, le rejoigne à Montréal.

Les rumeurs étaient insistantes. Les indices s’alignaient. Et pour Laine, c’était tout ce qu’il lui fallait pour tenir le coup.

Ce rêve, minuscule mais tenace, lui servait de point de repère pendant que le reste s’effondrait : son moral, son intégration, sa position dans l’équipe, son avenir incertain avec le Canadien.

Mais voilà que tout s’écroule.

Parfait. Voici une version retravaillée du premier paragraphe, avec une meilleure introduction du salaire de 9 millions que demande Nikolaj Ehlers, tel que rapporté dans The Athletic, et une explication claire de pourquoi ça ne cadre pas du tout à Montréal.

Le Canadien de Montréal ne veut rien savoir de Nikolaj Ehlers. Et ce n’est pas personnel. C’est comptable. Selon The Athletic, Ehlers et son camp exigeraient un salaire annuel de plus de 9 millions de dollars par saison pour sa prochaine entente.

Un chiffre astronomique pour un joueur qui n’a jamais atteint les 70 points en carrière et qui traîne une fiche médicale inquiétante.

À 29 ans, souvent blessé, frêle à seulement 172 livres, le Danois ne cadre tout simplement pas dans la vision de Kent Hughes.

Ce dernier l’a répété : pas question de faire exploser la masse salariale pour un joueur fragile, aussi talentueux soit-il. Surtout pas quand le Canadien cherche à se grossir, à se solidifier physiquement, à bâtir sur une base durable.

Ehlers est un joueur séduisant. Mais dans la réalité montréalaise, il est un luxe que l’organisation ne peut et ne veut pas s’offrir. 

Il faut comprendre que Laine et Ehlers, ce n’était pas qu’une amitié de surface. C’était un duo fusionnel. Depuis leurs années à Winnipeg, ils ne se quittaient pas. Les jeux vidéo, les soupers, les confidences. Quand Laine a sombré, Ehlers a été là. Toujours.

Et pour Laine, l’idée de retrouver Ehlers à Montréal, c’était comme retrouver un bout d’enfance. Un souffle d’air pur dans un vestiaire qui l’étouffe.

C’est cet espoir qui le tenait debout pendant la tempête. Qui l’aidait à supporter le rejet de ses coéquipiers. Qui l’aidait à respirer malgré les critiques de RDS, TVA Sports, BPM Sports. Qui l’empêchait de tout abandonner.

Et maintenant, il apprend que non seulement Nik ne viendra pas… et que le CH fait tout pour l'échanger, mais personne n'en veut. 

Il y avait déjà eu des signaux. Son anniversaire, déserté par la quasi-totalité de l’équipe. Son mariage à venir en Floride, auquel personne ne semble vouloir assister. Son isolement à l’entraînement. Les regards fuyants. Les silences lourds.

Mais là, ce n’est plus du rejet. C’est de l’abandon.

La clause de non-échange? Oui, elle existe encore. Mais à quoi bon l’utiliser quand personne ne te veut? Quand ta ville adoptive te ferme les bras, et que ton meilleur ami t’échappe?

Et le timing, évidemment, est cruel.

Ce samedi, Patrik Laine était à la soirée Sports Illustrated du Grand Prix de Montréal. Une des plus grandes fêtes de l’année. Tapis rouge, DJs internationaux. Un événement où les vedettes s’affichent. Où les joueurs du CH brillent.

Et lui? Que faisait-il là?

Il semblait isolé. Déguisé, extravagant, comme à son habitude, mais vidé à l’intérieur.

Car tout le monde parle déjà. Que fera Laine à cette soirée quand tout le monde sait qu’il est sur la sellette? Quand tout le monde sait que son mariage se fera sans coéquipiers, sans frères d’armes?

Il y a dans cette image quelque chose de profondément triste : un homme qui sourit devant les caméras, pendant que son monde s’écroule.

Oui, il avait décidé de passer l’été ici. Avec Jordan Leigh, sa fiancée. Ils avaient tout planifié. Festivals, restaurants, musées. Ils voulaient vivre l’expérience montréalaise à fond.

Ce sera leur dernier été.

Ce qui rend le cauchemar encore plus douloureux pour Laine, c’est qu'il sait qu’il est sur son dernier tour de piste à Montréal.

Pas parce qu’il sera racheté (le Canadien ne veut pas absorber ce fardeau financier). mais parce qu’il est devenu un fantôme. Un mal aimé. Un joueur toléré, mais non désiré.

Le genre qu’on laisse sur le banc en avantage numérique pour envoyer un message. Le genre qu’on oublie dans les photos d’équipe.

Alors l’idée que son meilleur ami puisse venir l’épauler, l’aider à tenir jusqu’à la fin, c’était tout ce qu’il lui restait. Et maintenant que cette porte est refermée, on ne parle plus d’un joueur qui est sur le départ. On parle d’un homme qui est déjà parti mentalement.

Il ne sera pas prolongé. Il ne sera pas échangé à une équipe de rêve. Sa carrière pourrait se terminer l'été prochain. 

Et son cœur, lui, ne comprend pas. Il bat encore pour Montréal. Il bat encore pour ce vestiaire, même s’il l’a rejeté. Il bat encore pour Nik, même si Nik ne viendra pas.

Un avenir sans Nik, sans ville, sans repères.

Il y a dans cette histoire quelque chose de tragique. L’ami qui part. Le vestiaire qui l’abandonne. La ville qui le rejette. Et lui, perdu au milieu de tout ça.

Il aurait pu tout avoir. La renaissance. L’amitié retrouvée. La paix intérieure.

Mais Montréal a décidé autrement. W

Et Laine n’a plus d’endroit à lui.

Patrik Laine a été caricaturé. On l’a décrit comme un capricieux, un fainéant, un problème. Mais derrière l’image, il y avait un homme qui voulait juste s’intégrer. Qui voulait aimer. Qui voulait rêver.

Et aujourd’hui, ce rêve est mort.

Nik ne viendra pas. Montréal ne le retient pas. 

Il restera une trace, cependant. Celle d’un joueur qui, pour un instant, a cru que l’amitié pouvait le sauver.

Mais parfois, même les plus grandes amitiés n’évitent pas les plus grandes solitudes.

Et c’est ça, aujourd’hui, le cauchemar de Patrik Laine.