Tristesse pour Arber Xhekaj: un été catastrophique

Tristesse pour Arber Xhekaj: un été catastrophique

Par David Garel le 2025-07-19

L’été 2025 devait être celui du renouveau pour Arber Xhekaj. Après une fin de saison difficile, il rêvait de repartir à zéro, de retrouver sa place dans l’alignement et de reconquérir la confiance de son entraîneur-chef.

Mais au lieu de respirer, Xhekaj a été frappé par une série d’événements qui, les uns après les autres, l’ont précipité dans une spirale d’incertitude.

Son été fut synonyme de tristesse... et d'injustice...

Aujourd’hui, il est à la croisée des chemins. Et personne ne peut dire avec certitude s’il portera encore longtemps les couleurs du Tricolore.

Tout a commencé dès les premières rumeurs d’après-saison. Rapidement, des murmures ont fait surface : Kent Hughes tentait d’ajouter un défenseur gaucher plus stable, plus expérimenté.

Un nom est revenu avec insistance : Nicolas Hague, des Golden Knights de Vegas. Un colosse de 6 pieds 6, doté d’un tir lourd, plus fiable défensivement, plus discipliné. Et surtout, un joueur que Martin St-Louis rêvait d’avoir dans son alignement.

Ce qu’on a su par la suite, c’est que le Canadien aurait sérieusement exploré la possibilité d’un échange impliquant notamment Arber Xhekaj.

Les discussions étaient avancées. Le clan Xhekaj le savait. Des agents, des proches, même des membres de l’organisation ont confirmé que le nom d’Arber avait été offert, ou du moins évalué, dans les négociations.

Un premier choc. Un premier coup de poignard.

Finalement, Nicolas Hague a été échangé à Nashville. Mais le mal était fait. 

Puis, il y a eu le repêchage. Une soirée explosive. Un moment qui aurait pu, à lui seul, sceller le sort de Xhekaj à Montréal.

Mais tout a réellement basculé lorsque le nom de Kashawn Aitcheson a été lié au Canadien de Montréal. Le Tricolore possédait alors les choix 16 et 17, et tout indiquait qu’il s’apprêtait à sauter sur cette « licorne » venue de Barrie, un défenseur aussi intimidant que talentueux, qui incarne tout ce que Xhekaj représentait… en mieux.

TVA Sports l’a confirmé : l’organisation était en amour avec Kash. Si Kent Hughes n’avait pas orchestré une transaction de dernière minute avec les Islanders pour acquérir Noah Dobson, cédant les choix 16, 17 et Émile Heineman, Kashawn Aitcheson aurait été repêché par le Canadien.

Ce qui aurait signé l’arrêt de mort d’Arber Xhekaj à Montréal. Finalement, ce sont les Islanders qui ont mis la main sur Aitcheson, sauvant temporairement le « shérif » du couperet. Mais le message était clair : le Canadien était prêt à le remplacer.

Sans oubli quer que pour grimper dans le repêchage, une autre optiontudiée par Hughes,  il fallait donner. Et parmi les actifs envisagés, le nom d’Arber Xhekaj revenait encore. Encore une fois, Xhekaj a retenu son souffle. Encore une fois, il a été laissé dans l’incertitude.

Pendant ce temps, un autre dossier prenait de l’ampleur. Un joueur discret, mais redoutablement efficace, faisait son chemin au Rocket de Laval : Adam Engström. Et cet été, John Sedgwick, le directeur général du Rocket, ne s’est pas gêné pour lui tresser des louanges publiques.

En entrevue à TSN 690, Sedgwick a déclaré qu’Engström était « prêt pour la LNH », qu’il s’était « adapté brillamment au jeu nord-américain » et qu’il ferait assurément le saut chez les grands plus tôt que tard. Pour plusieurs, le message était clair : Engström allait bientôt voler un poste dans l’alignement du Canadien.

Mais lequel? Et surtout, à qui?

Avec Mike Matheson toujours dans l’alignement, avec Jayden Struble en pleine négociation salariale, et avec Engström en pleine ascension, la congestion sur le flanc gauche de la défensive devenait étouffante. Trop de gauchers. Pas assez de postes. Et dans cette hiérarchie, Arber Xhekaj semblait glisser vers le bas.

Derrière Lane Hutson et Kaiden Guhle, ça va se battre comme des chiens affamés pour un maigre bout de pain.

Et c’est là qu’un autre chapitre s’est ouvert : celui de Jayden Struble. Le robuste défenseur de 23 ans a déposé une demande d’arbitrage. Et si l’arbitrage est en théorie une simple formalité contractuelle, le message est ici lourd de sous-entendus.

Struble estime qu’il vaut plus que l’offre qualificative de 813 750 $ déposée par le Canadien. Il exige un salaire au moins équivalent à celui de Xhekaj (1,3 M$), sinon supérieur.

Mais au-delà de l’argent, c’est l’aura qui parle. Dans son entourage, on affirme que Martin St-Louis préfère Struble à Xhekaj, qu’il le juge plus fiable, plus discipliné, plus malléable. 

Les deux joueurs n’ont jamais été proches, ni dans le vestiaire, ni sur la glace. Et aujourd’hui, Struble semble prêt à tout pour passer devant Xhekaj dans la hiérarchie.

Ce glissement s’est fait au rythme d’un éloignement croissant entre Xhekaj et Martin St-Louis. L’épisode du cheeseburger en plein vestiaire, célébré par Xhekaj après une mise en échec virale, a laissé des traces.

Quand on a demandé à St-Louis ce qu’il pensait de la scène, il a simplement répondu : 

« Moi, je préfère les gars qui restent humbles. »

Une phrase destructrice.

Puis, il y a eu la déclaration d’Arber :

« Personne ne m’a jamais appelé le Shérif dans la chambre. » Une affirmation démentie en privé par plusieurs joueurs. Un malaise est né.

Et enfin, il y a eu cette phrase, lors du voyage à Columbus, quand Xhekaj a demandé à l’entraîneur pourquoi il était cloué au banc depuis trois matchs. Réponse : 

« Tu dois comprendre le moment. »

Un moment. Une gifle. Une rupture.

Depuis, les deux hommes ne se parlent presque plus. Polaires. Glacials. Professionnels, oui, mais sans aucune chaleur.

Et pendant les séries, alors que plusieurs réclamaient du muscle contre Washington, Xhekaj est resté dans les estrades pour commencer. Deux matchs. Deux silences. Deux humiliations.

Et pourtant, malgré cette mise à l’écart quasi totale, le Canadien n’ose pas tirer un trait définitif sur Xhekaj. Pourquoi? Parce qu’il vend des chandails. Parce qu’il est populaire auprès des femmes et des fans, qu’il a une image unique, qu’il incarne un style que peu de joueurs offrent aujourd’hui.

Mais est-ce suffisant?

Kent Hughes continue de prendre les appels. Il ne le magasine pas activement, mais il laisse la porte entrouverte. Arber Xhekaj n’est plus un intouchable. Il est dans la zone grise. Un pion en attente.

Aujourd’hui, Xhekaj n’a plus de certitudes. Il voit Engström foncer. Il voit Struble réclamer sa place. Il entend les rumeurs sur Nicolas Hague, il sait ce qui a été évité de justesse au repêchage. Il comprend que le lien avec St-Louis est brisé.

Et pourtant, il veut rester.

Il veut prouver qu’il peut évoluer. Qu’il peut encore être utile. Mais à condition qu’on lui laisse une vraie chance. Une dernière.

Car dans cette Ligue, les deuxièmes chances sont rares. Et les troisièmes... inexistantes...