Tristesse pour Gilles Proulx: le Québec pense à lui

Tristesse pour Gilles Proulx: le Québec pense à lui

Par David Garel le 2025-08-15

C’est un cri du cœur. Un sursaut de dignité. Une démonstration de courage comme on en voit rarement dans le milieu médiatique québécois. 

Gilles Proulx, monument de la radio et voix historique du Québec, a décidé de se lever. De résister. De ne pas se laisser piétiner.

Il poursuit en diffamation Marie-Claude Savard pour la somme de 140 000 dollars, après avoir été accusé à tort, publiquement et sans fondement, d’avoir volé 90 000 $ à l’ex-boxeur Alex Hilton.

Et aujourd’hui, nos pensées accompagnent Gilles Proulx et sa famille, dans ce long et difficile combat judiciaire.

Une accusation publique, sans preuve, à grande échelle.

Tout part d’un documentaire intitulé Être un Hilton, diffusé en octobre 2024 sur la plateforme Crave, puis repris par Noovo, Canal D, Tou.TV et même Radio-Canada.

Une production orchestrée de A à Z par Marie-Claude Savard, dans laquelle elle se donne elle-même le rôle d’animatrice, de productrice… et d’« avocate » autoproclamée du clan Hilton.

Dans cette production, un passage en particulier choque : on y accuse clairement un animateur de radio connu d’avoir volé 90 000 $ à Alex Hilton. Et Marie-Claude Savard le dit sans détour en entrevue à Radio-Canada :

« Faque c’était Gilles Proulx. »

Une déclaration explosive. Une attaque directe. Mais surtout, une calomnie, selon Proulx et ses avocats. Car aucun fait, aucun document, aucune preuve tangible ne vient appuyer cette accusation gravissime.

Pire : la production aurait intentionnellement omis d’offrir à Gilles Proulx un droit de réponse équitable et équilibré.

Lorsque j’ai reçu Gilles Proulx sur les ondes de Hockey30, dans le cadre d’une entrevue exclusive, je me doutais que cette conversation allait marquer un tournant. Mais ce que j’ai vu, ce que j’ai entendu, allait bien au-delà.

Proulx ne s’est pas contenté de nier. Il a raconté. Il a exposé. Il a révélé. Et pour la première fois, c’est lui qui avait le micro:

Il a retracé sa relation humaine avec Alex Hilton, qu’il appelait son « petit frère ». Il a rappelé que c’est lui qui avait relancé la carrière du boxeur. Lui qui avait veillé à sa réhabilitation. Lui qui n’a jamais pris un sou de ses bourses.

Et puis, le choc : la découverte du documentaire, où il est présenté comme un voleur, sans avoir été prévenu, sans avoir été consulté. Il a parlé d’un coup de couteau dans le dos. D’une trahison insupportable.

Et c’est là, devant nos caméras, dans une ambiance lourde de vérité et d’indignation, que j’ai senti que quelque chose venait de se cristalliser. Qu’il ne laisserait plus passer.

Gilles Proulx a vraiment tout déballé. Avec une lucidité rare et une émotion à trancher au couteau, il a raconté à quel point la rupture avec Hilton l’avait dévasté.

Pas seulement en tant que professionnel, mais en tant qu’homme.

« Je l’aimais, ce garçon-là », a-t-il soufflé. Et c’est dans cette entrevue que Gilles Proulx a rassemblé le courage de regarder en face toute la machination dont il dit avoir été victime.

Une entrevue où il a dénoncé non seulement le contenu du documentaire, mais aussi ce qu’il appelle la mascarade médiatique orchestrée par Marie-Claude Savard.

Ce moment d’authenticité brute a résonné à travers tout le Québec, rendant impossible le silence. Après tant de semaines à encaisser, c’est grâce à cette tribune libre et franche qu’il a trouvé la force d’entreprendre sa bataille judiciaire.

Derrière les accusations, une dynamique encore plus troublante se dessine : celle d’un triangle humain mêlant admiration, proximité douteuse, et conflits d’intérêts.

Gilles Proulx est tout simplement cinglant : selon lui, ce n’est pas seulement une histoire de journalisme mal ficelé, mais celle d’une obsession affective déplacée.

L’élément qui a choqué le plus dans cette entrevue exclusive accordée à Hockey30, c’est sans contredit la révélation de Gilles Proulx concernant la relation intime entre Marie-Claude Savard et Alex Hilton.

Cet extrait vidéo donne froid dans le dos: 

Selon lui, cette proximité aurait complètement brouillé les repères journalistiques et éthiques. Il ne parle pas ici d’une simple amitié, mais d’une présence envahissante :

« Elle faisait le ménage chez la famille Hilton pendant les Fêtes, elle était partout, même dans la chambre. »

Pour Proulx, cette relation personnelle a biaisé tout le traitement médiatique du documentaire, jusqu’à la construction même du récit.

Il accuse Marie-Claude Savard d’avoir agi comme une partisane amoureuse d’Alex Hilton, et non comme une journaliste.

En insistant sur le fait qu’elle se présentait elle-même comme « l’avocate de Monsieur Hilton », Proulx trace un portrait d’une production où l’objectivité aurait été sacrifiée au profit d’un plaidoyer affectif.

Ce n’est plus, selon lui, un documentaire neutre sur un boxeur déchu, mais une histoire personnelle et affective construit autour d’un attachement émotionnel qui a tout fait dérailler.

"Elle était rendue dans le salon, la cuisine, et... la chambre. On appelle ça un conflit d’intérêt majeur."

« Elle me parlait de lui comme s’il était une idole : ‘Il est beau, il est fin, il est doux, je ne le pensais pas comme ça.’ »

« Quand tu dors chez ton sujet, tu n’es plus une journaliste. Tu es une actrice dans ton propre scénario. Elle voulait un documentaire ? Elle a produit une téléréalité minable. »

La conclusion est tellement triste: « Ils ont lavé mon nom à l’acide, pour faire briller le sien. »

Ce que Gilles Proulx a vécu, depuis la sortie du documentaire, dépasse largement la simple atteinte à la réputation. C’est une dévastation personnelle, publique et professionnelle.

Dans la poursuite déposée au palais de justice de Montréal, on apprend que Proulx a perdu des contrats, notamment à QUB Radio en janvier 2025. Que des gens l’interpellent dans la rue, avec haine, avec mépris. Que sa boîte vocale déborde d’insultes. Que ses proches sont touchés, que sa famille a dû encaisser cette campagne de salissage orchestrée dans les grands médias.

Il vit une souffrance psychologique constante, dit la poursuite. Et cela se voyait, dans notre entrevue. Il était droit. Il était calme. Il n’a jamais fui.

Ce qui choque autant que le fond, c’est la forme. Marie-Claude Savard ne s’est pas contentée de produire un documentaire biaisé. Elle l’a promu, défendu, amplifié, comme si elle était détentrice de la vérité.

Elle s’est rendue en entrevue partout. Elle a répété, encore et encore, que Gilles Proulx avait volé. Elle a repris des rumeurs et en a fait un scénario. Elle a affirmé qu’elle voulait que « les gens sachent », mais sans jamais démontrer, sans jamais vérifier.

Et c’est là que ça devient horrible. Car accuser quelqu’un publiquement d’un crime sans fondement, ce n’est pas du journalisme. Ce n’est pas du documentaire. C’est de la diffamation pure et simple.

Selon la poursuite, Gilles Proulx avait recommandé à Alex Hilton de déposer ses bourses dans un compte à la Caisse Desjardins, pour éviter justement tout risque de mauvaise gestion.

Mais un autre homme, Jean-Léon Gélinas, est intervenu. Il a suggéré à Hilton d’investir avec un certain Victor Lacroix, un escroc notoire, qui a ensuite disparu avec les fonds.

Proulx n’a jamais eu accès à l’argent. Il n’a jamais encaissé un chèque. Il a été naïf, peut-être. Mais il n’a jamais volé qui que ce soit. Les documents bancaires le prouvent. Les témoins le confirment. Mais tout cela, le documentaire l’a omis.

C’est pourquoi Gilles Proulx réclame 140 000 $ en dommages et intérêts. Pas par avidité. Mais par principe. Par justice. Par respect pour ses proches, pour sa carrière, pour sa vérité.

Il réclame aussi des excuses publiques, une rétractation formelle. Il veut laver son nom. Et il a bien raison.

Trop souvent, les victimes de diffamation se taisent. Elles endurent. Elles espèrent que la tempête passera. Mais pas cette fois. Cette fois, Gilles Proulx a dit non.

Et dans ce geste, il y a un courage rare. Un refus de se faire écraser par une machine médiatique. Une volonté de restaurer la vérité, même si cela implique des mois, voire des années, de procédure.

Chez Hockey30, nous avons été les premiers à lui tendre le micro. Et nous avons vu, de nos yeux, l’impact humain de cette affaire. Ce n’était pas qu’une simple question d’image. C’était une atteinte directe à sa dignité.

C’est pourquoi, aujourd’hui, nous disons haut et fort : nos pensées accompagnent Gilles Proulx et sa famille. Nous saluons son courage, sa droiture, sa détermination.

Ce procès ne sera pas facile. Il sera long. Il sera scruté. Il sera commenté.

Mais il est juste. Et il est nécessaire.

Et si cette bataille permet un jour de faire en sorte qu’un documentaire ne puisse plus salir un nom sans preuves… alors ce sera aussi une victoire pour la justice médiatique au Québec.