Depuis le mois d'avril, Ivan Demidov vit un rêve éveillé à Montréal. Repêché au 5e rang par le Canadien, accueilli comme un sauveur par les partisans, traité avec soin par l’organisation, ayant goûté aux sériea, le jeune Russe a passé l’été entier dans la métropole.
Patinage intensif à Brossard, tournage publicitaire avec Tony Marinaro, intégration rapide à la vie locale : tout laissait croire à un plan bien orchestré pour une transition fluide vers la LNH.
Mais derrière les sourires, les vidéos promotionnelles et les entraînements matinaux se cache une angoisse profonde, partagée par le clan Demidov et le CH : et s’il ne pouvait plus jamais retourner en Russie?
Tony Marinaro l’a affirmé sans détour sur les ondes du 98,5 FM :
« Demidov n’a pas pris de chances. Il a préféré rester ici, parce que retourner en Russie aurait pu signifier être forcé de faire son service militaire. »
La menace n’est pas théorique. En 2022, le gardien Ivan Fedotov, alors considéré comme l’un des meilleurs espoirs européens au poste, avait été interpellé par la police en pleine rue, alors qu’il tentait de rejoindre les Flyers de Philadelphie.
Il fut envoyé dans une base militaire obscure dans le Nord de la Russie, sans contact avec sa famille, forcé de « remplir ses obligations patriotiques » pendant plus d’un an.
Ce précédent fait aujourd’hui office de cauchemar dans l’entourage du CH. Demidov a beau être jeune, talentueux et stratégique, il est aussi citoyen russe, et son refus de faire son service militaire le menace s'il revient sur ses terres un jour.
Lorsqu’on lui posait la question sur son service militaire la saison dernière, Demidov devenaut évasif, nerveux, mal à l’aise.
Il hésitait, cherchait ses mots, et évitait de contredire ouvertement le SKA. Le message est clair : il n’est pas libre de parler.
Ce silence volontaire est typique du hockey russe, où le contrôle psychologique fait partie des stratégies de rétention.
Mais dans le cas de Demidov, le danger est d’un autre ordre.
Et pourtant, il adore Montréal. Il patine à Brossard, il tourne des pubs… mais toujours avec un flou juridique inquiétant dans son pays.
En refusant de signer de remplir ses obligations militaires, il sera interdit de rentrer en Russie, à moins que Nick Bobrov fasse aller ses contact pour protéger son espoir.
Tout cela semble excessif? C’est pourtant exactement ce qui est arrivé à Ivan Fedotov. Et le plus terrifiant, c’est que l’histoire a été cautionnée par les plus hautes sphères du pouvoir russe.
On ne parle plus ici de gestion contractuelle, mais bien de guerre d’influence entre un joueur et son gouvernement.
Un gouvernement mené... par Vladimir Poutine, de quoi nous donner des frissons dans le dos.
Et si Demidov est pris en otage au Canada, que fera le CH?
Un autre élément ajoute à la tension : sa conjointe, Ekaterina Yakovleva. Active sur les réseaux sociaux, elle s’est récemment faite discrète, évitant toute publication liée à Demidov ou à sa vie privée.
Selon plusieurs sources proches du dossier, elle pourrait aussi être dans le trouble en Russie vu que son amoureux refuse le service militaire.
Ekaterina Yakovleva n’a pas simplement suivi Ivan Demidov par amour. Elle a accepté de tout quitter, ses études, ses contrats de mannequinat, ses racines, pour l’accompagner dans aventure.
Avant même que Demidov ne soit officiellement autorisé à rester au Canada, Ekaterina avait déjà ressenti la pression sourde de l’État russe.
Une source proche du couple rapporte qu’elle aurait reçu des avertissements voilés sur les réseaux sociaux, lui suggérant de « faire attention ».
Et pourtant, c’est elle qui, selon certains membres de l’organisation, aurait convaincu Ivan de rester à Montréal en avril, quitte à couper les ponts avec sa patrie. Une décision de cœur… mais aussi de survie.
Et si la seule option pour Demidov était de ne plus jamais remettre les pieds en Russie? De renoncer à sa patrie, à sa famille, à ses repères culturels, pour éviter l’humiliation de finir dans une base militaire?
Pendant que son entourage vit dans l’angoisse, Demidov, lui, vit une forme d’exil forcé. Un sacrifice inimaginable pour n’importe quel adolescent.
Chez les Russes, l’attachement à la terre natale est sans limite. On ne quitte pas la Russie comme on quitte une équipe. C’est un arrachement culturel, identitaire, émotionnel.
Et quand la menace de finir caché dans une base militaire à Novossibirsk, en Sibérie occidentale, est réelle, le prix à payer devient inhumain.
Voilà pourquoi Demidov a accepté, avec l’aide d’un avocat canadien et d’un représentant de l’organisation du CH, de racheter lui-même les dernières semaines de son contrat, qui devait prendre fin officiellement le 30 mai 2025.
Il a quitté le pays précipitamment en avril, quelques jours après un dernier entraînement sous haute tension avec le SKA, et surtout avant que des agents fédéraux s’étaient présentés au centre d’entraînement pour l’escorter à une convocation militaire.
C’est ce que certains craignent sérieusement à l’interne. Un exil forcé, comme d’autres athlètes russes l’ont connu. Une carrière en Amérique, oui… mais sans retour possible.
Ridicule? Tout ça pour avoir voulu jouer au hockey dans la meilleure ligue du monde.
Il est impératif que le Canadien de Montréal intervienne. Jeff Gorton et Kent Hughes doivent utiliser toutes leurs ressources diplomatiques, juridiques et politiques pour s’assurer que Demidov et sa copine puissent quitter la Russie dès la fin de la saison KHL.
Nick Bobrov a une énorme pression sur les épaules.
Pas dans six mois. Pas à la dernière minute.
Chaque jour qui passe est un jour de plus où où les autorités russes peuvent préparer une stratégie sans pitié.
Le Canadien a pris un risque en repêchant Demidov. Le jeune homme n’est pas seulement un joueur de hockey. Il est un pion dans une partie d’échecs géopolitique.
Tant mieux s'il est à Montréal pour y rester.
Mais la partie avec la Russie vient de commencer. Car un service militaire snobé... ça te met dans l'eau chaude jusqu'au cou...