C’est la fin d’un monde. La fin d’une époque. La fin d’un couple mythique entre une ville et une famille.
Quand Angela Price a craqué sur Instagram, en disant qu’elle avait « pleuré comme un bébé » en voyant la vidéo hommage du Canadien après l’échange de Carey aux Sharks de San Jose, c’est tout Montréal qui a senti une décharge dans le cœur.
Parce que ce n’était pas juste Carey Price qu’on voyait partir.
C’était aussi Angela. Celle qui a tout vécu, tout enduré, tout encaissé pour tenir debout aux côtés du gardien le plus scruté, le plus critiqué, et le plus aimé de l’histoire moderne du Canadien.
Et soudain, tout devient clair : ce n’est pas juste une transaction.
C’est la fin d’un long combat. Angela Price en larmes, c’est la conclusion d’un chapitre où elle a été, bien malgré elle, une figure centrale de ce cirque médiatique qu’on appelle le Canadien de Montréal.
Parce qu’il faut le dire : pendant quinze ans, Angela n’a pas été qu’une simple conjointe dans l’ombre.
Elle a été un bouclier, une cible, une voix, un punching bag, et parfois même un sujet de scandale inventé de toutes pièces.
Elle a connu la gloire, les voyages, les partys d’All-Star Game, mais aussi l’enfer des rumeurs, des moqueries, des coups bas.
Et tout ça, elle l’a vécu en silence. Jusqu’à aujourd’hui.
Quand elle dit qu’elle a pleuré « comme un bébé », ce n’est pas seulement pour Carey.
C’est pour tout ce qu’ils ont traversé ensemble.
C’est pour cette foutue ville qui l’a tant aimée et tant détruite.
C’est pour ses enfants, pour Lincoln, Liv et Millie, qui n’auront jamais à grandir dans cette cage aux lions qu’est Montréal.
Et c’est pour elle-même, cette femme qui a trop encaissé, trop souffert, mais qui a toujours gardé un sourire pour sauver les apparences.
On l’a souvent perçue comme froide, distante, inaccessible.
Mais la vérité, c’est qu’Angela Price a dû se construire une carapace pour survivre ici.
Parce qu’à Montréal, la femme du gardien numéro un, c’est presque une fonction publique.
On l’attend au tournant, on la scrute, on l’analyse, on la juge.
Trop présente, pas assez présente. Trop glamour, pas assez simple. Trop stylée, pas assez effacée. Dans cette ville, rien n’est jamais assez. Et elle, elle a tout payé.
L’histoire de l’enfant illégitime. L’épisode de District 31 qui faisait un clin d’œil douteux à Carey et à une policière.
Les chroniqueurs de radio qui riaient à gorge déployée.
Les “scoops” jamais confirmés qui faisaient couler de l’encre.
Et Angela, là-dedans, était le visage silencieux de la douleur. Elle lisait, elle entendait, elle encaissait. Et elle protégeait ses enfants.
Quand elle dit aujourd’hui que c’était « juste bizarre », en parlant de la vidéo hommage du CH, c’est parce qu’elle sait qu’au fond, Montréal l’a autant détruite que célébrée.
On a glorifié Carey, mais on les a crucifiés eux, comme famille.
Et là, en voyant cette vidéo, c’est comme si tout ce passé lui avait explosé en pleine figure une dernière fois.
Et attention, il faut donner crédit où il se doit : Angela Price a été, à sa façon, une vedette de Montréal.
Peut-être pas sur la glace, mais dans les gradins, dans les loges, sur les réseaux sociaux.
Elle a représenté ce que le Canadien voulait projeter : une famille modèle, belle, soudée, inspirante.
Mais derrière cette image, il y avait les cicatrices invisibles.
Quand elle a dit, il y a quelques mois, qu’elle ne voulait pas que Lincoln joue au hockey, tout le monde a levé un sourcil.
Mais qui peut la blâmer?
Elle a vu son mari être broyé physiquement et psychologiquement par ce sport.
Elle a vu ses genoux éclater, sa carrière se terminer trop tôt, et son nom être traîné dans la boue par des rumeurs.
Elle ne veut pas ça pour son fils. Et franchement, qui voudrait ça pour ses enfants?
Ce qui rend cette nouvelle encore plus bouleversante, c’est le timing.
Le jour où Carey Price est échangé, le même jour où Ken Dryden décède.
Deux gardiens légendaires liés à jamais dans l’histoire du Canadien. Et Angela, au milieu de tout ça, qui craque en direct sur Instagram.
Comme un symbole. Comme une conclusion.
Vous imaginez si, il y a 15 ans, on nous avait dit que le jour où Carey Price serait échangé par le Canadien de Montréal, ce serait aussi le jour où l’on annoncerait le décès de Ken Dryden?
On aurait répondu : voyons donc, la vie n’est pas un film.
Et pourtant… c’est exactement ce qui s’est passé.
Il faut le dire : Angela Price, c’est la femme qui a survécu au pire marché de hockey au monde.
Elle n’était pas une simple spectatrice. Elle était sur la ligne de front.
Et aujourd’hui, elle est brisée.
Mais dans ses larmes, il y a aussi une délivrance.
Parce que ce chapitre est terminé. Parce qu’elle n’aura plus jamais à revivre ça. Parce qu’elle peut enfin respirer, loin de Montréal, loin du cirque.
On peut la critiquer, la juger, mais il faut surtout la respecter.
Elle a fait partie de l’histoire du Canadien.
Comme les femmes d’autres joueurs qui ont porté leur croix en silence.
On pense à Julie Petry, qui a fui Montréal avec ses enfants.
À d’autres conjointes qui ont préféré rester loin des projecteurs.
Mais Angela, elle, a pris tout en pleine gueule. Et elle est encore debout.
Alors oui, Montréal est sous le choc.
Parce que quand Angela Price pleure, c’est toute une époque qui s’effondre.
C’est le rideau final sur une histoire d’amour toxique entre une ville et une famille.
Carey Price a été un héros.
Mais Angela Price, elle aussi, mérite son hommage.
Elle a été la gardienne invisible.
La guerrière silencieuse. La femme qui a tout donné.
Et qui aujourd’hui, en larmes, nous rappelle que derrière chaque légende, il y a une famille qui paie le prix.
AMEN