Un 2e centre à Montréal: Elias Lindholm répond aux rumeurs

Un 2e centre à Montréal: Elias Lindholm répond aux rumeurs

Par David Garel le 2025-09-01

À Boston, l’été 2025 ressemble à un fiasco total.

Alors qu’on croyait la hiérarchie des Bruins solidement établie avec Elias Lindholm comme premier centre et Pavel Zacha comme alternative crédible, la donne a changé.

Aujourd’hui, Lindholm doit gérer non seulement la pression d’un contrat faramineux signé à l’été dernier, mais aussi un environnement plombé par des rumeurs incessantes de transactions, impliquant tour à tour Zacha et Casey Mittelstadt.

Le signal le plus troublant est venu de DailyFaceoff : pour la première fois depuis son arrivée à Boston, Pavel Zacha n’est plus listé comme centre. On l’a carrément déplacé à l’aile gauche du deuxième trio, aux côtés de Casey Mittelstadt au centre et de Viktor Arvidsson à droite.

Un glissement lourd de sens. Pendant des mois, Zacha était vu comme une solution de rechange si Lindholm décevait.

Mais aujourd’hui, il semble rétrogradé, voire sacrifié. Et ce repositionnement ne fait qu’alimenter les spéculations : pourquoi écarter un joueur de centre de sa position naturelle, sinon pour mieux préparer son départ?

Le nouveau coach, Marco Sturm, verrait Zacha davantage comme un gros ailier plutôt qu'un centre. Pas pour rien que les rumeurs sont "non-stop" autour de lui.

Depuis des semaines, deux noms circulent dans les coulisses de la LNH : Pavel Zacha et Casey Mittelstadt.

Pour Zacha, on a déjà évoqué la possibilité d’un échange avec Montréal. Les Canadiens cherchent désespérément un 2e centrepour épauler Nick Suzuki et jouer avec Ivan Demidov. Zacha correspond au profil.

Pour Mittelstadt, acquis à la date limite en mars dernier, des dirigeants de la LNH murmurent que les Bruins n’avaient même pas fait de lui leur cible principale dans la transaction avec Colorado pour Charlie Coyle.

Leur véritable objectif était l’espoir William Zellers et un choix de 2e ronde. Mittelstadt, lui, n’était qu’un “bonus”.

Aujourd’hui, les deux joueurs se retrouvent en zone grise, l’un déplacé à l’aile, l’autre présenté comme un pion échangeable.

Au cœur de cette tempête, Elias Lindholm n’a pas eu le choix de réagir. L’ancien choix de 1re ronde, repêché par la Caroline en 2013, a pris la parole avec un mélange d’honnêteté et de lassitude.

« La saison n’a pas été bonne, a-t-il reconnu. Je n’ai pas eu un bon départ, j’ai eu des problèmes de dos et j’ai manqué tout le camp. Il m’a fallu des semaines pour retrouver le rythme. Ce n’était pas un grand début, mais j’espère que cette saison sera meilleure. »

Il ajoute sur le plan collectif :

« Avant la saison, on croyait avoir une équipe pour y arriver. Mais il y a eu trop de distractions : la situation avec Brad Marchand, un changement d’entraîneur, plusieurs joueurs échangés… C’est devenu une saison à oublier. »

Des propos lucides, mais qui en disent long sur le climat d’instabilité à Boston.

Le problème pour Lindholm, c’est qu’il n’a plus droit à l’erreur. À 30 ans, il est désormais le premier centre désigné des Bruins, payé 7,75 M$ par année pour les sept prochaines saisons. La moindre baisse de régime devient une cible facile pour les critiques.

Et quand DailyFaceoff aligne Lindholm sur le premier trio avec David Pastrnak à droite et Morgan Geekie à gauche parce qu'ils se fient aux propos du nouveau coach, c’est un message cinglant : les Bruins veulent lui donner toutes les chances de rebondir. Mais cela se fait au détriment de Zacha, qu’on glisse sur la deuxième unité comme un simple ailier.

Selon les alignements projetés, voici la hiérarchie :

Morgan Geekie - Elias Lindholm - David Pastrnak

Pavel Zacha - Casey Mittelstadt - Viktor Arvidsson

Tanner Jeannot - Fraser Minten - Matěj Blümel

John Beecher - Sean Kuraly - Michael Eyssimont

Une structure qui paraît solide faible papier, et qui soulève deux problèmes :

Zacha n’est plus considéré comme un centre.

Mittelstadt reste un pari : son rendement offensif a chuté à 40 points la saison dernière.

Bref, si Lindholm trébuche, tout s’effondre.

Lindholm a tenté de se projeter vers l’avenir avec optimisme :

« On a ajouté des joueurs plus travailleurs, plus typiques du style Boston. On a “Pasta” qui est toujours là, Charlie McAvoy revient en santé, Jeremy Swayman n'a pas été bon l'an dernier, Viktor Arvidsson arrive… Beaucoup de choses ont mal tourné, mais j’ai bon espoir que cette saison sera meilleure. »

Mais derrière les sourires polis, le message est clair : Boston mise tout sur lui. Zacha est déjà relégué. Mittelstadt est sur un siège éjectable. Et la profondeur derrière eux est fragile.

Pour le Canadien de Montréal, ces bouleversements sont fascinants.

Si Zacha n’est plus considéré comme un centre à Boston, cela facilite un éventuel échange. Hughes pourrait profiter de sa dévaluation pour l’obtenir à moindre prix.

Si Mittelstadt est réellement sur le marché, son profil de centre gaucher offensif demeure une option de transition.

Et si Lindholm échoue à justifier son contrat, Boston pourrait rapidement entrer dans une phase de mini-reconstruction, ouvrant la porte à d’autres mouvements.

En réalité, le repositionnement de Zacha à l’aile est le détail qui fait le plus de bruit. À 28 ans, payé 4,75 M$ par année pour encore deux saisons, il avait bâti sa réputation sur sa polyvalence comme centre numéro deux. Le voir écarté de cette responsabilité équivaut presque à une mise à l’écart symbolique.

Et dans une ligue où la valeur des centres est démesurée, un centre transformé en ailier devient un candidat naturel au départ. Les rumeurs de transaction prennent alors une dimension encore plus crédible.

À 6 pieds 3 et 206 livres, son profil est clairement séduidant pour Kent Hughes et Jeff Gorton.

Tout ramène donc à Elias Lindholm.

À 900 matchs en carrière, vétéran de 13 saisons, il doit prouver qu’il est le digne successeur de Patrice Bergeron et David Krejci comme premier centre des Bruins. Sa production offensive doit revenir au niveau de ses années à Calgary (82 points en 2021-2022), sans quoi la critique sera féroce.

Parce que si Lindholm échoue, les Bruins n’auront pas seulement un problème de rumeurs. Ils auront un problème d’identité.

Les propos de Lindholm se veulent rassurants, mais ils masquent mal la réalité : les Bruins sont assis sur une bombe à retardement.

Zacha est déjà déplacé à l’aile.

Mittelstadt n’a jamais été une vraie priorité.

Lindholm porte seul la charge d’un contrat massif pour être le premier centre.

Dans ce contexte, chaque mauvais départ, chaque mauvaise séquence, chaque blessure pourrait relancer les spéculations. Et à Montréal, où l’on cherche désespérément un deuxième centre, les partisans suivent l’affaire de près.

Boston pensait avoir trouvé son centre pour l’avenir. Mais à en juger par les rumeurs, ce n’est pas la stabilité qui règne, c’est le doute.

Et dans ce doute, les valises de Pavel Zacha sont prêtes.