Dimanche matin, Centre Bell. Le lieu d'un cauchemar éveillé pour Dave Morissette.
Le Canadien de Montréal voulait offrir à ses partisans un moment ludique avec un concours d'habiletés, une tentative de divertissement avant la reprise de la saison.
Sur papier, une bonne idée. Sur la glace, une réussite. Mais pour Dave Morissette, ce fut un désastre.
Animer un événement de ce genre, c'est ingrat. Pas de script, pas de filet de sécurité, juste un micro et des joueurs qui auraient préféré être ailleurs.
Le malaise était énorme dès les premières minutes. Transitions hasardeuses, silences étouffants, blagues qui ne prennent pas, rires forcés. Les joueurs qui ne comprennent pas son anglais approximatif.
Tout ça sous le regard de milliers de partisans et de caméras captant chaque instant de gêne.
L'échange qui a mis le feu aux poudres ?
« C'était quoi la stratégie des Rouges pour l'épreuve ? » demande Morissette à un Juraj Slafkovsky visiblement perdu.
Slafkovsky, après un long silence : « Qu'est-ce que tu veux dire ? »
Gêne. Malaise. Hilarité involontaire. La vidéo devient virale.
Dès que le LIVE du CH est mis en ligne, les réseaux sociaux s'enflamment :
C'est violent, c'est cruel, c'est gratuit. Mais c'est à la hauteur du malaise ressentit par plusieurs. Le Canadien de Montréal a même dû supprimer plusieurs commentaires sous la vidéo youtube.
Une situation impossible.
Morissette, habitué aux studios, protégé par un montage et une équipe de production, s'est retrouvé en direct, seul avec un micro et une patinoire pleine de joueurs désintéressés.
Il a dû naviguer entre le rôle d'animateur, de traducteur improvisé et d'amuseur public, sans grand succès.
Et comme si ce n'était pas assez, la barrière de la langue vient alourdir la tâche. Pourquoi devoir tout traduire dans un Centre Bell où 90 % des gens comprennent très bien ce qui se dit ?
Pourquoi ne pas avoir laissé Morissette faire ce qu'il sait faire de mieux, à savoir créer des liens avec le public plutôt que de l'enfoncer dans une dynamique déjà boiteuse ?
Un échec tellement prévisible.
Le CH voulait offrir un moment aux partisans. Mais l’événement était déjà voué à l'échec. Aucun animateur n'aurait pu sauver une formule mal conçue. Pierre Houde, Michel Lacroix, n'importe quel professionnel du milieu aurait périné sous le poids de cette improvisation.
Mais c'est Dave Morissette qui subit...encore une fois...
Une fois de plus, après une année difficile marquée par son éloignement progressif de TVA Sports et les railleries du Bye Bye 2024, il devient le bouc émissaire d'un événement raté.
Trop, c'est trop.
Il arrive un moment où il faut cesser d'accabler un homme qui, au final, n'a fait que son possible dans un contexte impossible.
Morissette ne méritait pas de porter seul le blâme de ce fiasco.
Le CH voulait bien faire, mais la recette était mauvaise dès le départ.
On espère qu'on lui accordera un répit. Parce qu'aujourd'hui, Dave Morissette a donné son show de trop.
Misère.
Dave Morissette était jadis l'animateur numéro un de TVA Sports, un visage incontournable du réseau. Mais avec l’émergence de nouveaux talents et la restructuration de la chaîne, il a lentement mais sûrement été mis de côté.
Ce glissement s’est poursuivi sur les ondes radio, où il a été carrément évincé de son poste à Rythme FM. Lui qui était une voix sportive reconnue se retrouve aujourd’hui à 98.5 FM dans un rôle secondaire, discutant de sujets anecdotiques destinés à un auditoire de "matantes et mononcles".
Une dégradation lente et publique qui s'est accentuée avec les moqueries du Bye Bye 2024 et l'épisode de la pratique du CH.
Ce que vit Dave Morissette actuellement est cruel. Il est la cible facile d'une industrie qui l'a longtemps adulé avant de le reléguer aux oubliettes.
L’écartement de Dave Morissette de TVA Sports ne s’est pas fait du jour au lendemain. Il a été progressif, calculé, presque insidieux.
À une époque, il était l’homme fort du réseau, le visage du hockey québécois sur TVA Sports. Puis, Élizabeth Rancourt est arrivée. Plus jeune, plus moderne, elle représentait la nouvelle direction que la chaîne souhaitait prendre.
Peu à peu, Morissette a vu son rôle être réduit. Moins de temps d’antenne, des interventions plus anecdotiques, des segments qui autrefois lui revenaient mais qui, soudainement, étaient confiés à Rancourt.
Le passage de flambeau ne s’est pas fait en douceur ; il a été brutal. On l’a vu être écarté de son poste d’animateur vedette, puis on lui a donné des miettes : un après-match du samedi soir qui, soyons honnêtes, ressemblait plus à un geste de charité qu’à une véritable place d’importance dans la grille horaire.
Loin de ses grandes années, Morissette s’est retrouvé relégué à un rôle secondaire, forcé d’animer des segments sans envergure, comme un acteur de soutien qu’on garde sous contrat par politesse.
Si sa chute était déjà douloureuse, le Bye Bye 2024 est venu l’achever publiquement. Le sketch mettant en scène TVA Sports était déjà féroce envers le réseau, mais c’est Dave Morissette qui a pris le plus gros coup.
Il y était dépeint comme un animateur dépassé, largué, un homme qui n’a plus toute sa tête. Pire encore, il était présenté comme un commotionné incapable de se souvenir de son propre nom, réduit à un état quasi-lobotomisé.
Claude Legault, dans le rôle de Morissette, donnait une performance volontairement lourde, comme si l’ancien joueur de hockey ne comprenait plus rien de ce qui se passait autour de lui.
Un portrait cruel et indécent, considérant que Morissette a déjà vécu une période de dépression sévère après sa carrière à cause des séquelles de ses commotions cérébrales.
Ce n’était pas juste de l’humour mordant, c’était une attaque personnelle, une humiliation publique en bonne et due forme.
Le Québec en entier a assisté à la descente aux enfers d’un homme qui, autrefois, dominait le paysage médiatique sportif.
Loin d'être un cas isolé, son histoire illustre à quel point la célébrité médiatique est précaire et impitoyable.
Il a donné de sa personne, il a incarné le sport à la télévision, et aujourd'hui, il se retrouve sous les projecteurs pour les mauvaises raisons.
On peut critiquer, analyser, et même rire de certaines maladresses. Mais il arrive un moment où l'acharnement devient excessif.
Nos pensées accompagnent Dave Morissette dans cette épreuve publique qui, on l’espère, trouvera une issue plus digne pour un homme qui a tant donné au paysage médiatique sportif québécois.