Un centre plombier à Montréal: la maison de Mitch Marner ouvre la porte

Un centre plombier à Montréal: la maison de Mitch Marner ouvre la porte

Par Marc-André Dubois le 2025-06-26

Il suffit de regarder du côté du désert pour comprendre que la fenêtre des Golden Knights se referme, et que le marché tremble.

La rumeur court avec insistance : Mitch Marner visite déjà des maisons à Las Vegas. Il n’y a qu’un pas entre ces visites et la signature de son futur contrat.

Mais pour que Vegas puisse aligner un pacte avoisinant 12 M$ par saison, ils doivent impérativement libérer de l’espace sous le plafond salarial.

Et ce processus se traduira par des sacrifices évidents : William Karlsson ou Tomas Hertl… et potentiellement le robuste Nicolas Roy. Et là, le regard de Kent Hughes et du Canadien de Montréal se réveille.

Tout le monde le sait. Tout le monde le voit. Marner est en route vers Vegas. Entre les visites de maisons et les discussions avancées, c’est pratiquement une question de quand, pas de si.

Une signature à 12 M$, pour un joueur de 28 ans, qui a déjà connu des saisons de plus de 100 points, n’est plus un mirage. Mais avec un plafond déjà maigre (autour de 9,6 M$, avec seulement 18 joueurs sous contrat), les Golden Knights sont obligés de bouger : ils doivent dégager entre 10 et 12 M$ immédiatement.

Surtout qu'ils veulent signer aussi Aaron Ekblad.

Le premier en danger ? William Karlsson, centre de 32 ans, encore sous contrat à 5,9 M$ pour deux autres saisons.

Sa clause de non-échange limite les destinations possibles à… dix équipes. Le CH peut-il y être ? Montréal offre à Karlsson la possibilité de redevenir un vrai 2e centre, aux côtés d’Ivan Demidov, dans une équipe ambitieuse qui est en train de sortir de la reconstruction.

Si Karlsson refuse de figurer sur la liste noire du CH, ce pourrait être une belle cible pour Montréal alors qu'on parle d'un centre fiable, expérimenté, raisonnablement payé.

Vient ensuite Tomas Hertl, ce centre droitier de 28 ans, sous contrat jusqu’en 2030 à 8,137 M$ par an. Il peut officiellement limiter ses destinations à seulement trois équipes : là encore, Montréal pourrait figurer sur cette liste exclusive.

Centre offensif capable, plus jeune que Karlsson, Hertl permettrait au CH d’augmenter son talent au centre. On parle d'un top 2 naturel, il ajouterait une dimension complémentaire au duo Suzuki-Dach-Demidov. Mais, à presque 8,1 M$ par saison, la question du retour pour Vegas est évidemment plus lourde puisqu'il faudra inclure quand même un salaire établi en retour dans le "package" et si possible, un joueur de centre (Kirby Dach et son salaire de 3,362 M$?)

Mais le plus réaliste pourrait bien être Nicolas Roy. Originaire de Jonquière, né à Amos, 6’4, 201 livres, le robuste ailier a prouvé sa valeur en série : 3 buts, 8 passes, 11 points en 22 matchs en 2022-2023, dont des buts-clés pour la conquête de la Coupe Stanley.

L’an passé, il a continué de jouer de manière robuste en séries, tout en réuissant à contribuer (2 buts, 2 passes en 11 matchs).

En saison régulière 2024-2025, il a amassé 31 points en 71 matchs, et totalise 166 points en 369 rencontres dans la LNH.

Ce n’est pas un top 6, mais c’est un joueur complet, physique, parfait pour un rôle de bottom 6 avec l’intensité québécoise attendue.

Mieux encore, Vegas veut s’en débarrasser. Roy possède un contrat à 3 M$/an pour deux saisons. Soit un fardeau nettement plus abordable que Karlsson ou Hertl, tant au niveau du salaire qu'en terme d'actifs à envoyer à Vegas.

À défaut de remporter le gros lot au centre, un joueur comme Roy représente un atout réaliste, utile, immédiatement prêt à contribuer et rajouter du gabarit à cette petite équipe qui s'est fait brasser comme jamais en séries.

Roy a remporté la Coupe Stanley et pourrait ajouter de l'expérience. 

D’un côté, le rêve : un centre premium (Hertl) ou un très bon centre top 6 (Karlsson). De l’autre, la réalité : un centre plombier pour 3 M$. Le CH doit évaluer :

Dans les coulisses, Kent Hughes et Jeff Gorton suivent le dossier de près. Ils observent Marner qui emménage tranquillement à Vegas.

Ils surveillent Karlsson, Hertl… et Roy. Ils discutent avec les agents, sondent les possibilités de retient salarial.

« Est-ce que Nicolas Roy peut devenir la version québécoise d’un plan B payant ? » se demandent-ils.

Car l’idée est glorifiante : un jeune Québécois robuste, aligné en série, prêt à se fondre dans la culture appréciée au Centre Bell.

Le Canadien de Montréal a aujourd’hui une occasion en or de réparer une erreur de longue date commise par Trevor Timmins au repêchage de 2015.

À l’époque, le Tricolore détenait un choix de troisième ronde et plusieurs observateurs s’attendaient à ce que l’équipe sélectionne Nicolas Roy, un grand centre droitier québécois dominant dans la LHJMQ.

Pourtant, le CH a préféré Lukas Vejdemo, ce Suédois obscur qui fut un véritable flop.

Quelques rangs plus tard, ce sont les Hurricanes de la Caroline qui ont sauté sur Roy. Dès la saison suivante, il explosait avec 48 buts et 90 points, devenait capitaine des Saguenéens de Chicoutimi et représentait le Canada au Championnat mondial junior.

Coincée avec un surplus de jeunes joueurs, la Caroline l’a échangé à Vegas contre Erik Haula.

Aujourd’hui, alors que Vegas doit libérer de la masse salariale, le Canadien a enfin une chance de réparer cette erreur du passé. C’est une opportunité qu’il ne faut pas laisser passer.

Le vent tourne à l’Ouest. Marner arrive. L’horloge tourne. Vegas doit bouger. Les partisans du CH retiennent leur souffle. Mais un danger rôde : si Montréal ne frappe pas maintenant, ces cibles vont filer vers d’autres équipes.

Car si les Golden Knights libèrent Karlsson, ou s’ils lâchent Hertl, ce sera un triomphe historique pour le CH. Et si Roy est laissé libre, ce sera un tremblement moins frappant, mais séduisant : un vrai Québécois, prêt pour les séries et abordable.

Plus qu’une simple opportunité… une obligation pour sauver l’été.