Le Canadien de Montréal s’apprête à effectuer un coup intelligent et discret sur le marché des joueurs autonomes : tout indique que Kent Hughes va soumettre une offre de contrat au défenseur droitier Nick Perbix, l’ancien des Lightning de Tampa Bay.
Contrairement à d’autres dossiers plus complexes comme celui de Rasmus Andersson, qui exigerait de sacrifier un choix de premier tour au minimum, Perbix peut être signé sans rien sacrifier. Et ça, pour une organisation comme le Canadien, c’est un avantage stratégique colossal.
Nick Perbix, 27 ans, n’est pas une vedette dans la LNH, mais il représente exactement le profil que recherche le Tricolore : un défenseur droitier fiable, mobile, discret mais efficace, capable de stabiliser une troisième paire ou de monter temporairement dans la hiérarchie en cas de blessure.
En 74 matchs cette saison avec Tampa, il a récolté 6 buts, 13 passes et maintenu un différentiel de +8. Il a ajouté une aide en cinq rencontres de séries.
Depuis ses débuts dans la LNH en 2022, Perbix a disputé 220 matchs, enregistrant 63 points et un solide +27. Repêché au 169e rang en 2017, il a tranquillement gravi les échelons pour devenir un joueur de confiance dans l’écosystème ultra-compétitif du Lightning.
À 6 pi 2 po et 200 livres, il possède une bonne portée, un positionnement intelligent et un premier coup de patin fluide qui lui permet de soutenir la relance sans mettre son club en danger.
Le Canadien veut combler le vide que laissera David Savard. Ce dernier, en fin de contrat, pourrait être échangé dans les prochaines semaines.
Nick Perbix arrive donc comme un successeur logique : il n’a ni le bagage physique ni l’expérience de Savard, mais il peut remplir des missions similaires avec une touche plus moderne, plus mobile.
Mais l’enjeu va plus loin. En signant Perbix, le Canadien s’achète du temps. Du temps pour que David Reinbacher continue son développement à Laval.
Et du temps pour manœuvrer sur le marché des transactions, notamment dans le cas de Logan Mailloux, qui fait l’objet de nombreuses rumeurs.
Perbix, ce n’est pas un coup déclat. C’est un coup de maître en coulisse. Il sort d'un contrat de deux ans et un salaire annuel de 1,125 M$ par année.
Julien BriseBois sait très bien que Perbix va tester le marché, et il n’y aura pas de surenchère à Tampa. Il est déjà parti, mentalement. Et le Canadien est en tête de liste.
Le CH va-t-il lui offrir un contrat à long terme et 3 M$ par année?
Dans un marché des joueurs autonomes où les droitiers de qualité sont rares et coûteux, Perbix offre un profil parfait à bas prix.
Il est dans son prime, il a joué pour un club gagnant, il sait comment se comporter en séries, et il ne nuira pas au développement des jeunes. Il les protégera.
Tout cela fait du sens pour Kent Hughes. Il a les fonds, il a la place, il a le besoin. Il lui reste seulement à appuyer sur « envoyer ».
Et si tout se passe comme prévu, Nick Perbix a de bonnes chances de devenir un défenseur du Canadien de Montréal le 1er juillet au matin.
Évidemment, on ne parle pas de l'option la plus séduisante du marché, que ce soit le marché des transactions ou celui des agents libres.
Le hic? Toutes ces options, aussi séduisantes soient-elles, viennent avec un inconvénient toxique : elles coûtent cher. Très cher.
Noah Dobson, c’est le rêve. Un défenseur droitier de première paire, jeune, dominant offensivement, dans son prime.
Mais c’est aussi une impasse contractuelle. Il veut 10 à 11 millions par saison. Patrick Roy n’en veut plus. Et Mathieu Darche exige un retour astronomique.
Le Canadien ne cédera pas Cole Caufield. Même une offre hostile coûterait quatre choix de repêchage. C’est une manœuvre qui exposerait dangereusement le futur du club. Dobson est peut-être la plus brillante des étoiles, mais il brûle tout sur son passage.
Rasmus Andersson, lui, est plus abordable. Il a le bon profil : fiable défensivement, bonne relance, costaud quand il le faut.
Mais les Flames veulent la lune. Il ne reste qu’un an à son contrat. Et Calgary veut un choix de première ronde au minimum. Logan Mailloux? Peut-être. Mais même ça pourrait ne pas suffire dans la surenchère actuelle. Et si Andersson partait ailleurs dans un an?
Damon Severson à Columbus est un pari risqué. Il a l’expérience. Il a un bon tir. Mais six ans à 6,25 millions, c’est une corde au cou.
Et on ne sait même pas s’il veut jouer à Montréal. Il contrôle totalement sa destination avec sa clause. Son agent écoute, mais il n’y a aucune rumeur sérieuse qui le lie au Tricolore. Et si le joueur ne veut pas venir, le dossier est mort avant même d’avoir commencé.
Connor Murphy, ce serait rassurant. Mais trop rassurant. Une béquille. Une solution de transition. Un David Savard en version Chicago. À un an de la fin de son contrat, il n’apporte aucune valeur à long terme. Et Hughes veut construire quelque chose de durable. Pas boucher un trou de ligne bleue pour 12 mois.
Et puis, il y a l’énigme Erik Karlsson. Le nom fait rêver. Le CV est hallucinant. Mais le contrat? 11,5 millions par année pour encore deux saisons.
Même si Pittsburgh retient 50 %, même si le CH ne donne presque rien en retour… est-ce que Karlsson veut vraiment venir finir sa carrière dans un club en reconstruction?
Et est-ce que son style avec le système de Martin St-Louis? Rien n’est moins sûr.
Du côté des gauchers, la tentation K’Andre Miller est réelle. Il est jeune. Il est spectaculaire. Et il est disponible. Mais il coûtera une fortune. New York veut du renfort immédiat. Et plusieurs clubs, dont Nashville, Utah, Buffalo et Seattle, ont déjà contacté les Rangers. Le CH est intéressé. Mais pas désespéré au point de tout sacrifier pour un gaucher, alors que la priorité reste à droite.
Samuel Girard, lui, revient souvent dans les rumeurs. Mais à Montréal, son profil ne colle pas. Avec Lane Hutson qui arrive, avec Mike Matheson déjà en poste, ajouter un autre petit défenseur gaucher n’a tout simplement aucun sens.
C’est là que le nom de Nick Perbix prend toute sa valeur.
Un joueur autonome. Pas de compensation. Pas de clause. Pas de problème. Un défenseur dans son prime. 27 ans. Discret, mais efficace. Stable, mais mobile.
Capable de jouer 18 à 20 minutes contre les deuxièmes et troisièmes trios adverses. Un homme de devoir, passé par l’école du Lightning de Tampa Bay, l’une des franchises les mieux structurées de la dernière décennie.
Et surtout : un joueur qui ne bloque personne. Pas Reinbacher. Pas Mailloux. Il leur donne du temps. Il leur ouvre la voie. Il est là pour combler un vide… pas pour prendre le trône.
Perbix, ce n’est pas un nom qui fait vibrer les réseaux sociaux. Mais c’est exactement le genre de joueur qu’une équipe bien gérée signe quand le marché est en surchauffe. Il ne coûte rien. Il ne dérange rien. Il apporte beaucoup.
Dans un marché saturé par les enchères, les surpaiements et les paris déraisonnables, Nick Perbix est le choix évident de Kent Hughes.
Et ça, dans le chaos actuel de la LNH, ça vaut son pesant d’or.
Croisons les doigts pour que le défenseur sot tenté par l'aventure montréalaise.