Un défenseur russe à Montréal: le prix à payer pour Jason Robertson

Un défenseur russe à Montréal: le prix à payer pour Jason Robertson

Par Marc-André Dubois le 2025-06-10

Le dossier Jason Robertson est en train de virer au scandale national au Texas.

Oui, un scandale. Parce qu’on parle d’un joueur étoile, d’un ailier gauche de 24 ans qui a enchaîné des saisons de 109, 87 et 80 points, et qui est tranquillement en train d’être largué par son équipe comme un vulgaire colis encombrant.

Et qui est toujours là, comme favori dans ce dossier? Le Canadien de Montréal. 

C’est Elliotte Friedman lui-même qui a lâché la bombe : Jason Robertson pourrait être échangé pour faire de la place à une prolongation de contrat de Mikael Granlund.

Oui, Granlund. Un petit joueur de centre de 33 ans qui a joué pour 3 clubs dans les trois dernières années, dont Nashville, Pittsburgh et maintenant Dallas. Un vétéran utile, certes, mais qui prendrait la priorité salariale sur un marqueur élite de moins de 25 ans? C’est là que tout le ridicule commence.

Et la situation devient carrément grotesque quand on comprend ce que les Stars veulent en retour. Pas nécessairement des jeunes espoirs. Pas nécessairement des joueurs de premier plan. Ils veulent se débarrasser de la masse salariale. Ils veulent qu’une équipe accepte de leur "manger" un contrat indésirable. Deux noms sont sur la table : Matt Dumba et Ilya Lyubushkin.

Matt Dumba est complètement fini. "Healthy scratch" pendant toutes les séries éliminatoires. Il n’a plus de mobilité, plus de lecture, plus de drive. 3,75 millions $ pour un défenseur droitier que même les Stars n’ont pas osé habiller une seule fois en séries.

Si les Stars réussissent à le coller à quelqu’un, c’est un miracle. C’est un joueur à la dérive, et les fans des Stars eux-mêmes le crient haut et fort sur les réseaux sociaux : « He's cooked. »

Traduction libre: fini à la corde.

Ilya Lyubushkin, c’est un autre genre. Ce n’est pas un top-4, mais au moins il joue. 80 matchs cette saison. 14 matchs en séries. 6’2, 200 livres.

Défensif, fiable, physique. Il est encore utile. Il coûte 3,25 millions $ pour deux autres saisons, ce qui est lourd, mais jouable. C’est là que le Canadien entre dans le portrait.

Parce que pour obtenir Jason Robertson, Kent Hughes devra non seulement payer, on parle du choix 16 ou 17, peut-être Logan Mailloux, mais il devra aussi accepter un contrat indésirable. Et là, il n’y a aucune chance que Kent Hughes accepte Matt Dumba. Zéro. Par contre, Lyubushkin? C’est une autre histoire.

Le Canadien manque cruellement de droitiers fiables. David Savard va partir. Mailloux n’est pas prêt. Lyubushkin pourrait jouer un rôle de stabilisateur, pendant deux ans, à coût contrôlé. Et ça ferait toute la différence dans une transaction avec Dallas. Parce que sinon, d’autres clubs vont s’en mêler.

Mais soyons clairs : Dallas veut aussi des choix. Et ça tombe bien. Montréal a une abondance. Deux choix de première ronde en 2025. Des choix à l'infini dans les rondes suivante. Logan Mailloux. Joshua Roy. Adam Engström. Il y a de la matière à bâtir une transaction.

Ce qui rend le tout d’autant plus insultant pour Jason Robertson, c’est que les Stars priorisent des gars comme Granlund… et même Jamie Benn.

Oui, Benn. 36 ans cet été, un patineur qui ralentit de plus en plus, mais qui est une idole locale. Les Stars veulent prolonger son contrat. Ils veulent sauver leur noyau vieillissant, même au prix d’un des meilleurs jeunes marqueurs de la LNH.

Et c’est là que le Canadien doit frapper. Il ne faut pas attendre. Parce que Jason Robertson est exactement ce que Kent Hughes cherche depuis deux ans : un attaquant de premier plan, établi, dans son prime, capable de produire 35 buts et 80 points, année après année.

Il est costaud. Il est clutch. Il a dominé avec Roope Hintz et Joe Pavelski, il pourrait maintenant évoluer avec Nick Suzuki et Juraj Slafkovsky.

Oui, son contrat de 7,75 M$ prend fin en 2026. Mais c’est un détail puisqu'il demeure un agent libre avec compensation. Hughes a montré qu’il pouvait convaincre un joueur de rester, surtout en ayant priorité sur ses droits.

Il l’a fait avec Caufield. Il peut le faire avec Robertson. Et si on se débarrasse de Josh Anderson dans l’échange ou dans une transaction parallèle? Encore mieux.

Ce serait un coup fumant. Ce serait un coup de génie qui changerait la perception du Canadien à travers la ligue. Et ça forcerait la main aux autres jeunes vedettes à vouloir jouer à Montréal.

L’heure est venue. Robertson est disponible. Il est humilié. Il est traité comme un simple pion. C’est le moment idéal pour Hughes.

Il ne faut pas rater pas ce virage historique. Jason Robertson au Centre Bell, c’est l’avenir. Et Lyubushkin, dans une transaction? C’est le prix à payer. Il est temps que Montréal agisse comme une organisation ambitieuse. Pas une équipe de développement. Une équipe gagnante.

Kent Hughes, à toi de jouer.

C’est dans ce contexte difficile et cruel que Logan Mailloux vit sans doute ses heures les plus sombres depuis son entrée dans l’organisation du Canadien de Montréal.

Il n’a rien fait de mal, au contraire : il a progressé, il s’est battu, il a souffert en silence. Mais le timing est cruel. Et la réalité des affaires ne pardonne pas.

À l’heure actuelle, les discussions s’intensifient en coulisses. Le nom de Jason Robertson est sur toutes les lèvres, et celui de Mailloux n’est plus un tabou dans les cercles de négociations.

Ce que personne n’ose dire à haute voix, c’est que Mailloux n’a jamais été aussi près de quitter Montréal… non pas à cause de ses performances, mais parce qu’il est, pour une équipe comme Dallas ou Anaheim (dans les négociations pour Trevor Zegras), le parfait compromis entre talent, jeunesse, gabarit et flexibilité salariale.

Dans un monde où chaque dollar compte, chaque minute jouée est évaluée au microscope, le jeune droitier est devenu une pièce de monnaie transférable dans un échange que tout le monde attend.

Ce genre de rumeur fait mal. Laisse des traces. Brise des rêves. Et forge des carrières.

Voyons voir si Mailloux va en sortir plus fort.