Depuis des mois, le marché des transactions autour du Canadien de Montréal est dominé par une obsession : trouver un centre capable de soutenir l’attaque à court et moyen terme sans hypothéquer l’avenir.
Ryan O’Reilly, Nazem Kadri, Phillip Danault… les noms ont circulé, parfois sérieusement, parfois comme des mirages (Robert Thomas, Tage Thompson), mais un point commun revient toujours dans ces discussions : chaque fois que le téléphone sonne pour Montréal, la question de Michael Hage finit par surgir.
Et c’est précisément là que le dossier devient explosif, parce que plus le CH cherche un centre, plus il comprend qu’il tient peut-être déjà quelque chose de précieux entre les mains.
Ce n’est pas un hasard si, au moment même où les rumeurs de transactions se multiplient, Michael Hage se retrouve placé au centre du premier trio d’Équipe Canada junior, flanqué de Gavin McKenna et Brady Martin, dans un rôle offensif clair, assumé et surtout exposé.
Une audition incroyable aux côtés du prodige générationnel, dans un contexte où, depuis des semaines, certains observateurs remettaient en question sa capacité à évoluer au centre au plus haut niveau, soulignant ses difficultés au cercle des mises au jeu, son profil plus hybride, sa possible transition vers l’aile dans la LNH.
Or, Dale Hunter n’a pas placé Hage là par accident. Il l’a mis au centre du trio le plus talentueux, celui qui doit créer, dicter le tempo, transporter le jeu, et assumer les responsabilités offensives les plus lourdes.
Le message envoyé est clair, autant pour Hockey Canada que pour les 31 autres équipes de la LNH : Michael Hage n’est pas un projet secondaire, ni un simple espoir polyvalent qu’on peut déplacer selon les besoins.
Il est en train d’être évalué comme centre offensif, aux côtés de deux prodiges, dans un environnement où chaque présence est scrutée, filmée, analysée par des recruteurs professionnels. E
t pendant que certains partisans se demandent encore s’il est “vraiment un centre”, sa valeur, elle, grimpe en flèche sur le marché.
C’est précisément ce qui rend la situation cauchemardesque pour Kent Hughes… et révélatrice. Chaque fois que les rumeurs autour de Robert Thomas ou de Tage Thompson ont circulé, une constante revenait en coulisses : si Montréal voulait entrer sérieusement dans la danse, Michael Hage faisait partie des noms demandés.
Et chaque fois, la réponse du Canadien a été la même : non. Peu importe le contexte, peu importe l’urgence apparente au centre, peu importe la pression du marché, le CH refuse d’ouvrir cette porte-là.
Parce qu’échanger Hage aujourd’hui, ce serait admettre qu’on n’y croit plus… au moment même où tout indique qu’il est en train de franchir une étape déterminante de son développement.
Il faut aussi comprendre le timing. Montréal est dans une phase où les choix de première ronde deviennent plus rares à mesure que l’équipe progresse. Miser uniquement sur le repêchage pour régler le problème du deuxième centre devient de plus en plus irréaliste.
Dans ce contexte, sacrifier un espoir comme Hage, qui possède encore plusieurs années de contrôle, un plafond offensif élevé et une valeur qui n’a pas encore plafonné, serait une erreur stratégique majeure.
C’est exactement pour ça que le CH cherche des solutions de transition ailleurs, via des vétérans ou des joueurs établis, sans toucher à son noyau d’espoirs prioritaires.
Et pendant que Michael Hage se retrouve au centre du premier trio canadien, un autre signal fort est envoyé : Caleb Desnoyers, pourtant reconnu comme un centre responsable, est muté à l’aile sur un 3e trio, glissant vers un rôle plus effacé.
Cela illustre à quel point Hage est désormais perçu différemment, non seulement par le Canadien, mais par le monde du hockey en général. Quand vient le temps de faire des choix, de tester des joueurs dans des rôles clés, c’est Hage qu’on place au cœur de l’action.
Tout ça explique pourquoi, malgré la panique évidente à Montréal autour du poste de centre, Michael Hage demeure intouchable.
Plus le marché s’excite, plus son nom circule, plus le Canadien serre les dents. Parce que dans un marché où tout le monde cherche un centre et où personne ne veut vendre, le vrai luxe, ce n’est pas d’en acquérir un à gros prix, c’est de ne pas avoir à en sacrifier un potentiel avant qu’il n’ait livré ce qu’il peut vraiment devenir.
Et si Hage continue de répondre présent dans ce rôle, s’il maintient ce niveau de confiance et de responsabilité au centre avec Équipe Canada junior, la conversation pourrait changer rapidement.
Non pas sur sa disponibilité… mais sur la patience du Canadien. Parce qu’à force de chercher un centre à l’extérieur, Montréal est peut-être en train de confirmer que sa meilleure réponse se développe déjà sous ses yeux.
Surtout qu'il va rejoindre l'équipe en avril prochain après sa saison universitaire... tout juste avant les séries éliminatoires..
