Un monstre de 6 pieds 6 à Montréal: le nouveau favori du Québec

Un monstre de 6 pieds 6 à Montréal: le nouveau favori du Québec

Par Marc-André Dubois le 2025-06-16

Il y a une rumeur qui enfle dans les coulisses du Canadien de Montréal. Une rumeur qui fait sourciller, qui fait jaser, qui change complètement le portrait du repêchage 2025 : Mason West serait-il en train de devenir le favori du CH avec l’un de ses deux choix de première ronde?

Oui, Mason West. Le colosse de 6 pieds 6 pouces, quart-arrière vedette au football, joueur de centre intimidant sur la glace, et spécimen athlétique comme on en voit un par décennie.

Il a repoussé les limites de l’évaluation physique au Combine. Il a charmé les recruteurs. Il a renoncé à la NFL pour s’offrir à la LNH. Et maintenant? Il menace carrément la hiérarchie des espoirs du Canadien.

Et il y en a un qui ne doit pas apprécier la nouvelle.

Arber Xhekaj, à qui il ne reste plus que son identité de shérif pour survivre à Montréal, voit soudainement un bulldozer américain foncer droit dans son corridor. Un bulldozer avec un casque de foot dans un bras, un bâton de hockey dans l’autre, et des étoiles plein les yeux.

Dans un article publié cette sur TVA Sports, le journaliste Nicolas Cloutier a mis le feu aux poudres : Mason West serait sérieusement dans la mire du CH, malgré les doutes persistants sur son engagement envers le hockey.

Le texte révèle que plusieurs équipes, y compris Montréal, ont été renversées par ses entrevues au Combine. West a impressionné par sa discipline, son sens du leadership, et surtout son potentiel brut.

« Ce n’est pas un reach au 17e rang », a confié un recruteur anonyme à Cloutier. Et ce simple commentaire a suffi à faire basculer la conversation.

Nick Bobrov, qu’on connaît pour son amour des profils atypiques (il a repêché Florian Xhekaj au 4e tour en 2023), pourrait bien être séduit par le défi de développer Mason West. Imaginez : un centre format géant, avec la mobilité d’un joueur de football américain, qui n’a jamais eu un été complet d’entraînement de hockey dans sa vie. Le ciel est la limite.

Ce n’est plus une simple intrigue : c’est une véritable tentation.

Et avec deux choix au 16e et 17e rang, Kent Hughes a l’occasion parfaite de tenter le coup avec ce centre format géant.

Dans une ligue où les Tage Thompson et les Quinton Byfield explosent grâce à leur gabarit et leur portée, le Canadien pourrait décider de miser sur l’effet wow plutôt que sur la sécurité.

Mason West n’est pas sans défaut. Il jouera une dernière saison de football à Edina High School à l’automne. Il n’a jamais connu un calendrier complet de hockey élite.

Mais il a ce magnétisme. Ce profil unique. Cette fameuse comparaison à Tage Thompson qui excite les recruteurs.

« Je veux être unique. Je veux être différent. Je ne veux pas être un gros bonhomme de plus. Je veux dominer », a-t-il lancé à TVA Sports.

Si Montréal attend au 41e rang pour l’avoir, il sera trop tard. Nashville a trois choix de première ronde. Philadelphie en a deux. Plusieurs formations lorgnent ce diamant brut et rêvent de transformer leur programme de développement en usine à freaks.

Et c’est maintenant que ça se joue.

Doit-on prendre ce risque de le sélectionner trop tôt, quitte à laisser filer un joueur plus sûr, plus prêt?

C’est ici que le dossier Mason West devient véritablement polarisant. Car derrière le phénomène athlétique se cache une réalité qui fait grincer des dents dans certaines salles de dépisteurs : le jeune homme n’a pas encore choisi à 100 % le hockey.

Oui, Mason West a confirmé à TVA Sports et à La Presse qu’il est entièrement investi dans le projet de devenir joueur de la LNH.

Il répète à qui veut l’entendre que son avenir est sur la glace. Et pourtant, il a l’intention de disputer une dernière saison comme quart-arrière au football à l’automne 2025, au sein de l’école secondaire Edina High, au Minnesota. Une décision qui, à elle seule, suffit à refroidir certains recruteurs.

Pourquoi? Parce que dans un sport aussi exigeant que le hockey professionnel, la moindre hésitation peut coûter des millions.

Et pour certains décideurs de la LNH, le fait qu’un jeune de 17 ans veuille lancer le ballon à l’automne plutôt que de se concentrer immédiatement sur son développement sur glace est perçu comme une forme de distraction… voire de manque de maturité professionnelle.

Mais Mason West n’en démord pas. Pour lui, cette décision est d’abord une question de loyauté.

« Je veux être loyal envers mes coéquipiers. J’ai gagné un championnat d’État au hockey, mais pas au football. Je veux vivre ça une dernière fois avec mes amis », a-t-il expliqué à La Presse, d’un ton aussi calme que déterminé.

C’est là que les recruteurs se scindent en deux camps.

D’un côté, il y a ceux qui craignent les risques : blessures, développement retardé, dispersion mentale. De l’autre, il y a les téméraires. Ceux qui voient au-delà du court terme, et qui se disent que si Anders Lee, l’idole avouée de West, a pu traverser ce chemin et devenir capitaine des Islanders de New York, alors pourquoi pas lui?

Un recruteur a même résumé la chose à La Presse avec une pointe d’enthousiasme mêlée de prudence :

« Ce gars-là, c’est une bombe à retardement. Mais si elle explose dans le bon sens, tu as un joueur unique. »

Et des comparaisons, il y en a. West lui-même ose se positionner dans la lignée des Tage Thompson de ce monde : ces géants mobiles qui, une fois leur corps sous contrôle, deviennent des armes offensives massives.

Corey Pronman, du The Athletic, est un peu plus conservateur et le compare plutôt à Michael Rasmussen, un attaquant de profondeur à Detroit.

Mais une chose est claire : le plafond de West est plus haut que celui de la plupart des espoirs de son âge. Et c’est ce qui pourrait convaincre une équipe comme le Canadien de Montréal de tenter le pari.

D’autant plus qu’à Buffalo, lors du Combine, Mason West a rencontré 27 équipes, incluant le CH. Et si certains sont ressortis sceptiques, d’autres ont été complètement renversés. Selon les informations recueillies par TVA et La Presse, son attitude, son niveau de réflexion, sa prestance et son leadership naturel ont marqué les entrevues.

L’un des moments les plus révélateurs? Un test cognitif imposé par les Rangers de New York. Les candidats devaient repérer, en 30 secondes, une suite numérique de 1 à 100 sur une grille brouillée. Mason West a atteint 12. Le score le plus élevé obtenu selon les informations recueillies à Buffalo.

À l’image de sa vision de quart-arrière, West lit le jeu comme peu d’athlètes de son âge. Et selon ses propres mots, ce n’est que le début :

« J’ai toujours été 50-50 entre football et hockey. Mais maintenant que je passe à 100 % au hockey, je vais me concentrer sur les subtilités du jeu. Je veux gagner du poids, devenir un vrai attaquant de puissance. Je vais faire des pas de géant. »

Ce discours plaît. Et inquiète. Car le joueur est encore dans un entre-deux, une phase de transition délicate. Mais pour une équipe qui a deux choix de première ronde, dont le 17e au total, le Canadien de Montréal pourrait décider que le potentiel à long terme l’emporte sur les risques à court terme.

En d’autres mots : prendre Mason West, ce n’est pas jouer la carte sécuritaire. C’est viser le home run.

Et il n’est pas interdit de croire que Nick Bobrov, Martin Lapointe et Kent Hughes soient justement à la recherche de ce coup de circuit. D’autant plus que dans le cas d’un échec, la double sélection de première ronde atténue le choc. Mais en cas de succès?

Le CH pourrait bien avoir repêché son Tage Thompson. Ou son Anders Lee. Ou, pourquoi pas, une nouvelle licorne athlétique encore jamais vue dans la LNH.

Un centre de 6 pieds 6... ça fait rêver...