Un nouvel ennemi sort de l’ombre.
Et pendant que le Canadien savourait enfin une certaine stabilité au classement, quelqu’un, quelque part, a commencé à avancer sans faire de bruit.
Jarmo Kekalainen et les Sabres de Buffalo.
Personne ne regardait vraiment dans leur direction.
Trop loin. Trop maganés. Trop d’années à échouer pour être pris au sérieux.
Puis soudainement, le cadran s’est mis à tourner plus vite que prévu.
Trois victoires avant le ménage.
Un congédiement ...
Une décision lourde, presque désespérée. Et ensuite… l’effet boule de neige.
Huit victoires de suite en décembre.
Pas huit victoires faciles. Pas huit victoires contre des équipes moribondes.
Les Sabres ont battu coup sur coup des rivaux directs de l’Association de l’Est : les Devils, les Bruins, les Sénateurs, les Flyers et les Islanders.
Ce ne sont pas des gains vides de sens contre des équipes déjà sorties du portrait, ce sont des coups directs portés à des clubs qui se battent pour les mêmes places que le Canadien.
Mais le message le plus inquiétant pour Montréal, c’est clair : les cinq dernières victoires sont venues gruger directement la marge de manœuvre du CH dans la course aux séries, et cette poussée-là n’a rien d’un hasard.
Avec 37 matchs joués, le même nombre que le Canadien, Buffalo n’est maintenant qu’à trois petits points. Trois.
C’est le genre d’écart qui disparaît en une semaine quand une équipe trouve son rythme… et qu’une autre cligne des yeux.
À Buffalo, ça sent le changement.
Le grand ménage a commencé, mais paradoxalement, l’équipe gagnait déjà avant même que les chaises volent.
Comme si le vestiaire avait compris avant tout le monde que le statu quo était terminé.
Comme si les joueurs avaient décidé, collectivement, que cette fois, ce ne serait pas une autre saison jetée à la poubelle dès Noël.
Le plus inquiétant dans tout ça, ce n’est pas seulement la séquence de victoires. C’est le momentum.
C’est la confiance qui s’installe. C’est le fait que, pour la première fois depuis des années, Buffalo joue avec quelque chose à perdre… et quelque chose à gagner.
À Montréal, le discours est clair depuis des semaines : continuer exactement ce qui a été fait avant Noël.
Maintenir ce rythme juste au-dessus de .500.
Accumuler les points sans se poser trop de questions. Acheter du temps. Acheter de l’air. Acheter une place.
Mais voilà le problème : quand une équipe derrière toi commence à courir, tu n’as plus le luxe de marcher.
Kent Hughes le sait.
Les scénarios qui semblaient théoriques il y a deux semaines deviennent soudainement concrets.
On a déjà vu ce film. Des équipes qui partent de loin.
Des vestiaires qui se réveillent trop tard… ou juste à temps.
Saint-Louis l’a fait et a remporté la coupe en 2019.
Buffalo n’est pas en train de promettre la Coupe Stanley, mais Buffalo est clairement en train de promettre quelque chose de dérangeant : une course.
Et dans une course, le Canadien n’a pas besoin d’un nouvel adversaire imprévu.
Surtout pas un qui joue avec le couteau entre les dents, sans pression, avec quinze ans de frustrations accumulées.
Le message est simple, même s’il n’est pas encore dit à voix haute : continuer d’avancer, ou se faire rattraper.
Parce que pendant que certains regardaient devant… quelqu’un est en train de chauffer par en arrière.
À suivre ...
