Un prodige à Montréal: les recruteurs du CH ont fait leur choix

Un prodige à Montréal: les recruteurs du CH ont fait leur choix

Par Marc-André Dubois le 2025-05-27

Ce n'est plus une rumeur. C'est une certitude. Le Canadien de Montréal veut Carter Bear, et l'organisation est prête à tout pour le sélectionner au prochain repêchage.

Dans les bureaux du Centre Bell, son nom circule avec une obsession évidente, au point de dépasser les cercles fermés des recruteurs du CH.

Carter Bear est devenu une bombe médiatique à Montréal, et pour cause : l'organisation croit fermement qu'il peut incarner la prochaine pierre angulaire de son offensive.

Repêché au sixième tour par les Everett Silvertips dans la WHL, Carter Bear est tout sauf un "long shot" aujourd’hui.

Né à Winnipeg et fier représentant de la Première Nation Peguis, il est l’un des joueurs les plus spectaculaires de sa cuvée.

Il a explosé cette saison avec 56 points en seulement 32 matchs, dont 26 buts, se hissant au deuxième rang des meilleurs pointeurs de la WHL, juste derrière Gavin McKenna.

Cette vidéo le prouve. On parle d'un véritable prodige:

Et malgré une déchirure partielle du tendon d'Achille avant les séries, Bear a repris l'entraînement plus rapidement que prévu, démontrant une résilience et une force mentale hors du commun.

Dans une entrevue donnée à RG.org, Bear raconte son processus de rétablissement avec humilité et discipline :

« C’est surprenant comment je patinais bien dès mon deuxième entraînement. Le tendon est guéri, maintenant c’est une question de renforcer l’articulation et d’éviter les rechutes. »

Sa détermination à revenir fort n’a pas échappé aux recruteurs du CH. Pour Nick Bobrov et Martin Lapointe, c’est un profil rêvé : vitesse, vision, intensité, leadership. Un ailier gauche gaucher — denrée rare dans l’organigramme du Canadien — capable d’influencer le jeu sur 200 pieds.

« Je suis un gars qui déteste perdre plus que j’aime gagner », a confié Carter Bear dans cette entrevue exclusive accordée à RG Online.

« Tu dois montrer que ça te fait quelque chose. Moi, quand on se fait marquer contre, même si je ne suis pas sur la glace, ça me brûle en dedans. Ça me pousse à vouloir m’améliorer, à être meilleur défensivement, à ne jamais accepter la défaite. »

Ce sont ces paroles qui résonnent aujourd’hui dans les bureaux du Canadien, où on cherche un joueur capable de faire une différence même lorsqu’il ne marque pas.

Dans les coulisses, l’engouement est tel que Kent Hughes serait prêt à s’avancer au repêchage si Bear n’est plus disponible aux 16e ou 17e rangs.

L’objectif est clair : ne pas le laisser filer. Le contexte rappelle cruellement celui de 2024, quand le Canadien avait refusé de bouger pour faire l’acquisition de Trevor Zegras, préférant garder son 21e choix pour sélectionner Michael Hage. (rappelons que le CH avait transigé avec les Kings pour s'avancer au repêchage).

Un an plus tard, le scénario se répète… mais avec une issue potentiellement différente.

Carter Bear a non seulement le talent, mais aussi la mentalité qui colle à celle prônée par Martin St-Louis. Il déteste perdre, il veut chaque rondelle, il vit chaque moment comme s’il était le dernier.

« Tu dois haïr perdre plus que tu aimes gagner », a-t-il dit dans une entrevue à la LNH. Une citation qui résume son ADN. Il se compare à un loup, « toujours en chasse, toujours sur le puck ». Son engagement est total.

Ce qui frappe aussi, c’est son humilité. Il sait d’où il vient. Il n’oublie pas qu’il a été retranché lors de sa première année junior.

Il n’oublie pas les heures passées dans le garage avec son père à travailler ses tirs. Et aujourd’hui, il assume son rôle d’ambassadeur pour les jeunes des Premières Nations.

« Je prends ma culture très au sérieux. Je veux montrer aux jeunes ce qui est juste. »

Montréal, avec son histoire, sa diversité et son engagement communautaire, serait l'endroit parfait pour un joueur comme Bear.

Selon son coach, on parle d'un "fit" parfait avec Martin St-Louis.

« Carter a des instincts exceptionnels pour le jeu. Il est ultra-compétitif et incroyablement intelligent sur la glace. Il pense toujours une seconde plus vite que les autres. Ce qui le distingue, ce n’est pas juste le talent, c’est cette volonté féroce d’être meilleur chaque jour. » a clamé son entraîneur-chef avec les Silvertips d’Everett, Steve Hamilton.

Exactement le modèle dont a besoin Martin St-Louis qui privilégie le "hockey IQ" avant toute chose.

Mais le portrait du repêchage 2025 est cruel. La qualité du bassin chute après les 12-13 premiers noms. Et plusieurs recruteurs croient que Bear partira entre le 10e et le 15e rang.

Ce qui place Kent Hughes dans une situation délicate : si Bear n’est plus disponible, il pourrait être tenté de relancer les pourparlers avec Anaheim pour finaliser une transaction reportée depuis un an : Logan Mailloux + un des choix de première ronde contre Trevor Zegras.

Selon Snake Boisvert, cette stratégie a du sens. Boisvert, pourtant défenseur acharné de la reconstruction, a donné son aval à une transaction où le CH sacrifierait son 16e et/ou son 17e choix pour Sidney Crosby.

Et quand Snake Boisvert donne le feu vert à un échange, c’est qu’il y voit une logique indiscutable.

« Je pense que ce ne serait pas absurde du tout, dit-il. On ne parle pas ici de sacrifier un Michael Hage. Si on donne le 16e et/ou le 17e choix et Mailloux, ce n’est pas mettre en péril l’avenir du club. »

L’idée centrale? Offrir un vrai centre à Ivan Demidov. Le joyau russe ne peut pas commencer sa carrière avec un Jake Evans ou un Kirby Dach trop fragile. Il lui faut un centre talentueux, capable de lire le jeu, de dicter le tempo, d’amplifier sa créativité. Mais si Carter Bear est encore disponible au 16e rang, on peut oublier la transaction.

Tout le monde à Montréal le sait : Carter Bear est la carte maîtresse. Si elle est encore sur la table au 13e ou 14e rang, Kent Hughes fera tout pour monter. Sinon, il passera en mode transaction. Parce que l’avenir du CH passe par un deuxième centre crédible ou un ailier vedette capable de marquer 30 buts et de brûler les ailes adverses. Carter Bear est ce joueur-là. Et s’il faut choisir entre l’ascension et la stabilité, Hughes semble avoir fait son choix : viser haut. Très haut.

Ce n’est plus juste une rumeur. C’est une stratégie. Et Carter Bear est au cœur de tout ce plan.