Une bombe russe fait trembler Montréal: un cauchemar pour Ivan Demidov

Une bombe russe fait trembler Montréal: un cauchemar pour Ivan Demidov

Par Marc-André Dubois le 2025-04-07

Montréal a tremblé. Pendant quelques heures, le rêve a pris le dessus sur la réalité, et une véritable onde de choc a secoué les partisans du Canadien de Montréal.

Le Sport-Express, média sportif incontournable en Russie, a largué une bombe dans le paysage médiatique québécois : Ivan Demidov quitterait le SKA de Saint-Pétersbourg pour rejoindre les Canadiens immédiatement… et évoluer dans le top 6 de l’équipe en séries éliminatoires.

La nouvelle s’est propagée comme une traînée de poudre. Sur les réseaux sociaux, l’excitation était totale. À RDS, à TVA Sports, sur les ondes radio, même les plus sceptiques ont levé un sourcil.

Après tout, Ivan Demidov n’est pas n’importe qui : le cinquième choix au total du dernier repêchage, un prodige russe aux habiletés offensives électrisantes, déjà comparé à Kirill Kaprizov, et considéré comme le joyau offensif du CH pour la prochaine décennie.

Mais voilà.

Le conte de fées s’est écrasé brutalement sur le mur de la réalité. Dan Milstein, l’agent de Demidov, a mis fin au suspense en une phrase aussi sèche que définitive :

« Il n’y a aucune nouvelle ou mise à jour à partager. S’il y a des développements, ce sera rapporté sur mon compte X. »

Ce simple message a eu l’effet d’une douche froide sur tous ceux qui, l’espace d’un instant, rêvaient de voir Demidov s’installer aux côtés de Patrik Laine dès ce printemps.

La vérité est bien plus complexe et frustrante. Demidov est encore sous contrat avec le SKA jusqu’au 31 mai. Tant que cette entente ne sera pas échue, il est légalement interdit de signer un contrat avec le Canadien ou de rejoindre l’organisation. Et ce, même si le SKA a été éliminé des séries de la KHL dimanche dernier.

Pire encore, le club russe refuse catégoriquement de le libérer avant terme. Demidov n’a que deux options : poursuivre sa saison en MHL avec le SKA-1946 ou rejoindre la VHL avec son frère Semyon.

Et comme si ce n’était pas assez, il n’a même pas eu son mot à dire sur cette transition, et aucune décision n’avait été prise lundi sur son sort immédiat.

L’attaquant demeure donc en suspens, prisonnier d’un système où la volonté du joueur pèse peu face aux ambitions d’un entraîneur dictatorial.

Roman Rotenberg, le coach du SKA, a d’ailleurs ajouté l’insulte à l’injure dans une entrevue avec Sport-Express en affirmant que Demidov devait encore apprendre à jouer au hockey… et qu’il ferait mieux de rester en Russie.

Pourtant, ce même joueur a terminé la saison au sommet des pointeurs du SKA, malgré un temps d’utilisation ridicule, des séquences de congédiement injustifiées, et une pression constante pour qu’il signe une prolongation de contrat. Pression à laquelle Demidov a toujours refusé de céder.

Alors non, Ivan Demidov ne sera pas à Montréal cette saison. Et oui, cette saga interminable est épuisante pour tout le monde. Le joueur en premier.

Parce qu’en coulisses, c’est un véritable cauchemar administratif, politique et psychologique. La KHL et la LNH n’ont plus d’accord de transfert. Les communications sont chaotiques. Les informations ne circulent plus normalement entre les ligues. L’agent de Demidov se bat dans le noir, et le Canadien de Montréal, malgré toute sa bonne volonté, ne peut strictement rien faire.

Et soyons honnêtes : Kent Hughes ne veut pas brûler une année de contrat d’entrée pour deux ou trois matchs de saison régulière ou une apparition anecdotique en séries.

Ce serait une erreur de gestion énorme. Lane Hutson, par exemple, a brûlé une année de son contrat d’entrée pour deux maigres rencontres la saison dernière, et son prochain contrat pourrait lui rapporter jusqu’à 11 millions $ par saison. Un précédent qui pèse lourd.

Alors dans les faits, même si le SKA le libérait miraculeusement demain matin, il est pratiquement assuré que le Canadien attendra l’été pour le signer, et que Demidov débarquera à Montréal pour le camp d’entraînement 2025-2026, comme prévu dès le départ.

Et pour plusieurs observateurs, tant que Rotenberg sera en poste, le danger reste réel. Des rumeurs de congédiement flottent autour du controversé entraîneur.

Si elles se concrétisent, ce serait un soulagement pour Demidov, qui pourrait ainsi terminer sa saison junior sans intimidation ni vengeance personnelle déguisée.

Quant à sa copine, autrefois très active sur les réseaux sociaux, elle est devenue totalement silencieuse. Plus de publications depuis 29 semaines sur Instagram, 8 mois sur YouTube. Comme si elle aussi, à sa manière, subissait le poids de ce cauchemar russe qui n’en finit plus.

Et pendant que tout ça se déroule, à Montréal, on spéculait sur une place dans le top 6 du CH.

Non. Ce n’est pas encore pour maintenant. Pas encore. Mais un jour, et peut-être plus vite qu’on le croit, Ivan Demidov foulera enfin la glace du Centre Bell. Et quand ce jour arrivera, ce sera le vrai commencement de son histoire.

En attendant, il faut simplement tenir bon.

Et prier pour que la saga prenne enfin fin.

Au fond, au-delà de toutes les déceptions, des fausses rumeurs relayées par Sport-Express, de la confusion alimentée par les réseaux sociaux et de la patience imposée par son contrat jusqu’au 31 mai, une seule chose importe vraiment : qu’Ivan Demidov ne disparaisse pas en Sibérie.

Que jamais, au grand jamais, il ne soit envoyé dans un camp militaire comme ce fut le cas pour Ivan Fedotov.

Ivan Fedotov devait rejoindre les Flyers de Philadelphie en 2022 après avoir signé un contrat d’entrée dans la LNH, mais les autorités russes l’ont intercepté avant son départ et l’ont forcé à faire son service militaire.

Il a été envoyé dans une base éloignée dans l’Arctique, dans des conditions très dures, ce qui a retardé sa carrière d’un an complet.

L’affaire avait choqué le monde du hockey, car tout indiquait que cette manœuvre visait à l’empêcher de quitter la Russie, malgré son droit légal de rejoindre la LNH.

Alors, oui, on aurait adoré voir le prodige débarquer à Montréal dès les séries, électriser le Centre Bell et brûler la Ligue dès son arrivée.

Mais en ce moment, ce n’est plus une question de hockey. C’est une question de sécurité, de liberté, de dignité. Que Demidov puisse simplement terminer ses obligations, serrer quelques mains, faire ses valises, et s’envoler vers l’Amérique du Nord sans entrave.

Voilà tout ce qu’on souhaite. Car tant qu’il n’aura pas mis les deux pieds au Québec, l’ombre du pire continue de planer.