C’était censé être un moment grandiose, un moment d’unité pour tous les amateurs de hockey. Alexander Ovechkin venait de faire ce que personne ne croyait possible : marquer son 895e but en carrière dans la LNH, surpassant ainsi le mythique Wayne Gretzky au sommet des buteurs de tous les temps.
Un record sacré, un accomplissement historique. Mais voilà, comme à son habitude, Dominik Hašek a décidé de sortir de l’ombre, non pas pour saluer l’exploit, mais pour en salir la portée.
Alors que toute la planète hockey célébrait l’exploit d’un des plus grands tireurs de l’histoire, Hašek a craché son venin dans les médias européens en qualifiant le moment de « honte pour la LNH », simplement parce qu’Ovechkin est russe… et parce qu’il entretient une relation connue avec Vladimir Poutine.
« C’est une honte pour la LNH de célébrer un joueur qui soutient un dictateur. »
Encore une fois, au lieu de séparer le sport de la politique, Hašek a décidé de frapper là où ça fait mal, ignorant toute nuance, toute complexité, toute humanité.
«Chaque citoyen, à moins qu’il soit un dissident qui condamne les actions de son pays, est toujours, sans exception, un supporteur des actions de son pays.
«Ainsi, dans le cas des citoyens russes, tout athlète qui a l’opportunité de performer publiquement est la meilleure publicité qui soit pour la guerre impérialiste russe et tous les crimes contre l’humanité qui y sont associés»
Le légendaire gardien tchèque a osé affirmer qu’Ovechkin n’aurait jamais dû être autorisé à poursuivre sa carrière, et encore moins célébré comme une légende.
Dominik Hašek a même appelé la LNH à suspendre tous les joueurs russes en raison de la situation politique en Ukraine.
Selon lui, le fait même que la LNH ait permis à un homme « proche de Poutine » d’évoluer dans la ligue constitue une trahison morale.
Il s'en prend même aux fans...qui célèbrent Ovechkin...
«La LNH a consciemment autorisé les joueurs russes à performer publiquement. Cela inclut le joueur qui a battu le record. Par ce message, j’aimerais vous amener à réaliser que, si vous applaudissez quand un record est égalé ou battu, vous applaudissez non seulement un exploit historique, mais aussi les crimes russes les plus horribles»
C’est un message dur, excessif, qui dépasse le cadre sportif et plonge dans une logique de bannissement généralisé, comme si chaque joueur russe devait désormais porter une marque au fer rouge.
Mais que savons-nous vraiment de la relation entre Ovechkin et Poutine? Dans un régime autoritaire, a-t-on réellement le luxe de choisir ses amitiés publiques?
Peut-on se permettre de s’opposer ouvertement au pouvoir en place sans craindre pour la sécurité de ses proches? Si Ovechkin se distançait de Poutine, qu’arriverait-il à sa famille restée en Russie?
C’est une question que Hašek refuse de se poser. Il préfère condamner sans procès, juger sans comprendre, et détourner l’attention du véritable sujet : une performance sportive inégalée.
Ce n’est pas la première fois que Hašek s’en prend à Ovechkin. Rappelons que lorsqu’il a appris que le Canadien de Montréal souhaitait se rendre en Russie pour observer Ivan Demidov avant le repêchage, Hašek avait aussitôt monté aux barricades.
« Le CH ne devrait même pas avoir le droit de mettre les pieds en Russie. C’est inacceptable que des organisations professionnelles légitiment un régime criminel. »
Il avait dénoncé le voyage, critiqué le CH, et demandé que l’équipe soit sanctionnée pour avoir osé poser le pied sur le territoire russe en pleine guerre. Une réaction complètement disproportionnée, encore une fois.
La logique de Hašek est simple : il n’y a pas de zone grise. Pour lui, tout contact avec la Russie équivaut à une trahison.
Et tant pis pour les carrières, les sacrifices, les familles et le rêve que représente la LNH pour tant de jeunes joueurs. Dominik Hašek veut imposer une vision sans nuance du monde, où tout est blanc ou noir, bon ou mauvais, et où toute l’histoire personnelle d’un joueur comme Ovechkin doit être effacée à cause de sa nationalité.
Mais voilà : les amateurs de hockey ont choisi de célébrer. Ils ont choisi de reconnaître le talent, la longévité, l’engagement, la passion d’un joueur qui a porté une franchise sur ses épaules pendant deux décennies. Ovechkin, c’est un bulldozer sur patins, un tireur d’élite unique, un passionné du jeu. Il aurait pu quitter la LNH pour la KHL, mais il a préféré rester ici, au sein de la meilleure ligue au monde, pour poursuivre son rêve.
Ce rêve, il vient de l’atteindre. Et personne — pas même un gardien en colère du passé — ne pourra le lui enlever.
Ce qu’a fait Dominik Hašek, c’est de cracher sur un moment de communion. Il a jeté de l’huile sur le feu dans un moment où le sport voulait unir, non diviser. Il a transformé une célébration en polémique, une fierté en controverse. Et c’est profondément regrettable.
Ovechkin ne réclame pas d’honneurs politiques. Il ne revendique aucune bannière idéologique. Il voulait juste battre un record. Et il l’a fait. Comme un champion. Comme une légende. Et comme un homme qui, quoi qu’on en pense, mérite qu’on sépare l’exploit de l’opinion politique.
Alors à Dominik Hašek, on dira ceci : assez. Laisse les joueurs vivre leurs rêves. Laisse les amateurs célébrer. Le hockey a besoin de grandeur. Pas de rancune.
Et à Alex Ovechkin : bravo. Tu es, et pour toujours, le plus grand buteur de l’histoire de la Ligue nationale de hockey.