Une fête familiale tourne au vinaigre à Washington: Alex Ovechkin perd ses mots

Une fête familiale tourne au vinaigre à Washington: Alex Ovechkin perd ses mots

Par David Garel le 2025-04-20

C'est un sentiment étrange qui plane autour des Capitals de Washington, à la veille du premier match de leur série éliminatoire contre le Canadien de Montréal.

Étrange, parce que pendant que le Tricolore s'entraîne avec intensité et entre dans les séries avec une concentration chirurgicale, les Capitals, eux, ont décidé de faire... un party familial.

Oui, vous avez bien lu. Pas une séance de vidéo stratégique, pas un entraînement intensif à huis clos, pas une simulation de jeu de puissance.

Non. Une journée familiale sur la glace, avec les enfants qui patinent entre les jambes des joueurs, des rires, des selfies, une ambiance bon enfant comme si l'équipe venait tout juste de remporter la Coupe Stanley ou célébrait Noël au centre d'entraînement.

Car cette fête familiale a surpris bien au-delà de Montréal. Même certains médias de Washington ont exprimé un malaise, notant le différence inquiétante entre l’ambiance de fin d’année à MedStar Capitals Iceplex et l’enjeu crucial qui se profile.

Patinoire ouverte aux enfants, joueurs en chandail d’entraînement sans contact, jeux de rondelle avec les tout-petits, aucune pression visible, aucun signal d’urgence : le message envoyé était clair, trop clair. On aurait cru à une retraite dorée plutôt qu’à la veille d’une guerre de séries.

Ovechkin, sentant la controverse enfler, a tenté de reprendre le contrôle du récit. Il a multiplié les interventions en point de presse pour défendre le choix du club, parlant d’un dernier moment pour « reconnecter avec la famille » avant la tempête.

Mais derrière ses propos polis, on percevait un certain agacement, comme s’il réalisait trop tard que cette décision pouvait être perçue comme une erreur stratégique majeure.

Car au-delà de la bonne intention, cette journée festive a projeté une image troublante : celle d’une équipe convaincue d’avoir déjà gagné, avant même de jouer.

Alex Ovechkin, interrogé sur cette étrange décision, a tenté de justifier la journée :

« C'est la dernière fois qu'on peut passer du temps avec les enfants avant les séries. À partir de demain, ce sera le hockey à 100 %. »

Une réponse qui se veut rassurante, mais qui résonne plutôt comme un aveu : les Capitals prennent cette série beaucoup trop à la légère.

Cette attitude en dit long. À Washington, on regarde clairement le Canadien de haut. Pour eux, c’est dans la poche.

On a l’impression que dans leur esprit, Montréal ne représente qu’un simple obstacle avant les choses sérieuses. Et ça, c’est le genre de suffisance qui peut coûter très cher en séries éliminatoires.

La veille d’un match crucial, Ovechkin aurait pu montrer l’exemple en menant un entraînement intense, en envoyant un message clair : chaque détail compte.

Au lieu de ça, il a patiné avec les enfants et multiplié les sourires. Il affirme ne pas être fatigué, mais sur la glace, ce n’est pas ce que l’on voit.

En dehors du jeu de puissance, il a énormément de difficulté à suivre le rythme. Et ce n’est pas en jouant au papa gâteau que l’on se prépare à affronter une équipe affamée comme le Canadien.

Patrick Laine, de son côté, n’a pas mâché ses mots lorsqu’on lui a parlé d’Ovechkin. Il a répondu sans détour qu’il se foutait comme de l’an 40 d’avoir à l’affronter. Ovechkin, fidèle à lui-même, n’a pas voulu en rajouter.

Il a évité le sujet. Trop relax pour s’en préoccuper. Trop sûr de lui pour voir venir le danger.

Mais le plus inquiétant pour Washington, c’est que cette suffisance est partagée par tout le vestiaire. Personne ne semble s’alarmer. L’équipe est en mode détente totale. Après tout, comme l’a dit Ovechkin :

« On a déjà franchi la première étape. Maintenant, faut juste passer à la deuxième. »

Juste ? Vraiment ? Le Canadien, lui, ne prend rien pour acquis. À Montréal, l’heure est à la concentration. Et pendant que les Capitals faisaient du patinage récréatif avec leurs enfants, le CH, lui, se préparait au combat.

Ce relâchement flagrant à Washington pourrait bien faire les manchettes pour toutes les mauvaises raisons si le Canadien frappe fort dès le match numéro un.

Oui, la famille, c’est important. Oui, c’est beau, les enfants sur la glace. Mais une veille de séries éliminatoires, ce n’est pas le moment de faire la fête.

C’est le moment de serrer les dents, de visionner des vidéos, de peaufiner les unités spéciales. C’est le moment de se transformer en guerriers. Et les Capitals, eux, ont préféré sortir les biscuits, les câlins, et les poussettes.

Dans cette série, tout le monde sait que Montréal n’a rien à perdre. Mais Washington, lui, peut tout perdre. Et s’ils devaient trébucher, on se souviendra longtemps de cette journée familiale comme d’un moment de complaisance historique.

Une erreur de lecture monumentale. Une équipe trop relax, qui croyait que c’était déjà gagné. Le genre d’erreur qu’on ne pardonne pas en séries.

Et en plus, cette fameuse journée familiale augmente les doutes sur l'énergie des adversaires du CH. Elle s’inscrit dans un contexte de profonde fatigue accumulée chez les Capitals, après des semaines à jouer chaque match comme s’il s’agissait d’un 7e match.

La grande question qui circule dans les cercles médiatiques et hockey : est-ce que Washington a encore assez d’oxygène dans le réservoir?

Car aider Alex Ovechkin à battre le mythique record de Wayne Gretzky a tout simplement épuisé les troupes. Pendant que le CH gérait intelligemment sa rotation en fin de saison, les Capitals, eux, ont tout misé sur la quête personnelle de leur capitaine.

Résultat : un rendement offensif en chute libre depuis 11 matchs, des statistiques avancées qui trahissent un essoufflement réel, et une équipe qui semble avoir laissé toute son énergie sur le chemin du record.

Cette fête familiale devient donc, pour bien des observateurs, la goutte de trop : une distraction de plus, un signal de surconfiance ma placée, au pire moment de l’année.

On le répète: Montréal en 6...