C’est une journée noire pour le Canadien de Montréal. Une autre. Et elle pourrait marquer un tournant dangereux dans le mandat estival de Kent Hughes, qui commence à perdre l’adhérence sur un sol de plus en plus glissant.
Parce qu’en l’espace de quelques heures, deux grosses cibles potentielles des Canadiens ont claqué la porte au nez de l’organisation : Brock Nelson et Aaron Ekblad.
L’un a signé au Colorado, l’autre ne veut rien savoir de Montréal et se dirige peut-être vers Dallas. Et tout le monde dans le milieu commence à se poser une question qui fait mal : qui veut vraiment venir jouer à Montréal?
Selon ce qui circule, le Canadien de Montréal faisait officiellement partie du groupe de prétendants sérieux pour Brock Nelson, le gros centre de puissance des Islanders. L’idée derrière cette cible était évidente : ajouter un vétéran capable d’occuper le poste de centre le temps que Michael Hage soit prêts à faire le saut dans la LNH. Une solution transitoire, mais hautement précieuse.
Et pourtant… Brock Nelson a préféré le Colorado.
Contrat de 3 ans, 7,5 millions $ par saison. Nelson n’a pas attendu une meilleure offre. Il ne s’est pas intéressé aux perspectives de jeu aux côtés d'Ivan Demidov. Il a choisi le confort, la stabilité… et surtout, l’environnement fiscal et médiatique beaucoup plus doux du Colorado par rapport au Québec.
Et ça, c’est un message brutal pour Kent Hughes.
Comme si ce n’était pas assez, les dernières informations confirment que les Stars de Dallas seraient maintenant les grands favoris pour mettre la main sur Aaron Ekblad.
Encore une cible qui, selon plusieurs sources dont Elliotte Friedman, figurait sur la liste prioritaire de Kent Hughes dans le cas où le marché des échanges s’enliserait.
Et devinez quoi? Même dans une situation où Ekblad pourrait obtenir plus de responsabilités et du temps de jeu à Montréal, il penche vers Dallas.
Encore une fois, une organisation sans pression médiatique, avec un style de vie plus clément et des taxes nettement plus avantageuses.
L’agent libre ne veut rien savoir de Montréal
Les données sont là. Les tendances sont claires. Montréal n’est plus une destination convoitée par les agents libres.
Pourquoi?
Les impôts du Québec.
La pression étouffante du marché.
L’instabilité sportive chronique.
Ce n'est plus le doute persistant sur le projet à long terme. C'est vraiment une question de "cash" et de température.
C’est peut-être injuste. Mais c’est réel.
Chaque fois qu’un joueur autonome regarde les options, Montréal tombe dans la catégorie “trop de stress pour pas assez de fun... et trop d'impôts...”.
La stratégie de Kent Hughes était bien pensée : miser sur la patience, éviter de surpayer sur le marché des échanges, et combler ses besoins clés (centre transitoire, défenseur droitier top-4, ailier top-6) avec des signatures ciblées.
Mais ce plan vient de voler en éclats.
Brock Nelson = OUT
Aaron Ekblad = OUT
Kent Hughes doit maintenant plonger dans le marché des transactions, où il devra sacrifier des éléments du futur, un ou des choix de première ronde, un Logan Mailloux.
Les négociations pour les transactions sont encore plus brutales, et où le CH n’a pas toujours la marchandise pour faire la différence, surtout qu'on ne veut pas sacrifier David Reinbacher.
Hughes a de plus en plus chaud.
Lane Hutson et son agent Sean Coffey se préparent à une bataille contractuelle avec Kent Hughes.
Slafkovský n’a toujours pas percé.
Michael Hage est à un an minimum de la LNH, deux ans de façon plus réaliste.
Et le noyau du CH n’a toujours pas de direction claire.
Le grand chantier de reconstruction devient un labyrinthe glissant. Et plus le Canadien est boudé par les joueurs autonomes, plus les autres DG de la ligue sentent l’odeur de la panique.
Le Colorado a pu séduire Brock Nelson.
Dallas est sur le point d’accueillir Aaron Ekblad.
Ces deux clubs visent la Coupe, ont de l’espace pour bouger, et savent vendre une vision convaincante.
À Montréal? On vend quoi? Une reconstruction qui va bien Des promesses. Des espoirs. Et une pression intenable.
À partir d’aujourd’hui, le marché des échanges devient une obligation.
Pour aller chercher un centre, Hughes devra peut-être payer le prix pour Trevor Zegras (est-il vraiment un centre), ou convaincre Buffalo de libérer Peyton Krebs (un autre plombier?)
Pendant ce temps, Mathieu Darche a déjà dit au CH qu'il n'échangerait pas Mathew Barzal ou Bo Horvat.
Pour un ailier top-6, il n’y a que deux options : Jason Robertson ou J.J. Peterka. Et les rumeurs sur Mailloux, Xhekaj et les choix de première ronde se multiplient. Mais cela ne règle en rien notre problème au centre.
Hughes est désormais au pied du mur. Il n’a plus le luxe d’attendre.
La patience est une vertu… jusqu’à ce qu’elle devienne un fardeau
Kent Hughes est un homme patient. Stratège. Calculateur. Mais la patience, dans un marché aussi brutal que Montréal, a une date d’expiration.
Et cette date approche dangereusement.
Sam Bennett peut-il le sauver sur le marché des agents libres? Il faut être honnête : ce dossier n’a jamais été réaliste pour Montréal. Oui, son nom a circulé. Oui, Kent Hughes y a pensé. Mais très rapidement, l’option a été écartée en coulisses.
Pourquoi? D’abord, parce que Bennett va coûter une fortune. On parle d’un contrat avoisinant les 7 à 8 millions de dollars par année sur 6 ou 7 ans, dans un marché américain sans taxe.
À Montréal, avec le fardeau fiscal du Québec, il aurait fallu lui offrir près de 10 millions de dollars par saison pour égaler les offres d’ailleurs. Et ça, c’est impensable pour un joueur au style usé par les séries et qui, à 29 ans, traîne déjà plusieurs blessures. Les dernières années de son contrat auraient été un cauchemar. Un autre Gallagher. Une autre impasse salariale.
De toute façon, le guerrier ne voulait rien savoir de Montréal. Dans les faits, Bennett va rester en Floride. Selon ce qui circule, les Panthers veulent le garder, et lui aussi veut rester dans un marché ensoleillé, compétitif et fiscalement avantageux.
Et c’est tant mieux. Parce que si l’objectif est d’ajouter un vrai centre top-6 sans hypothéquer l’avenir, c’est Mikael Granlund qui fait le plus de sens. Oui, il est plus vieux. Mais il coûte deux fois moins cher, produit plus, est plus intelligent dans son jeu, et surtout, ne nécessite aucun sacrifice d’actifs.
Même si Granlund n’est pas le nom le plus sexy du marché, c’est l’option logique, économique, et stable. Reste que Kent Hughes ne peut se fier à la loterie des agents libres.
Il a raté Brock Nelson.
Il va perdre Aaron Ekblad.
Il n’a plus de marge d’erreur.
Il doit trouver sa rédemption... sur le marché des transactions...