Rien ne va plus en Floride.
Les Panthers, portés par deux participations consécutives en finale de la Coupe Stanley et un noyau en pleine puissance, croyait l’avenir assuré.
Dans cet état d’euphorie sportive où l’on n’envisage jamais la chute, Bill Zito a posé un geste que presque aucun DG n’ose poser en 2025 : il a cédé un choix de première ronde sans le protéger, accompagné d’un jeune gardien prodige, Spencer Knight, pour mettre la main sur Seth Jones.
Le vétéran défenseur a effectivement transformé la défense floridienne, a joué des minutes monstrueuses en séries, a été un pilier dans la reconquête de la Coupe Stanley. À court terme, l’opération semblait brillante, même inspirée.
Mais aujourd'hui... catastrophe...
Les Panthers sont 27e au classement général, à trois points seulement des Canucks pour la dernière place de la LNH.
Une équipe à terre, sans Barkov pour toute la saison, avec un Tkachuk toujours absent, un Bobrovsky vieillissant, un calendrier qui semble ne plus leur laisser aucun répit.
Ils perdent, ils s’effondrent, ils cherchent des réponses dans des structures qui ne fonctionnent plus et dans un vestiaire qui semble à bout de souffle après trois étés trop courts. Et pendant que la Floride suffoque, Chicago se frotte les mains.
Parce que ce choix non protégé, ce geste que Zito n’aurait jamais dû autoriser, pourrait devenir un choix top 5, peut-être même un choix qui change encore une fois le destin d’une organisation qui a repêché Bedard, Nazar, Levshunov et compagnie.
Le DG des Blackhawks, Kyle Davidson, doit éclater de rire. Surtout qu'il a avoué qu'il aurait fait la transaction si le choix n'avait pas été protégé.
Depuis dix ans, jamais une équipe championne de la Coupe Stanley n’avait offert un cadeau aussi empoisonné à un club en reconstruction.
Spencer Knight, donné lui aussi dans la transaction, connaît une saison splendide à Chicago, affichant des statistiques dignes d’un gardien numéro un de premier plan. Et au moment où l'on se parle, les Blackhawks sont en séries.
La réalité est cruelle pour la Floride : ils ont offert à une équipe rivale deux pièces majeures de leur futur sans rien protéger.
Chicago obtient le meilleur des deux mondes : une équipe qui gagne plus qu’on ne l’anticipait, une reconstruction rapide et structurée, et un cadeau tombé du ciel grâce à la naïveté d’un adversaire.
La Floride, elle, regarde le sol s’ouvrir sous ses patins et doit composer avec la perspective angoissante de voir un choix précieux lui glisser entre les doigts, comme un rappel constant des erreurs du passé.
Imaginez si Gavin McKenna débarque à Chicago... à cause de cette transaction...
Et voilà pourquoi, aujourd’hui, l’ensemble de la LNH observe attentivement la façon dont Kent Hughes manœuvre son propre dossier de premier choix dans la prochaine transaction majeure du Canadien.
Montréal est présentement dans une position où les discussions bouillonnent avec Saint-Louis, Vancouver, Nashville et d’autres équipes encore.
Les demandes sont élevées, les prix se précisent, et un premier choix protégé circule dans toutes les conversations. Mais Hughes, à l’inverse de Zito, refuse catégoriquement de laisser cette sélection sans filet de sécurité. Surtout qu'il a été choqué par cette transaction Floride-Chicago.
Parce que le DG du CH, contrairement à tant d’autres, n’a pas oublié que l’avenir d’une franchise peut basculer sur un lancer de dés.
Déjà qu le CH n'est plus la même équipe depuis les blessures de Kirby Dach, Alex Newhook et Kaiden Guhle.
Les négos Montréal -Vancouver s’articulent autour du nom de Kiefer Sherwood, les Canucks réclamant un choix de première ronde protégé accompagné d’un jeune défenseur gaucher (Arber Xhekaj, Jayden Struble ou Adam Engström, alors que Montréal insiste pour limiter l’offre à un premier choix et à un prospect secondaire,
Avec Saint-Louis, les négociations sont devenues presque quotidiennes. Que ce soit pour Kyrou ou Thomas, le choix de 1re ronde du CH est impliqué.
Avec Nashville, les conversations tournent autour de Ryan O’Reilly et encore une fois, le CH n'aura pas le choix de sacrifier son premier choix.
Mais dans tous les dossier, Hughes veut protéger sa sélection top-10 au minimum, si ce n'est pas top-15.
Il n’a pas oublié que Montréal, en reconstruction, ne peut pas se permettre une telle catastrophe. Les Panthers viennent d’offrir un exemple parfait de ce qu’il ne faut jamais faire : croire que le présent garantit le futur.
Et ce qui rend l’histoire encore plus frappante, c’est que la Floride n’est pas simplement dans une mauvaise passe. C’est une équipe presque condamnée à gagner encore, faute de choix de première ronde en 2026 et 2027, faute de renforts internes majeurs, faute de flexibilité stratégique.
L’usure des longues séries a vidé le réservoir énergétique, La fenêtre se referme, et la franchise n’a plus de parachute.
Pendant ce temps, Chicago accumule. Des prodiges à la pelletée. Des choix par douzaines. Une structure qui va devenir monstrueuse dans cinq ans.
Cette transaction est un héritage qui marquera la décennie à venir. Les Panthers, eux, doivent espérer une remontée improbable pour sauver les meubles, mais chaque défaite devient un cauchemar, chaque glissade un cadeau supplémentaire offert aux Blackhawks.
Ce dossier, plus que tous les autres, explique précisément pourquoi le Canadien de Montréal exige que toute transaction impliquant son premier choix soit protégée.
Que ce soit dans une discussion pour Jordan Kyrou, Robert Thomas ou Ryan O'Reilly, l’organisation refusera absolument de commettre l’erreur de Zito.
Une transaction peut propulser une franchise… ou la jeter dans un ravin.
La Floride l’a appris de la pire manière.
Et Kent Hughes, traumatisé par la transaction, a compris la leçon mieux que quiconque.
