Une soirée catastrophique à RDS: Amazon Prime tasse le réseau

Une soirée catastrophique à RDS: Amazon Prime tasse le réseau

Par David Garel le 2024-10-14

Le 14 octobre 2024 restera gravé dans l’histoire médiatique du Québec comme un véritable tournant.

La diffusion du match Canadiens-Penguins sur Prime Video a offert une expérience inédite, élevant les standards de qualité bien au-delà de ce que RDS et TVA Sports ont pu proposer.

Avec une image impeccable, une avance technologique de 15 secondes sur le signal de RDS, et des entractes captivants où Geoff Molson a été interviewé par la légende Mark Messier, Prime a frappé fort.

Cette première impression a laissé un goût amer aux téléspectateurs habitués aux chaînes traditionnelles.

Oui. Le câble est bel et bien passé date.

En moins d’une soirée, l’expérience Prime a séduit les amateurs québécois, amplifiant l’idée que le modèle de télévision linéaire touche à sa fin.

Ce tremblement médiatique révèle une vérité brutale : RDS et TVA Sports sont maintenant en mode survie, risquant de disparaître sous la pression des plateformes de streaming.

L'industrie télévisuelle est au bord du gouffre

Le monde médiatique vit une mutation radicale. Les téléspectateurs ont changé leurs habitudes, abandonnant progressivement la télévision classique au profit de services numériques plus souples et personnalisés.

Le match diffusé ce soir sur Amazon Prime a illustré à quel point la télévision traditionnelle est dépassée par la rapidité et l’innovation des plateformes de streaming.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : TVA Sports a perdu près de 500 000 abonnés en trois ans, tandis que RDS en a vu 800 000 s’évaporer en quatre ans.

Ces pertes reflètent un malaise profond. Les amateurs veulent une diffusion fluide, sans publicité, avec la liberté de choisir quoi et quand regarder.

En comparaison, le contenu diffusé sur Amazon ce soir était un véritable chef-d'œuvre : une production soignée, un accès anticipé, et des segments d’analyse à couper le souffle.

Pierre Karl Péladeau a misé gros en investissant 720 millions de dollars pour les droits du Canadien, mais ce pari semble aujourd’hui désastreux.

La chute des des abonnés et l'essor du streaming annoncent une spirale incontrôlable. TVA Sports est devenu un fardeau financier, accumulant des pertes de près de 300 millions de dollars. Avec l’échéance des contrats de diffusion prévue en 2026, la chaîne pourrait tout simplement disparaître.

Chez RDS, la situation n’est guère plus reluisante. Si l’arrivée de Habs TV en 2026 se confirme, la chaîne de Bell pourrait perdre son monopole sur la diffusion des matchs du Canadien, un choc encore plus rude que celui de ce soir.

Habs TV promet une offre sur mesure, uniquement dédiée au Canadien, marquant une rupture totale avec le modèle télévisuel d'autrefois.

L'échec de RDS et TVA Sports illustre le refus des chaînes traditionnelles de s’adapter aux nouvelles habitudes des consommateurs.

Les téléspectateurs d’aujourd’hui ne veulent plus subir des publicités interminables ni être contraints par une grille horaire figée.

Le succès de Prime Video démontre que l’avenir du sport se joue dans un univers numérique fluide, où le contenu est accessible à la demande et les expériences sont enrichies d’analyses interactives.

En laissant Amazon Prime prendre l’avantage, la LNH montre qu’elle a bien compris ce changement de paradigme.

Comme l’a souligné Gary Bettman en entrevue :

« Le monde délaisse le câble, c’est la planète entière qui change. »

Ces mots résonnent comme un revers cinglant pour les chaînes sportives qui peinent à suivre le rythme. RDS et TVA Sports ne sont pas seulement dans l'eau chaude. On parle d'une eau volcanique prêt à tout détruire sur son passage. 

Les deux stations seront sur le respirateur artificiel d'ici 2026. En fait, RDS et TVA Sports sont déjà au bord de la disparition complète.

La situation est critique pour RDS et TVA Sports. Ces chaînes se retrouvent à la croisée des chemins, devant choisir entre une réinvention complète ou une disparition progressive.

Si elles ne parviennent pas à rivaliser avec des plateformes comme Prime Video, Netflix ou Habs TV, elles risquent de se faire éclipser définitivement.

Le compte à rebours a déjà commencé, et les options de sauvetage semblent de plus en plus limitées.

Le communiqué d’Amazon Prime, annonçant l’exclusivité des lundis soirs sur Prime, en est la preuve éclatante. D’ici deux ans, les amateurs de hockey pourraient bien se tourner quasiment exclusivement vers le streaming, délaissant les chaînes traditionnelles.

Si aucune action décisive n’est entreprise, RDS et TVA Sports pourraient devenir des "fossiles du passé", incapables de résister à la vague numérique.

On passait de Prime à RDS toute la soirée pour comparer. Et on aurait dit une télévision futuriste (Prime) à une télévision de l'ancien temps. Même les couleurs étaient beaucoup plus "flashy" sur Prime qu'au réseau des sports qui est resté collé à l'ancien temps.

Le modèle de télévision linéaire s'effondre sous le poids de la modernité. Le succès fulgurant de Prime Video montre que les consommateurs cherchent désormais des expériences personnalisées, interactives et libérées des contraintes traditionnelles.

RDS et TVA Sports ont perdu ce soir plus qu’une simple bataille : ils ont perdu la confiance d’un publicqui a découvert une nouvelle façon de vivre le hockey.

Alors que Geoff Molson prépare le lancement de Habs TV, et qu'Amazon continue de redéfinir les règles, il ne reste qu’une certitude : le paysage médiatique québécois ne sera plus jamais le même.

Les chaînes traditionnelles doivent agir, et vite, car le futur est déjà là – et il ne fait pas de place pour ceux qui refusent d’évoluer.

2026 va ouvrir la porte à la disparition de TVA Sports et RDS. C'est inévitale.