Nick Suzuki se retrouve de plus en plus isolé alors que Valérie Plante, la mairesse de Montréal, ajoute une couche de pression dans le débat sur la langue.
Sans le nommer directement, elle a affirmé que « la langue française, c’est la langue de Montréal, c’est la langue du cœur. On doit la célébrer, la valoriser, la protéger. »
Ces paroles, même si elles n'ont pas spécifiquement ciblé Suzuki, résonnent fortement alors que le jeune capitaine du Canadien subit déjà une vague de critiques pour ne pas parler français couramment après cinq ans dans la métropole québécoise.
Il est évident que Plante visait Suzuki. Le timing est tout simplement trop parfait.
Il est évident que les attentes envers Suzuki dépassent largement le cadre du hockey. La langue française, symbole identitaire du Québec, est une question émotionnelle pour bon nombre de partisans, et le fait que leur capitaine ne maîtrise pas cette langue est perçu par certains comme un manque de respect envers la culture locale.
En prenant la parole sur l’importance du français à Montréal, Valérie Plante, qu’on aurait pu espérer être une alliée dans cette controverse, a plutôt contribué à accentuer le malaise autour de Suzuki.
Au lieu de défendre le jeune capitaine en rappelant que son rôle premier est de performer sur la glace, elle s’est alignée sur la vague d’opinions exigeant que tous, y compris les athlètes, adoptent rapidement la langue de Molière.
Cette déclaration intervient dans un contexte où la pression s’accentue sur Suzuki, à tel point que des ministres du gouvernement du Québec ont pris position sur la question.
Jean-François Roberge, ministre responsable de la langue française, et Isabelle Charest, ministre des Sports, ont tous deux affirmé qu’il n’était pas essentiel pour le capitaine du Canadien de parler français.
Une opinion qui contraste fortement avec les exigences imposées aux nouveaux immigrants, qui doivent apprendre le français dans les six mois suivant leur arrivée pour recevoir des services gouvernementaux.
La comparaison avec le traitement réservé au PDG d’Air Canada, Michael Rousseau, est éloquente : lorsque ce dernier a été critiqué pour ne pas avoir appris le français après 14 ans à Montréal, le gouvernement Legault n’a pas hésité à exprimer son indignation.
La situation de Suzuki montre clairement que les standards varient selon les circonstances, et cela ne fait qu’intensifier le sentiment d’hypocrisie ressenti par certains.
Le capitaine du Canadien, lui, ne demande qu’à jouer au hockey et à se concentrer sur son rôle sur la glace. Malgré cela, il se retrouve pris au centre d’une controverse linguistique qui n’a rien à voir avec ses performances sportives.
La réaction de la mairesse de Montréal, qui aurait pu servir de tampon pour apaiser les tensions, a plutôt donné l’impression qu’elle se range du côté de ceux qui mettent la pression sur un jeune athlète qui a déjà énormément de responsabilités à gérer.
Le silence apparent de Valérie Plante quant au soutien de Suzuki laisse un goût amer. Dans une ville où les enjeux linguistiques sont souvent politisés, il aurait été bénéfique pour la mairesse de reconnaître les efforts que le capitaine pourrait faire, tout en insistant sur le fait qu’il mérite un certain temps d’adaptation.
Au lieu de cela, son insistance sur l’importance de la langue française à ce moment précis risque d’être interprétée comme un reproche évident envers le jeune capitaine.
Suzuki, qui connait un début de saison difficile, se retrouve donc à devoir porter non seulement le poids des attentes sportives, mais aussi celui d’une bataille culturelle qu’il n’a pas choisie.
Dans ce contexte, il semble de plus en plus abandonné, même par ceux qui devraient l’encourager à se concentrer sur ce qui compte vraiment : ramener le Canadien sur le chemin de la victoire.
Si certains estiment que le français devrait faire partie intégrante du quotidien de Suzuki, il est important de se rappeler que ce jeune homme de 25 ans est avant tout un athlète, non un politicien.
Le rôle de capitaine ne devrait pas automatiquement l’obliger à devenir un ambassadeur de la langue. Bien sûr, apprendre le français serait un geste apprécié, mais cela ne devrait pas être exigé au point de lui imposer une pression supplémentaire.
Il en a déjà assez comme ça.
Nos attentes doivent être réalistes, et il serait temps que la classe politique, y compris Valérie Plante, comprenne que l’évolution linguistique de Suzuki se fera à son propre rythme, non selon le calendrier politique ou les exigences médiatiques.
Après un début de saison difficile, Suzuki se retrouve aussi dans l'eau chaude sportivement. La récente défaite contre les Bruins de Boston a mis en lumière les difficultés du premier trio, incapable de générer l’offensive attendue et souvent coincé en zone défensive.
Et le capitaine est coincé...dans la langue française...
La situation devient un cercle vicieux : les contre-performances sportives alimentent les critiques sur son manque d’intégration linguistique, et vice versa, la pression de la langue semble peser sur son rendement.
Cette double pression, à la fois sportive et culturelle, crée un climat délicat pour le jeune capitaine. Les critiques publiques de Martin St-Louis à l'égard du premier trio, et particulièrement de Suzuki, n’ont pas arrangé les choses.
St-Louis a exprimé sa déception face à l’incapacité de son unité offensive à générer des chances de marquer, soulignant que le trio ne parvenait pas à recréer la magie de la saison précédente.
En ciblant ouvertement les faiblesses du premier trio, l’entraîneur a indirectement remis en question la capacité de Suzuki à remplir pleinement son rôle de leader.
Les ajustements effectués, comme l’insertion de Josh Anderson en remplacement de Slafkovsky, montrent que St-Louis cherche activement à secouer les choses, mais ces changements révèlent aussi un certain doute envers son capitaine.
Pour Suzuki, la situation devient de plus en plus complexe. Si le débat sur le français vient peser sur sa confiance et son jeu, cela risque de devenir un problème de fond pour l’équipe.
Le capitaine doit trouver les moyens de rebondir, de se concentrer sur ses forces, et d’aider le Canadien à sortir de cette passe difficile.
Au diable le français.
L'important est sur la glace. Il faudrait le rappeler à la mairesse.
Pauvre Suzuki. Il devra prouver qu’il est capable de supporter ce double fardeau.
Oui, Plante aurait pu se garder une petite gêne.