Il y a une odeur de fin du monde à Buffalo.
La pire nouvelle pour les Sabres vient d’éclater dans l’univers de la LNH. Un drame sportif qui secoue les fondations déjà fragiles de cette concession qui s'enfonce dans la honte.
Les piliers du vestiaire veulent tous sauter du navire. On ne parle pas ici d’un joueur frustré ou d’un agent véreux qui tente de créer une ouverture. Non. C’est tout un noyau, tout un groupe de jeunes étoiles qui lèvent la main, qui crient leur ras-le-bol et qui exigent de partir.
JJ Peterka, Owen Power, Mattias Samuelsson, Bowen Byram et même Alex Tuch — l’enfant chéri de la région — veulent être échangés. Tous. Maintenant.
Ce n’est plus une rumeur. Ce n’est plus un murmure en coulisse. C’est Frank Seravalli lui-même qui l’affirme : “au moins un quart de l’alignement des Sabres est mécontent de la direction de l’équipe et veut être échangé.”
C’est une vente de feu à ciel ouvert. Buffalo est en train d’exploser sous nos yeux, et les morceaux les plus brillants du casse-tête volent dans toutes les directions.
Une véritable révolte. Un cri du cœur de joueurs dégoûtés, épuisés, qui veulent quitter le naufrage Buffalo une fois pour toutes.
Le premier domino? JJ Peterka.
L’attaquant allemand, brillant, rapide, intense, en avait assez. Assez de perdre. Assez d’être entouré de chaos. Assez de se battre dans un environnement toxique où l’instabilité règne depuis trop longtemps. Et il l’a fait savoir : il veut une transaction. Maintenant.
Sa demande a résonné comme un tremblement de terre dans les coulisses de la ligue. Car Peterka n’est pas n’importe qui. Il est jeune, explosif, et surtout… admissible à l’arbitrage salarial et à une offre hostile. Et dans un vestiaire au bord de l’implosion, cette situation a mis le feu aux poudres.
Owen Power. Alex Tuch. Mattias Samuelsson. Bowen Byram veulent tous faire leurs valises aussi. Quatre joueurs qu’on croyait ancrés dans l’avenir des Sabres. Et pourtant, ils veulent tous fuir.
Owen Power. Un premier choix au total. Un défenseur générationnel à qui l’on avait promis monts et merveilles. Aujourd’hui, il n’en peut plus. Le manque de structure. L’échec constant. La pression sans fin. Power aurait signifié, selon des proches de l’équipe, qu’il serait ouvert à quitter Buffalo. Il veut jouer pour gagner. Il veut un marché où le mot « culture » ne soit pas une illusion marketing.
Et surtout, un endroit où l'on va arrêter de le traiter de flop.
Et même s’il est gaucher, Kent Hughes serait à l’affût. Parce que Power peut jouer des deux côtés, tout comme Bowen Byram. Deux gauchers qui pensent le jeu comme des droitiers. Deux perles rares. Deux cibles potentielles pour le Canadien.
Mattias Samuelsson, lui, est furieux. Non seulement il sent que l’organisation a perdu le cap, mais il aurait été mis au courant de certaines tractations qui le concernent. Une trahison interne. Un manque de respect. Il veut partir. Et vite. Mais le défensuer gaucher n'intéresserait pas Kent Hughes.
Et puis il y a Alex Tuch. Le choc absolu. L’enfant prodige. Le gars qui portait fièrement le chandail des Sabres dans sa jeunesse. Le fan ultime. L’attaquant qui représentait l’âme du renouveau. Et lui aussi veut partir. Ça dit tout.
Quand Alex Tuch, le cœur de Buffalo, demande à quitter… c’est fini. Terminé. Le CH ne serait pas intéressé au vétéran droitier.
Mais Kent Hughes et Jeff Gorton doivent maintenant faire leurs devoirs. Peterka? Intéressés. On le sait. C’est un ailier droit, mais gaucher qui peut jouer à gauche.Pas un centre. Pas un besoin immédiat à Montréal. Mais un gars qui peut aussitôt jouer avec Ivan Demidov. Owen Power et Bowen Byram? Kent Hughes va s'informer assurément.
Byram est un défenseur complet, mobile, agressif. Exactement le genre de joueur que Jeff Gorton adorait quand il était à New York. Et Power? Un monstre de 6 pieds 6 qui a déçu depuis sa sélection comme tout premier choix au total en 2021. Une pièce angulaire. Le genre de joueur qu’on échange seulement quand tout s’écroule.
Et devinez quoi? À Buffalo, tout s’écroule.
Les partisans de Buffalo le sentaient venir. Mais jamais avec cette intensité. Ce qui devait être une année de relance a viré au cauchemar.
Le vestiaire est divisé. Le leadership inexistant. Le DG Kevyn Adams aurait reçu des reproches à huis clos de plusieurs vétérans. Les jeunes ne se développent pas. Les vétérans se sentent floués. Et la direction n’a plus aucune emprise.
Autrefois une ville fière, passionnée de hockey, Buffalo est aujourd’hui un cimetière de promesses brisées. Et les agents le savent. Les joueurs le savent. Et même les partisans commencent à se détourner. C’est la vente de feu, et tout le monde y passe.
Dans l’histoire récente de la LNH, jamais un aussi grand nombre de joueurs-clés n’auraient demandé à quitter en même temps. C’est sans précédent.
Jeff Gorton et Kent Hughes sont prêts. Il observe. Il veille. Il attend le bon moment pour frapper.
« Gagner une coupe Stanley à Montréal, c’est tout ce que je souhaite » a dit Gorton le mois dernier.
Mais pour y arriver, il doit frapper fort. Maintenant. Et profiter de la faillite morale à Buffalo.
La situation à Buffalo n’est plus une rumeur. C’est un fait. C’est une tempête parfaite.
Et peut-être… le début d’une nouvelle à Montréal.
Buffalo s’effondre.
Et le Canadien se prépare à bâtir.