Vente de feu à New York: une décision controversée à Montréal

Vente de feu à New York: une décision controversée à Montréal

Par David Garel le 2025-08-26

L’été 2025 n’a pas été tendre pour les Rangers de New York.

Après une saison décevante, marquée par des attentes non comblées et une élimination prématurée, la franchise new-yorkaise se retrouve coincée dans un des pires scénarios possibles : trop vieux, trop cher, pas assez bon.

Et pendant que le DG Chris Drury tente de boucher les trous, une réalité s’impose : les Rangers sont officiellement devenus un “bubble team”.

Vladislav Gavrikov a rejoint les Rangers pour 7 ans à 7 millions par saison. Un contrat lourd, très lourd. Et ce, dans un contexte où la marge salariale est maintenant synonyme de couteau sous la gorge. 

777 976 dollars... de disponible...

Et les Rangers ont dû échanger K'Andre Miller en Caroline à rabais, sinon New York allait le perdre via offre hostile. 

La réalité est qu'Artemi Panarin et Mika Zibanejad bloquent toute souplesse budgétaire. 

Dans ce chaos à New York, Kent Hughes a une occasion en or.

Les Rangers sont désespérés. Ils n’avaient pas de choix de première ronde en 2025 (cédé aux Penguins dans une transaction passée). Ils ont besoin de se rajeunir, de réinitialiser leur noyau, et surtout, de libérer de l’argent.

New York est devenu un fiasco. Et on se demande si le Canadien de Montréal pourrait en profiter.

L’arrivée d’Ivan Demidov a transformé le visage du club. Montréal n’est plus un marché de reconstruction; c’est une ville de rêve, de spectacle, de hockey champagne. Et dans les coulisses de la LNH, un nom revient de plus en plus avec insistance : Artemi Panarin.

Et tout pointe vers un possible feu vert.

Les Rangers sont en crise existentielle. Ils ont tout misé sur une fenêtre de deux ans pour gagner la Coupe Stanley. Résultat? Échec total.

Et ce n’est pas un secret : les tensions dans l’organisation sont désormais publiques. Chris Drury, malgré les critiques internes, a été prolongé. Plusieurs joueurs vedettes n’en peuvent plus. Et Panarin, le joueur le mieux payé de l’équipe (11,6 M$), a été le premier à craquer.

Ses propos après l’élimination printanière ont fait l’effet d’une bombe.

« Nous devions nous battre pour la Coupe Stanley cette année. Ce qui s’est passé au deuxième étage explique pourquoi on a échoué. »

Une flèche en pleine poitrine de la direction. Et le signal que le divorce est consommé.

Drury a été gardé. Panarin est désormais l’homme de trop.

Panarin a encore un an de contrat. Il devient libre à l’été 2026. Et selon Elliotte Friedman, il n’a aucune intention de signer une prolongation à New York.

Ce fait, à lui seul, met les Rangers au pied du mur.

Perdre un joueur vedette sans retour? Inacceptable.

Et surtout : dans un marché comme New York, aucune franchise ne peut se permettre une vente à perte médiatique. Il faut agir. Et vite.

Ils viennent tout juste de signer Vladislav Gavrikov pour 7 ans à 7 M$ par saison, ce qui pulvérise leur espace salarial.

La seule manière de respirer, c’est de se libérer du contrat de Panarin.

Et qui est en position parfaite pour profiter de cette situation?

Le Canadien de Montréal.

Jeff Gorton connaît Panarin intimement. C’est lui qui l’a convaincu de signer à New York en 2019.

Le lien est solide. Il y a du respect, de la loyauté. Et surtout, une vision partagée.

Aujourd’hui, Gorton est en train de bâtir à Montréal une équipe de jeunes étoiles encadrée par des vétérans stratégiques.

Demidov a réveillé Montréal. Il incarne l’avenir, l’espoir, l’art du hockey.

Et qui est mieux placé pour l’accompagner que son idole, son modèle, son frère d’armes?

Artemi Panarin.

Un duo électrisant… ou une bombe à retardement?

Sur papier, le duo Demidov–Panarin ferait saliver n’importe quel directeur général. À 5 contre 5, Panarin est encore un des meilleurs fabricants de jeu de la LNH. Il a amassé 89 points cette saison, malgré les tensions internes.

Mais voilà.

Il y a un très gros mais.

Le scandale du 17 avril 2025.

The Athletic a révélé une histoire glaciale.

En décembre 2023, lors d’un voyage d’équipe, une employée des Rangers aurait été agressée sexuellement par Panarin. Il lui aurait confisqué son téléphone, l’aurait forcée à venir le récupérer dans sa chambre, et tenté de la plaquer sur le lit. Elle aurait réussi à fuir.

Il n’y a pas eu de plainte officielle. Mais deux ententes à l’amiable ont été conclues : une avec Madison Square Garden Sports, et l’autre avec Panarin lui-même.

La femme a quitté l’organisation. L’enquête interne de la LNH a été fermée. Mais le dommage à la réputation est immense.

Même sans culpabilité reconnue, même sans condamnation, le nom de Panarin est désormais associé à une affaire toxique.

Montréal peut-il prendre ce risque?

C’est le cœur du débat.

Oui, Panarin est un génie sur patins. Oui, Gorton et Demidov veulent peut-être son arrivée. Oui, la foule du Centre Bell rêve de magie russe.

Mais le Canadien de 2025 n’est plus celui de l’ère Bergevin.

Avec Martin St-Louis et Kent Hughes, la culture du club a changé. On parle de transparence, de leadership, de développement durable. On protège les jeunes. On respecte le vestiaire.

Est-ce que ramener un joueur impliqué dans un scandale, aussi talentueux soit-il, est compatible avec ces valeurs?

Est-ce qu’on veut vraiment que Demidov soit associé à ce genre de dynamique, dès son année recrue complète?

Est-ce qu’on est prêt à sacrifier un Michael Hage, un premier choix ou un défenseur prometteur pour un joueur de 33 ans qui pourrait partir dans un an?

Et surtout : est-ce que les partisans montréalais accepteraient cette image-là pour leur club?

Il y a des murmures persistants. Montréal aurait ouvert la discussion avec les Rangers.

Pas pour conclure un échange immédiat. Mais pour évaluer la valeur réelle de Panarin en vue de la date limite des transactions en 2026. Pour sonder sa volonté de venir à Montréal. Et surtout, pour peser les risques médiatiques et humains.

Car c’est là le point le plus sensible : si Montréal va de l’avant, l’onde de choc sera immense. Les médias vont fouiller. Le public va juger. Les commanditaires vont réagir.

Et dans cette ère post-#MeToo, où l’image du joueur est aussi importante que ses statistiques, un faux pas serait catastrophique.

Tout est là. La connexion Gorton. L’effet Demidov. Le besoin des Rangers. Le talent de Panarin.

Mais tout ce qui entoure le joueur crie danger.

Panarin ne cadre pas dans la culture actuelle du Canadien. Pas en 2025. Pas avec un vestiaire aussi jeune. Pas avec un coach comme St-Louis.

S’il avait 26 ans, peut-être. S’il était blanc comme neige, peut-être. S’il ne traînait pas une réputation instable, peut-être.

Mais aujourd’hui?

Ce serait une bombe à retardement.

Montréal n’a pas besoin de Panarin. Montréal a Demidov.

Et si ce dernier continue d’évoluer comme prévu, dans deux ans, ce sera lui la superstar. Ce sera lui le modèle. Ce sera lui le mentor.

Panarin a peut-être raté sa dernière chance à la Coupe Stanley. Mais le Canadien, lui, ne peut pas rater sa dernière chance de bâtir une dynastie saine et durable.

Panarin à Montréal? Trop risqué. Trop tard. Trop toxique.

Le futur, c’est Demidov. Dobson. Slafkovský. Bolduc. Guhle. Hutson. Laine. Suzuki.

Et ce futur est déjà là.

Et Lafrenière dans tout ça?

Lafrenière est encore difficile à lire dans ce portrait. Il a signé à long terme, mais reste bloqué par Panarin. Il ne produit pas à la hauteur de son statut de 1er choix. Il stagne. Les Rangers pourraient envisager de le transiger pour aller chercher un centre. Mais Montréal n’a pas ce profil à offrir.

Le CH ne sacrifiera jamais Michael Hage pour Lafrenière.

Pendant ce temps, les Rangers n’ont plus le luxe du déni.

Ils ne sont ni aspirants, ni en reconstruction. Ils sont au pire endroit pour une équipe de la LNH : le NO MAN'S LAND.

Une équipe lourde, sans avenir clair, prise avec de longs contrats. Et dans un marché comme New York, ça ne passe pas.

Chris Drury doit agir.

Et Kent Hughes peut frapper pendant que le fer est brûlant.

Une transaction Montréal-New York en 2025-2026? Les paris sont ouverts.