C’est une boucherie. Une boucherie nationale. Une exécution publique digne des heures les plus sombres du sport canadien. Les Maple Leafs de Toronto se sont fait défoncer dans leur propre aréna, devant leurs partisans éberlués, dans un septième match qu’ils devaient absolument gagner.
Au lieu d’écrire une histoire de rédemption, ils ont plutôt rédigé un autre chapitre de leur éternelle tragédie : une raclée de 6 à 1 contre les Panthers de la Floride.
Une dégelée. Une humiliation totale. Une abomination stratégique et émotionnelle. Depuis 1967, ils nous avaient habitués à perdre. Mais là, c’est plus que perdre. C’est s’agenouiller et supplier qu’on abrège leurs souffrances.
Toronto n’est plus une équipe de hockey. C’est la honte de la ligue, payée année après année, sans jamais toucher le trophée.
Et le premier à payer cette année, ce sera Brendan Shanahan.
Shanahan doit partir. Point.
C’est terminé. Le « Shanaplan » est un échec monumental. Dix ans de contrôle absolu, dix ans de promesses, dix ans de demi-vérités et de demi-finales qui ne sont jamais venues.
Les partisans en ont assez. Les médias de Toronto, ont perdu patience pour la vie.
On ne parle plus de changement mineur. On parle de nettoyage. Un incendie contrôlé à déclencher dès cette semaine. Shanahan doit être congédié. Pas demain. Maintenant.
Parce qu’il ne s’agit plus de coachs ou de joueurs. Mais ce vestiaire, c’est Shanahan qui l’a assemblé. C’est lui qui a signé les chèques. C’est lui qui a donné les pleins pouvoirs à Kyle Dubas. C’est lui qui l’a renié pour signer Brad Treliving... pour le même résultat...
C’est lui qui a mis C’est lui, toujours lui. Depuis 2014.
Et en 2025, les Leafs n’ont toujours pas gagné.
Mitch Marner va partir après avoir été hué tout le match. C’est inévitable.
La vedette déchue n’a même pas eu le luxe de sortir dignement. À la fin du match, le Scotiabank Arena a basculé dans une scène de chaos symbolique.
Des casquettes, des chandails, des tuques, même des livres à l’effigie des Maple Leafs ont été lancés sur la glace. Pas en hommage. En colère. Le public n’applaudissait plus, il expulsait sa honte.
Et Marner, lui, tentait de patiner hors de la glace, la tête basse, le regard vide. On aurait dit un figurant d’un drame , chassé du royaume par ses propres fans. Il faisait pitié. Littéralement.
Et dans cette déchéance, il y avait quelque chose de profondément pathétique. Mitch Marner, l’enfant chéri de Toronto, est devenu en une soirée l’arnicheur national.
Celui à qui on avait tout donné, et qui n’a rien su offrir en retour quand ça comptait. Ses larmes étaient prêtes à couler, mais il les a retenues.
À quoi bon. L’aréna entier venait de lui dire qu’il n’était plus le bienvenu. Il n’y a rien de plus dur émotionnellement que de se faire renier par sa propre famille.
On comprend maintenant pourquoi il est incapable de gérer la pression. Marner est le produit parfait d’un environnement médiatique toxique.
Et il veut fuir. Le plus loin possible. Montréal? Jamais. Il ne remettra plus jamais les pieds dans un marché canadien aussi bruyant. On oublie ça.
Mais attention : son talent est intact. Marner sera un des joueurs les plus convoités du marché. San Jose pourrait faire une offre. Mike Grier, l’homme qui tente de bâtir une équipe autour de Macklin Celebrini, veut une vedette de première ligne.
Et Marner connaît très bien Dubas à Pittsburgh. Il serait logique que ce triangle se referme avec Crosby, Marner et Dubas réunis.
Mais l’option la plus explosive reste Chicago. Marner avec Connor Bedard, dans un marché en pleine renaissance, sans la pression folle de Toronto?
C’est un fit parfait. Les Hawks ont l’espace sur la masse salariale. Ils veulent du feu d’artifice. Ils veulent une star pour faire vendre des billets. Et Marner est encore jeune.
Pendant ce temps, les Leafs rêvent d’un nouveau messie : Matthew Knies. Selon plusieurs rumeurs, il est le seul joueur réellement intouchable dans l’organisation avec Auston Matthews.
Pas Morgan Rielly. Pas William Nylander. Knies, l’espoir américain qui frappe et produit, incarne ce que Toronto n’a jamais su développer à l’interne : un gagnant.
Et Tavares?
Son avenir est flou. Très flou. L'ex-capitaine, affaibli, usé, encore productif mais lent, représente une énigme pour les Leafs.
Il pourrait bien tester le marché des agents libres, à moins qu'il accepte un rabais pour rester à Toronto. Mais ce soir, les médias de Toronto sont persuadés que Tavares quittera aussi.
Depuis 1967, Toronto n’a rien gagné. Et dans cette ville, où l’on se croit le nombril du monde, cette sécheresse devient chaque année plus ridicule.
es partisans des Leafs sont fidèles, mais ils n’en peuvent plus. Il n’y a plus de patience. Il n’y a plus d’excuse. Il n’y a plus de promesse à tenir. Il y a juste la honte.
Et ce match #7, c’est la goutte qui a fait déborder le Scotiabank Arena. Une raclée à domicile. Un public en silence. Une équipe sans cœur.
Et pendant ce temps, à Montréal…
Le contraste est brutal. À Montréal, alors que le CH a le plus bel avenir de toute la LNH. Et pendant que Toronto explose, Montréal construit. Lentement, patiemment, mais avec une direction claire.
Ce n’est pas parfait, mais c’est cohérent.
Et surtout, à Montréal, on ne vit pas dans le mensonge. On ne fait pas croire qu’on est à un joueur de la Coupe.
Ce match #7 n’est pas qu’une défaite. C’est un enterrement. Et Shanahan doit être le premier à tomber. La vente de feu a commencé.
Toronto n’est plus qu’un château de cartes. Et les Panthers ont soufflé dessus.