Vibration au Centre Bell: le marché des transactions adopte Owen Beck

Vibration au Centre Bell: le marché des transactions adopte Owen Beck

Par David Garel le 2025-09-23

Un but. Quatre tirs. Dix-huit minutes de jeu. 70 % aux mises au jeu. Des présences en avantage numérique, en désavantage numérique, à forces égales. Et au final, la première étoile du match.

Ce n’est pas Nick Suzuki. Ce n’est pas Kirby Dach. C’est Owen Beck.

Et en une seule soirée, le jeune centre a complètement bouleversé les plans du Canadien de Montréal, tout en relançant le marché des transactions dans lequel son nom circule déjà avec insistance.

Une performance qui change tout...

Face à une formation affaiblie des Penguins de Pittsburgh, Beck a joué comme un vétéran et surtout, il a répondu présent dans toutes les situations.

Un véritable couteau suisse.

Martin St-Louis l’a résumé d’une phrase qui en dit long :

« Il a joué un bon match, selon son identité. Il a joué sur 200 pieds, il a été responsable. Il a marqué un gros but sur un deuxième effort. »

À 20 ans, Beck a démontré qu’il n’est pas qu’un prospect prometteur : il est déjà un joueur de centre two-way capable de tenir son bout contre des professionnels. Et dans un vestiaire où on cherche désespérément un deuxième centre fiable, cette prestation frappe fort.

Cette explosion de Beck est un cauchemar pour un homme : Mathieu Darche.

Le DG des Islanders doit déjà se mordre les doigts. À Long Island, on critique férocement son choix de miser sur Émile Heinemann, un ailier de soutien, plutôt que de réclamer Beck quand il en avait l’occasion.

Les partisans des Islanders grondent : comment a-t-on pu laisser filer un centre aussi polyvalent pour se rabattre sur un simple ailier de quatrième trio? Beck, lui, vient de leur donner raison.

Revenons à Montréal. On sait que Kent Hughes a déjà mis sur la table une offre alléchante aux Bruins pour Pavel Zacha: Joshua Roy, Jayden Struble et Oliver Kapanen.

Mais selon ce qui circule, les Bruins auraient préféré Owen Beck à Oliver Kapanen. Son profil correspondait davantage à ce qu’ils recherchaient : un centre fiable défensivement comme Kapanen, mais plus rugueux dans sa façon de joueur, capable de produire offensivement et de gagner des mises au jeu.

Après la performance d’hier, il est légitime de se demander : si Hughes reprend le téléphone et offre Beck à la place de Kapanen, avec Struble, Roy et peut-être un choix de deuxième ronde… est-ce que Boston dit oui cette fois?

Il faudra attendre de voir à l'Action de grâce américaine. Si les Bruins sont en fond de classement, tout est possible.

Ce match s’est aussi déroulé sous les yeux des Penguins de Pittsburgh, qui avaient dépêché deux dépisteurs pour observer le Canadien. Et leur rapport sera clair et net : Beck est prêt pour la LNH, et il a le profil parfait pour intégrer une équipe en reconstruction.

Dans le cadre des discussions autour de Sidney Crosby, Beck pourrait donc devenir bien plus qu’un simple « throw-in ». Il pourrait être un élément plus central, celui qui donne du poids à une offre de Montréal.

Le DG des Penguins, Kyle Dubas, adoren les centres fiables, capables de combler des trous rapidement. Beck coche toutes les cases. Sa valeur vient d’exploser au moment exact où Gorton et Hughes en avaient besoin pour convaincre Kyle Dubas.

Et ce n’est pas tout. Du côté de Nashville, on garde aussi un œil attentif. Le nom de Ryan O’Reilly circule encore comme cible potentielle pour Montréal. Et qui dit O’Reilly dit profil défensif, intelligence de jeu, fiabilité sur 200 pieds. Exactement ce qu’incarne Beck.

Si jamais les pourparlers Crosby échouent, Beck pourrait être la clé pour ramener O’Reilly à Montréal. Les Predators adorent ce type de joueur et pourraient demander à inclure Beck dans l’échange.

Ce succès de Beck jette une ombre immense à ses rivaux pour les dernières places disponibles : il a éclipsé Kapanen hier soir. 

Joshua Roy, Joe Veleno et Samuel Blais devront en connaître une "grosse" ce soir contre les Flyers de Philadelphie.

Roy est en feu depuis le début du camp. Il doit absolument répondre à Beck ce soir. 

Kapanen, malgré sa saison en Europe, n’a pas le même impact que Beck sur une glace nord-américaine. Il devra en faire plus lors de son prochain match.

Pour ce qui est de Veleno et Blais, les gradins ou Laval continuent de les guetter malgré leur contrat garanti.

Dans la hiérarchie de St-Louis, Beck vient de prendre une longueur d’avance. Et cette avance pourrait bien l’envoyer directement dans un deal majeur, car sa valeur est devenue trop grande pour qu’on la gaspille comme un simple thrown-in dans un "package deal".

Beck n’a pas seulement gagné un match. Il a gagné du respect. De ses coéquipiers. De ses entraîneurs. Des recruteurs adverses. Et surtout, des directeurs généraux qui épluchent chaque détail en cette période cruciale.

Hier, le marché a tremblé. Les discussions autour de Zacha, Crosby, O’Reilly ont pris une toute nouvelle dimension. Car désormais, Owen Beck, sans devenir un actif premium, n'est pas un simple joueur à jeter aux poubelles.

Et ce genre d’actif, dans un marché comme Montréal, ça ne reste jamais longtemps intouchable. Beck a été refusé par les Islanders. Il sera intéressant de voir comment Boston, Pittsburgh, Nashville ou une autre ville perçoit ce couteau suisse.

En une seule soirée, Owen Beck a provoqué un effet domino :

Il a fragilisé Joe Veleno, Samuel Blais, Joshua Roy et même Oliver Kapanen. 

Il a exposé l’erreur de Mathieu Darche.

Il a fait grimper son nom au sommet de la liste des Bruins.

Il a attiré l’attention directe des Penguins dans le dossier Crosby.

Il a ouvert la porte à une transaction avec Nashville.

Bref, il a transformé le marché des transactions autour du Canadien.

Et si hier, on le voyait comme un jeune centre en apprentissage, aujourd’hui, on le voit comme une pièce de plusgrande valeur dans une transaction d’impact.

À Montréal, on cherche encore ce fameux deuxième centre qui manque à l’équation. Owen Beck pourrait bien être l'un des prix à payer pour aller le chercher.