Vincent Damphousse trahi par la police de Montréal: son avocat voit rouge

Vincent Damphousse trahi par la police de Montréal: son avocat voit rouge

Par David Garel le 2025-05-29

Vincent Damphousse est en furie.

Dans une colère noire contre la police de Montréal. Et on le comprend. L’ancien joueur étoile du Canadien, devenu l’un des hommes les plus riches du Québec, vient d’être victime non seulement d’un vol spectaculaire, mais aussi, selon ses proches, d’un manque de rigueur flagrant de la part du SPVM.

Car on ne parle pas ici d’un simple vol de portefeuille dans un café. On parle d’un cambriolage dans sa luxueuse résidence de l’ouest de l’île de Montréal, le 18 octobre dernier, où les malfrats ont défoncé sa porte arrière, se sont rendus dans son bureau privé, ont trouvé un gigantesque coffre-fort de 5 pieds par 2 pieds, et sont repartis avec, comme si de rien n’était.

À l’intérieur : sa bague de la Coupe Stanley remportée en 1993, sa bague du Temple de la renommée du hockey junior, une collection complète de cartes de hockey rares, une montre IWC de luxe et 10 000 $ en argent comptant.

Le tout, emballé par les voleurs dans un véhicule non identifié, dont on a simplement retrouvé les traces de pneus sur le terrain de sa propriété.

Pour un homme comme Vincent Damphousse, cette intrusion n’est pas seulement une perte matérielle. C’est une humiliation. Car on parle d’un homme qui pèse gros. Très gros.

Damphousse, c’est un empire. Des spas Scandinave au Mont-Tremblant, dans le Vieux-Montréal, à Whistler et à Blue Mountain en Ontario, il est actionnaire majoritaire d’un groupe estimé entre 70 et 100 millions de dollars. Son nom est synonyme de réussite tranquille. D’influence silencieuse. D’élégance glaciale.

Mais cette fois, la glace a craqué. Car selon l'avocat de Damphousse, non seulement les objets n’ont jamais été retrouvés, mais la police aurait, en plus, mené une perquisition disproportionnée dans une bijouterie du Plateau-Mont-Royal.

Une opération digne d’une «expédition de pêche», selon son avocat Me Hugues Surprenant, qui accuse le SPVM d’avoir agi sur la base d’un unique informateur.

Et pour ajouter l’insulte à l’injure, les enquêteurs ont saisi une multitude d’objets personnels appartenant au bijoutier, bien au-delà de ce qui était spécifié dans les mandats.

Selon lui, le SPVM aurait profité du prétexte de l'enquête pour saisir des biens dont la valeur excédait largement celle des objets recherchés.

Dans une autre requête distincte, Me Surprenant a également demandé que certaines déclarations liées aux perquisitions soient mises sous scellés, invoquant une atteinte grave à la vie privée de son client.

Le SPVM semble désormais naviguer à vue, espérant, sans preuve concrète, retomber sur les traces des objets dérobés. Une démarche qualifiée d’excessive, voire injustifiée, par la défense.

Pendant ce temps, Damphousse encaisse. Pas émotionnellement — même s’il garde le silence médiatique — mais matériellement.

Car la perte d’objets aussi personnels qu’une bague de la Coupe Stanley, ça ne se rachète pas. Même avec une fortune aussi colossale que la sienne. Même quand on gagne plus de 400 000 $ par année à l’Antichambre de RDS, pour quelques apparitions en plateau.

Un salaire que peu de gens soupçonnaient, mais qui fait grincer des dents dans le milieu. Car c’est aussi ça, Vincent Damphousse : un homme puissant, respecté, parfois craint.

Celui qui aurait fait exploser de colère un soir d’hiver à RDS, parce que son véhicule, mal stationné dans un banc de neige, n’avait pas été déneigé à temps par le garde de sécurité. L’histoire a fait le tour du milieu : le garde, paniqué, a dû courir avertir son supérieur. Incapables de dégager le véhicule, ils ont dû appeler une compagnie de remorquage.

Quand Damphousse est revenu de son segment, furieux, le véhicule était encore coincé. Pour certains, c’est une anecdote. Pour d’autres, c’est la preuve d’un ego devenu trop grand pour passer dans le cadre de porte.

Mais derrière l’image glaciale, il y a aussi une blessure réelle. Être volé dans sa propre maison. Être exposé à ce point. Et ensuite, voir les forces de l’ordre piétiner dans l’enquête, se rabattre sur des commerçants sans preuve solide.

C’est peut-être là que se cache la vraie colère de Vincent Damphousse : dans le sentiment d’avoir été abandonné, lui, l’un des visages les plus connus du Québec, par un système censé le protéger.

Car oui, Damphousse a de l’argent. Oui, il a du pouvoir. Mais quand la sécurité s’effondre, que les souvenirs de toute une vie sont emportés, et qu’aucun responsable ne semble capable de redresser la barre, même les plus riches se sentent vulnérables.

Et c’est peut-être ça, le vrai scandale. Ce n’est pas seulement qu’on ait volé un multimillionnaire. C’est que, dans le Québec de 2025, même les multimillionnaires ne peuvent plus se sentir en sécurité. Même eux doivent composer avec une police débordée, des enquêtes bâclées, et une justice qui piétine.

La colère de Vincent Damphousse est donc légitime. Elle est celle d’un homme qui a tout réussi, sauf à empêcher que l’État faiblisse. Et dans ce combat-là, il est loin d’être seul.

Ce qui ajoute à la tension, c’est que toute cette affaire s’inscrit dans une séquence de revers personnels pour Damphousse. La colère qu’il avait manifestée l’hiver dernier lors d’un incident à l’Antichambre, alors qu’un garde de sécurité n’avait pas réussi à "dépogner" son véhicule coincé dans un banc de neige, avait déjà révélé une facette explosive du personnage.

Le fait que cet épisode ait fuité dans les médias, notamment grâce au balado Stanley25, a alimenté l’idée que Damphousse ne contrôle plus tout.

Et voilà qu’aujourd’hui, sa vie privée, sa sécurité et même sa fortune sont à nouveau exposées. Cette fois, par ceux-là mêmes censés le protéger. La police de Montréal aurait-elle agi avec négligence? Complicité? Ou pire encore, amateurisme dangereux?

Tout cela survient alors que sa relation avec France Margaret Bélanger, présidente, sports et divertissement du Groupe CH, fait déjà couler beaucoup d’encre. Certains voient dans cette union un pacte de pouvoir ultime entre deux figures influentes de l’univers du CH.

D’autres y voient un cocktail explosif d’ego, d’ambition et d’intérêt. Dans tous les cas, la multiplication des histoires autour de Damphousse crée un nuage qui plane au-dessus d’un homme pourtant habitué à tout contrôler dans l’ombre.

Pour Damphousse, c’est une autre blessure. Une autre trahison. Et une preuve de plus que, même quand on est l’un des hommes les plus riches du Québec, même quand on est intouchable à l’Antichambre ou dans ses spas du Mont-Tremblant, on peut se faire arracher un morceau de sa dignité… par sa propre ville.