Cauchemar pour Jayden Struble et Arber Xhekaj.
Il y a des soirs où tout bascule. Des matchs qui, même dans un cadre anodin comme un tournoi de recrues, redessinent la hiérarchie d’une organisation. Hier, à Brossard, ce fut un de ces soirs. Le nom à retenir? Owen Protz.
Le colosse de 6 pieds 1 et 213 livres, sélectionné au 102e rang du repêchage 2024, a fait voler en éclats le fragile équilibre de la brigade défensive du Canadien.
Face aux recrues des Jets de Winnipeg, il a frappé tout ce qui bougeait. Sa réputation de défenseur violent, physique, brutal? Elle a été confirmée en direct. Tous les doutes ont été balayés : Protz est bel et bien « le nouveau shérif en ville ».
@rgfray1 Owen Protz huge hit on Keiran Walton in the Montreal/Winnipeg Prospects game #hockeytiktoks #hockey #nhl ♬ เสียงต้นฉบับ - ทียู' เอ็ม - Qwrdtgg
Le monstre attendu… et confirmé...
TVA Sports ne s’y est pas trompé : « Un jeune homme qui joue pour blesser », a écrit le réseau.
EliteProspects, de son côté, parlait d’un joueur qui « détient le monopole de la violence lorsqu’il débarque sur la patinoire ».
Hier, tout a été validé. Chaque présence de Protz se soldait par une mise en échec. Chaque duel en coin de patinoire tournait à la démolition. Les recrues des Jets n’avaient aucune réponse.
Grant McCagg, ancien recruteur du Canadien, avait déjà annoncé la couleur suite à son repêchage :
« Protz a éclos après avoir été échangé à Brantford. Il a joué de longues minutes. Il est bâti comme un tank. Ça valait la peine de le choisir au quatrième tour… ». Hier soir, McCagg a eu raison sur toute la ligne.
Ce n’est pas un défenseur offensif. En 30 matchs l’an dernier, il n’a récolté que 12 points. Mais ce n’est pas ce qu’on attend de lui. On attend qu’il frappe, qu’il dérange, qu’il impose le respect. Et hier, tout le monde a compris : Protz n’est pas un projet à long terme. Il sera prêt plus vite que prévu.
Dans les gradins, les caméras se sont attardées sur Arber Xhekaj. Le shérif de Montréal affichait un petit sourire pincé, mais son regard trahissait un malaise évident. Comme si chaque mise en échec de Protz était une cloche qui sonnait le glas de son règne.
Xhekaj a déjà un pied dehors. Son rôle s’est éffondré à vitesse grand V : Martin St-Louis ne lui fait plus confiance, il a été dépassé par Jayden Struble dans la hiérarchie, et son contrat modeste (1,3 M$) en fait une pièce facile à échanger. Mais le plus cruel, c’est de voir son successeur désigné frapper avec autant de conviction dès un camp de recrues.
Hier, tout le monde a senti la tension : Xhekaj était stressé. Son sourire n’en était pas un de joie, mais de nervosité. Les projecteurs s’éloignent de lui. Ils sont braqués sur Protz.
Mais selon nous, Xhekaj ne doit pas s’inquiéter? C'est Jayden Struble qui a vu son avenir se compliquer hier soir.
Struble a pourtant gagné sa bataille salariale cet été. Grâce à l’arbitrage, il a obtenu un contrat de deux ans à 1,4 M$, supérieur à celui de Xhekaj. Une victoire qui lui garantissait, croyait-on, une place à long terme. Mais voilà : Protz change la donne.
Le Canadien n’a pas de place pour tout le monde à gauche. Lane Hutson et Kaiden Guhle sont intouchables. Mike Matheson reste dans les plans pour débuter la saison. Adam Engström, surnommé « Showtime » en Suède, n'a pas été aussi flamboyant que prévu hier, mais il pousse quand même derrière. (il sera envoyé à Laval)
Et maintenant, Protz débarque avec ses mises en échec meurtrières.
Il n’y a pas de place pour six ou sept gauchers robustes. Et comme Struble est plus discret, moins vendeur que Xhekaj, il devient la cible idéale pour une transaction.
Surtout qu'il n'a pas de petit frère dans l'équipe. Le fait que Florian Xhekaj soit NHL-ready protège son frère Arber d'une transaction.
Son contrat abordable, sa réputation de défenseur physique mais discipliné, et ses racines dans le Rhode Island sans oublier le fait qu'il est allé à l'université de Boston (un profil que les Bruins connaissent bien) en font un atout parfait à sacrifier.
Ce que le match d’hier a confirmé, c’est que le Canadien est à un tournant. Martin St-Louis et Kent Hughes ne peuvent plus jongler avec autant de défenseurs gauchers. La hiérarchie est en train de se figer :
Lane Hutson et Kaiden Guhle sont les piliers.
Mike Matheson commence la saison, mais son avenir est limité. Ce sera une transaction ou un contrat à rabais.
Adam Engström est le joyau qui monte, mais qui a encore des croûtes à manger.
Florian Xhekaj profite de sa chanceé
Son frère Arber est protégé par les liens fraternels et le marketing lié à son aura.
Owen Protz est le shérif de demain.
Dans cette équation, Struble et Arber Xhekaj deviennent redondants. Deux défenseurs robustes, unidimensionnels, qui n’apportent rien d’unique par rapport à Protz à long terme. Montréal peut se permettre d’en sacrifier un… ou même les deux.
On le répète. Struble sera échangé en 2025-2026. Que ce soità Boston (Zacha) ou Pittsburgh (Crosby).
Ces décisions ne se prennent pas dans le vide. Dans un vestiaire, tout se sait. Hier, les joueurs présents ont compris que Protz venait de changer le rapport de force. Ses mises en échec, ses batailles gagnées, son autorité naturelle : tout ça a envoyé un message clair.
Et quand les caméras ont capté Arber Xhekaj dans les estrades, le malaise était évident. Un vétéran de 24 ans, déjà menacé par un jeune de 19 ans. Un « sheriff » qui voit un autre plus jeune, plus discipliné, plus intelligent, prendre sa place sous ses yeux.
Il est encore trop tôt pour dire qui partira le premier. Mais les indices sont nombreux. Struble, avec son contrat facile à bouger et son profil apprécié ailleurs, semble le candidat naturel.
Xhekaj et son immense popularité à Montréal, pourrait le sauver... mais il risque tout de même d'être un abonné aux gradins dans un futur à moyen et long terme.
Pendant ce temps, Owen Protz a validé toutes les prédictions. C’est un défenseur fait pour la LNH. Pas dans cinq ans. Pas dans trois ans. Bientôt. Très bientôt.
Et quand ce jour viendra, Montréal devra trancher. Parce qu’on n’aligne pas deux shérifs sur la même patinoire.