Le cirque de l’été continue à Montréal. Alors que Kent Hughes échoue transaction après transaction, alors qu’il se fait rejeter systématiquement sur ses offres impliquant Logan Mailloux, Joshua Roy et les choix 16 et 17, voilà que le Canadien de Montréal s’accroche désespérément à un rêve impossible : convaincre Brock Boeser de s’amener au Canada.
Oui, Brock Boeser. L’ailier droit américain qui a déjà affirmé sans détour qu’il ne voulait plus jamais jouer dans un marché canadien.
Le même Boeser qui a dit que Vancouver était la seule équipe canadienne avec qui allait jouer dans sa vie.
Le même Boeser qui a été clair comme de l'eau de roche : il veut retourner chez lui au Minnesota, ou tenter sa chance avec les Bruins de Boston... ou une autre équipe américaine.
Le Wild vient de transiger Frederick Gaudreau et son salaire de 2,1 M$ au Kraken de Seattle pour les trois prochaines années en retour d'un choix de 4e ronde.
Il est clair que le Minnesota fait de la place pour soumettre une offre à Boeser.
Et pourtant, le CH insiste. Encore. Toujours. Comme s’il refusait d’accepter l’évidence.
La bombe médiatique vient de Maxime Truman, le journaliste toujours bien connecté dans les bureaux du Canadien de Montréal.
Truman a révélé que le Canadien de Montréal est « très, très intéressé » à Brock Boeser, et que les réunions internes se multiplient cette semaine dans la région de Montréal.
Des réunions où le nom de Boeser revient constamment. Des réunions stratégiques. Des rencontres de la dernière chance. Car l’état-major du CH sait une chose : leur été est en train de virer au cauchemar, et il faut trouver une vedette, n’importe laquelle, pour sauver la face.
Truman n’est pas le premier à parler de cet intérêt. Il y a quelques jours, Jimmy Murphy, journaliste américain de Boston, avait mentionné que le Canadien faisait partie d’un groupe de six équipes intéressées à Boeser : le Wild, les Kings, le Mammoth de l’Utah, les Red Wings, les Bruins… et le CH.
Mais alors que toutes les autres équipes sont réalistement dans la course, le nom du Canadien fait figure de décoration. Une mention pour remplir les lignes. Une illusion de compétition.
Le nom de Boeser est devenu un sujet central dans les bureaux du CH. Qu’on cherche désespérément un moyen de le convaincre, même contre toute logique.
On tente de dresser une liste d’arguments pour vendre Montréal comme une « destination rêvée ». On évoque la présence de Martin St-Louis. On parle du marché francophone, de l’attention médiatique, de l’effet Ivan Demidov.
On mise sur l’idée qu’en jouant avec un jeune talent comme Demidov, Boeser pourrait retrouver son feu sacré et redevenir un marqueur de 40 buts.
Le Canadien de Montréal, malgré les vents contraires, se prépare activement en coulisses à recevoir Brock Boeser en grande pompe, dès l’ouverture du marché des joueurs autonomes, le 1er juillet.
Selon des sources bien branchées dans l’entourage de l’organisation, un plan de visite complet est déjà prêt : rencontre avec Martin St-Louis et les dirigeants, visite guidée des installations ultramodernes du Complexe sportif de Brossard, présentation privée des vestiaires rénovés du Centre Bell, immersion dans l’environnement quotidien de l’équipe.
L’objectif? Convaincre Boeser que Montréal n’est pas qu’un marché canadien parmi d’autres, mais une ville unique, vibrante, capable de relancer sa carrière dans un contexte humain, structuré et passionnant.
Mais ce plan de charme ne sera activé que si Boeser accepte de mettre les pieds dans l’avion. Car tout commence par un oui.
À ce point, c’est de la fiction.
Car Boeser a déjà tout dit. À plusieurs reprises. Il ne veut pas du Canada. Il veut rentrer chez lui, au Minnesota. Ou tout simplement renrer aux États-Unis.
Montréal, c’est l’opposé de tout ce qu’il cherche : un marché instable, une reconstruction qui n'est pas terminée, et une pression médiatique qui le détruirait.
Boeser a traversé des moments difficiles. Des blessures en série. Des ennuis de santé. Un deuil familial qui l’a profondément bouleversé.
En 2022, il a perdu son père. Le hockey a cessé d’être une priorité. Et lorsqu’il a tenté de relancer sa carrière, son propre directeur général, Patrik Allvin, a fini le travail de destruction.
Lors de la conférence de presse suivant la date limite des transactions, Allvin a lancé cette réplique assassine :
« Si je vous disais ce qu’on m’a offert pour Boeser, je devrais quitter la salle, vous ne me croiriez pas. »
Comme si le DG voulait l'enfoncer un peu plus. Boeser aurait tout simplement été en furie des propos de son DG.
En 2023-2024, Boeser a connu une saison de 73 points. Mais l’année suivante, il a chuté à 50. Son différentiel ? Moins 25.
Une production en dents de scie, une santé fragile, un moral en vrac. Et malgré tout cela, le Canadien veut lui offrir un contrat à long terme.
On parle d’un pacte à long terme, pour un salaire de 6,5 à 7,5 millions $ par saison. Pour un ailier droit. Dans une équipe qui croule déjà sous les ailiers droits.
Car même si Boeser est talentueux, même s’il a déjà été un marqueur de 40 buts, il n’est pas ce dont le CH a besoin.
Montréal cherche un centre ou un ailier gauche. Un joueur capable de soutenir Nick Suzuki. Un centre pour libérer Kirby Dach. Un leader pour guider Ivan Demidov. Boeser n’est rien de tout ça. Il est un ailier droit, pur et dur. Il ne joue pas au centre. Il ne joue pas à gauche. Et il ne peut pas remplir un rôle de mentor.
Oui, Demidov peut jouer à gauche, car il est gaucher. Mais l’idée d’une ligne Demidov–Dach–Boeser n’est qu’un fantasme. Boeser veut gagner. Maintenant. Pas attendre trois ans pour qu’un plan de reconstruction atteigne sa maturité.
Le Wild, de son côté, a l’avantage émotionnel. Boeser vient de Burnsville. Sa famille est là. Ses repères sont là. Et l’équipe a besoin d’un ailier droit de sa trempe pour compléter son top-6. À égalité salariale, Boeser choisira le Wild.
Mais Montréal continue d’espérer. Hughes et Gorton vont bel et bien parler à l’agent de Boeser. Continuer de se réunir en rêvant à l'ailier droit. Mais à quoi bon ? Boeser ne veut pas venir. Il l’a dit. Il l’a répété. Et il le pense.
Ce qui est tragique dans tout cela, c’est que le CH n’a rien appris. Chaque été, c’est la même histoire. Une vedette est disponible. Son nom circule. Les partisans s’emballent. Les rumeurs explosent. Et puis… silence. Refus. Déception.
Pourquoi ? Parce que les dirigeants persistent à croire que Montréal est une destination de choix. Ce ne l’est pas. Pas en reconstruction. Pas pour un Américain de 28 ans qui veut gagner maintenant.
Et pourtant, Kent Hughes continue. Il continue parce qu’il doit. Parce qu’il a échoué sur tous les autres fronts. Il ne reste plus que Boeser pour lui sauver le derrière.
Une cible hors d’atteinte. Mais on tente quand même. Comme un joueur de poker qui mise son dernier jeton sur un tirage impossible.
Mais les dirigeants du CH s’acharnent. Comme s’ils voulaient montrer qu’ils n’ont pas tout raté. Comme s’ils voulaient offrir aux partisans un mirage réconfortant. Mais ce mirage ne se transformera jamais en réalité.
Le dossier Boeser est clos. Définitivement.
Et chaque seconde perdue à rêver à ce mirage ne fait que retarder la vraie reconstruction.