5,74 millions de dollars: le nouveau contrat de Zachary Bolduc sur toutes les lèvres

5,74 millions de dollars: le nouveau contrat de Zachary Bolduc sur toutes les lèvres

Par David Garel le 2025-10-14

Derrière le sourire de Kent Hughes se cache un véritable stratège du plafond salarial. Depuis son arrivée à la tête du Canadien de Montréal, le directeur général ne cesse de surprendre par son habileté à signer ses joueurs vedettes à des montants inférieurs aux projections du marché.

Avec la signature historique de Lane Hutson à 8,85 millions de dollars par saison pour huit ans, Hughes a frappé un grand coup. Mais ce n’est que le début d’une série de manœuvres calculées. Le prochain sur sa liste? Zachary Bolduc.

Car oui, après avoir assuré la présence à long terme de Hutson, avec des bonus de signature astronomiques mais une structure avantageuse pour le CH, Hughes peut maintenant se concentrer sur les autres morceaux de son noyau.

Et l’un des plus urgents, c’est Bolduc. L’ancien choix de premier tour, relancé à Montréal depuis son arrivée dans l’échange de Mailloux, est rapidement devenu un rouage essentiel de l’attaque.

Ses performances sur le premier avantage numérique, sa chimie avec Cole Caufield et son sens du but font de lui une priorité.

Mais Hughes n’est pas du genre à se laisser attendrir par l’éclosion d’un joueur. Il voit plus loin. Il calcule. Il anticipe le marché.

Et selon les projections de CapWages, Bolduc vaut actuellement 5,74 millions de dollars par année sur un contrat à long terme, ou 3,17 M$ s’il accepte un contrat pont.

En comparaison, un joueur comme Kaiden Guhle, défenseur top-4, a signé pour 5,5 M$. Bolduc pourrait très bien être à l’aise dans cette fourchette, surtout si l’on considère sa mentalité terre-à-terre et son envie de rester à Montréal.

Mais attention: si Bolduc continue sur sa lancée, avec une saison de 30 buts, la dynamique changera radicalement.

Il pourrait revendiquer un contrat de 7 à 8 millions. C’est pourquoi Hughes veut agir rapidement. Il l’a fait avec Hutson. Il tentera de le faire avec Bolduc.

Ce n’est pas tout. Le portrait salarial du CH pour 2026-2027 devient de plus en plus clair. Avec Hutson dans la feuille à 8,85 M$ et 27 M$ déjà engagés sur 17 joueurs, Hughes doit composer avec les fins de contrat de Patrik Laine, Kirby Dach, Joe Veleno, Mike Matheson, Arber Xhekaj... et Bolduc.

Parmi ceux-là, Laine ne sera pas de retour. Son contrat sera simplement être effacé de la masse. Idem pour Dach, qui ne reviendra pas à Montréal selon nous, à moins qu'il prouve qu'il mérite de rester. De toute façon, s'il reste, il sera payé des peanuts. Cela laisse de la marge de manœuvre.

Et cette marge, Hughes compte bien l’utiliser pour verrouiller ses joueurs-clés à prix réduit. Après Caufield, Slafkovsky, Guhle et Hutson... Bolduc.

Puis probablement Matheson, que Hughes rêverait de conserver autour de 6 M$ annuels. Ensuite Xhekaj, qui pourrait accepter moins de 2 M$ pour prolonger. C’est toute une structure que le DG met en place, loin des standards du marché actuel.

Certains y verront une forme d’arnaque, un modèle à la Tampa Bay où les vedettes acceptent moins pour gagner. D’autres y verront une opportunité de construire un véritable contender.

Mais une chose est sûre: Hughes a compris que pour réussir dans la nouvelle LNH, il faut payer les bons joueurs au bon prix. Pas plus. Pas moins.

Zachary Bolduc, qui est encore sous contrat pour la saison en cours, sait que son moment approche. Ses agents aussi.

Et si Hughes frappe vite, il pourrait une fois de plus surprendre tout le monde avec une signature qui défie les projections. Pour le meilleur du CH. Et pour la paix d’esprit du joueur, qui s’ancre dans une organisation en pleine ascension.

Après tout, la vraie valeur d’un joueur ne se mesure pas seulement en dollars, mais en impact. Et Bolduc, lui, veut marquer l’histoire à Montréal. Pas juste sa feuille de paie.

Mais attention : derrière cette philosophie de « rabais consentis », il y a une pression énorme, presque invisible, que Hughes exerce sur ses joueurs.

Une pression d’appartenir à un groupe uni, qui se sacrifie pour un but commun. Une pression d’adhérer à une vision où les vedettes ne signent pas pour maximiser leur valeur individuelle, mais pour bâtir quelque chose de durable. C’est exactement ce qui s’est passé avec Lane Hutson, et ce sera bientôt le test décisif pour Bolduc.

Car le jeune Québécois n’est pas naïf. Il sait que l’organisation l’aime. Il sait qu’il a un rôle central dans le futur de l’équipe. Mais il sait aussi qu’il vaut bien plus que 5,74 millions de dollars par année.

S’il produit comme prévu, il pourrait, dans n’importe quel autre marché, viser entre 7,5 et 8,5 M$ par saison. Mais à Montréal, ce genre d’appétit est mal vu. Le DG ne le dira jamais ouvertement, mais le message est clair : si tu veux faire partie du noyau, tu joues le jeu.

Ce n’est pas un hasard si les agents de Bolduc attendent. Ils observent les chiffres, mais surtout le ton. Car s’il y a bien une chose que Hughes déteste, c’est se faire dicter la cadence. C’est lui qui mène la danse. Lui qui décide du moment.

Et si l’on se fie aux signatures précédentes, ce moment arrive toujours un peu plus tôt que prévu. Avant que la courbe de valeur n’explose.

Bolduc, donc, est sur la corde raide. S’il joue trop bien, il se met en position de force… mais risque de se heurter au mur salarial de Hughes.

S’il accepte de signer maintenant, à rabais, il s’assure un rôle à long terme, dans un contexte favorable. Mais il hypothèque peut-être quelques millions. Ce genre de dilemme n’existe que dans des organisations bien gérées. Et c’est probablement là que Kent Hughes, le stratège discret, est le plus redoutable.

La machine est en marche. Et Bolduc est le prochain pion à tomber. Reste à savoir à quel prix.