Cauchemar pour Zachary Bolduc: un traitement inacceptable de Martin St-Louis

Cauchemar pour Zachary Bolduc: un traitement inacceptable de Martin St-Louis

Par David Garel le 2025-10-21

La victoire du Canadien contre Buffalo a redonné le sourire à Montréal, mais Zachary Bolduc, lui, vit un véritable cauchemar.

Celui d’un joueur qu’on voyait devenir une pièce centrale du renouveau offensif du CH et qu’on réduit aujourd’hui au silence sur un quatrième trio anonyme, aux côtés d’Owen Beck et de Joe Veleno.

Hier soir, Bolduc a joué 11 minutes. Un seul tir à 5 contre 5, aucun moment marquant, aucune séquence digne du joueur explosif qu’on a connu à Saint-Louis.

Chaque fois que les caméras le montraient sur le banc, son visage parlait pour lui : regard vide, mâchoire crispée, le regard des mauvais jours.

Ce n’est plus le même Zachary Bolduc. Et dans l’entourage du joueur, on commence à murmurer ce que plusieurs pensaient tout bas : il regrette déjà d’avoir quitté les Blues.

À Saint-Louis, il avait trouvé sa place. Jim Montgomery lui faisait confiance, le plaçait dans le top 6, sur la première unité d’avantage numérique.

Depuis le Tournoi des Quatre Nations, Bolduc roulait à un rythme hallucinant : 16 buts à ses 29 derniers matchs, l’équivalent d’une cadence de 45 buts par saison sur 82 matchs.

Il était devenu un des jeunes ailiers les plus dangereux de la LNH, un marqueur en feu.

Puis, il arrive à Montréal, marque à ses trois premiers matchs, battant un record vieux de plus de 20 ans, le premier joueur du CH à marquer dans chacun de ses trois premiers matchs depuis Yanic Perreault en 2002.

Et aujourd’hui ? Relégué au quatrième trio, comme s’il n’avait rien prouvé.

Une gestion incompréhensible de la part de Martin St-Louis.

On peut difficilement critiquer le coach du CH pendant que son équipe gagne : 5 victoires en 7 matchs, c’est une fiche qu’on prend n’importe quand.

Mais cette réussite collective ne doit pas cacher une réalité troublante : le coach brise le rythme de ses meilleurs jeunes joueurs.

Hier, Bolduc a joué 11 minutes 20. Josh Anderson ? 16 minutes. Jake Evans ? 18 minutes. Le trio Evans-Anderson-Gallagher, censé n’être qu’une unité de soutien, a même joué plus que le duo Newhook-Kapanen-Demidov, pourtant présenté comme le deuxième trio officiel.

Pendant ce temps, Bolduc, celui qui a donné le ton au début de la saison, attend sur le banc, réduit à un rôle de plombier qu’il ne mérite pas.

Le joueur le plus en feu du CH, maintenant invisible... merci à St-Louis.

Il suffit de revoir ses chiffres avec les Blues pour mesurer l’ampleur du gâchis : sur un rythme de 45 buts, impliqué dans plus de 60 % des buts de son équipe lorsqu’il était sur la glace, Bolduc était le symbole d’un jeune joueur prêt à exploser.

À Montréal, il est devenu un fantôme.

Invisible à 5 contre 5, cantonné à un rôle qu’il n’a jamais eu à jouer, il ne touche plus à la rondelle. Et quand il la touche, il est déjà pressé de s’en débarrasser pour ne pas commettre d’erreur.

C’est un cercle vicieux : moins il joue, plus il doute, et plus St-Louis l’utilise peu.

Mais le pire, c’est qu’on sent que cette décision est émotionnelle. Depuis le camp, Bolduc semblait dans la mauvaise colonne du tableau. Ses minutes ont fondu, son sourire aussi.

Il pensait avoir la chance de jouer avec Ivan Demidov au début du camp, mais St-Louis ne lui en a jamais donné la chance.

Des proches du joueur racontent que Bolduc « s’ennuie de Montgomery », que « là-bas, il sentait qu’il avait le droit de se tromper ».

Ici, la marge d’erreur est mince. Trop mince pour un joueur créatif.

Sous Montgomery, il avait le feu vert ; sous St-Louis, il a le couteau sous la gorge.

Il faut dire qu’il y avait déjà des signes avant-coureurs dès le camp d’entraînement. Zachary Bolduc n’était pas lui-même. On l’a senti nerveux, éteint, presque ailleurs.

Il ne dira jamais qu’il n’a pas voulu venir à Montréal, mais tout dans son langage corporel laissait deviner qu’il encaissait encore le choc de la transaction.

Cet été, il a mis du temps avant de rencontrer ses nouveaux coéquipiers, préférant s’entraîner seul, loin du brouhaha.

À son arrivée au Complexe de Brossard, plusieurs observateurs ont noté un joueur en retrait, déçu, fatigué mentalement.

Même pendant les tests physiques, il ne projetait pas l’énergie d’un jeune qui veut conquérir la ville. Ses résultats ont d’ailleurs été jugés moyens, surtout pour un joueur dont le style repose sur la vitesse et l’explosivité.

Martin St-Louis, très attentif à la condition physique et à la “disposition mentale” de ses joueurs, l’a remarqué. Et selon plusieurs sources, c’est peut-être là que quelque chose s’est brisé. Un premier malentendu. Une première impression qui laisse des traces.

Mais est-vraiment la façon d'accueillir un nouveau joueur dans ses rangs?

C’est d’autant plus cruel que le Canadien manque cruellement de buteurs naturels.

Et voilà que l'un des seuls joueur capable de marquer sur réception, en angle fermé, en contre-attaque ou devant le filet, passe ses soirées à regarder les autres patiner.

Certains observateurs commencent à s’en inquiéter : combien de temps avant que Bolduc perde confiance ?

Combien de temps avant qu’il demande un changement d’air ?

Ce soir, ses 11 minutes étaient les plus silencieuses de sa jeune carrière.

Et chaque plan de caméra sur son visage montrait la même chose : la frustration d’un joueur qui se sait inutilement puni.

Martin St-Louis a beau dire qu’il récompense le mérite et l’effort, la gestion de Bolduc est inacceptable.

Quand les Evans, Gallagher et Anderson de ce monde jouent plus que tes meilleurs espoirs, on ne parle plus de mérite, on parle de préférence... de chouchous...

Zachary Bolduc n’a pas oublié d’où il vient : le Québec l’a vu éclore, Saint-Louis l’a vu s’imposer, et Montréal l’étouffe.

À 22 ans, il n’a pas besoin d’être “protégé”. Il a besoin de glace, de rythme, de confiance.

Et pour l’instant, il n’a rien de tout ça.

Il est coincé sur le quatrième trio, privé de ses repères, de ses automatismes et de son rôle naturel.

Son regard hier soir disait tout : le cauchemar continue.