TVA Sports annonce le début de la fin entre Zachary Bolduc et Martin St-Louis.
Le malaise qui couve depuis des semaines entre Martin St-Louis et son jeune attaquant est désormais exposé au grand jour.
Car lorsque Jean-Charles Lajoie, en direct sur TVA Sports, s’emporte et lance :
« Martin, si tu n’aimes pas Bolduc, dis-le à tes boss ! »,
Ce n’est plus un simple commentaire d’humeur, ce n’est plus une analyse agressive destinée à faire réagir le public : c’est l’expression cruel d’un constat partagé à travers la ligue, un aveu à peine masqué que le coach du Canadien ne croit pas en Bolduc, qu’il ne veut pas le gérer, qu’il ne veut pas le développer, et qu’il préférerait clairement passer à autre chose plutôt que de lui offrir le moindre rôle d’importance.
Même Tony Marinaro, pourtant beaucoup plus mesuré que JiC dans ce genre d’affaires, a ajouté une pièce lourde au dossier en affirmant que Bolduc ne joue tout simplement plus dans les situations serrées parce que « l’entraîneur n’a pas confiance en son jeu sans la rondelle », ce qui équivaut, dans le système rigide et obsédé par les responsabilités que prône St-Louis, à une condamnation.
La séquence des derniers jours en est la preuve la plus brutale : Bolduc commence un match sur le premier trio, est cloué au banc le soir même, poursuit la semaine en glissant au quatrième trio, puis termine l'autre rencontre avec 7 minutes 54 secondes de jeu, neuf présences au total, littéralement un rôle de figurant.
Et quand un entraîneur agit ainsi, le reste de la Ligue le remarque très rapidement.
Ce n’est donc pas un hasard si Rick Dhaliwal, à Vancouver, commence à mentionner que les Canucks observent la situation, flairant une opportunité d’acheter bas un joueur encore jeune, talentueux, qui, dans un environnement différent, pourrait redevenir l’attaquant explosif qu’il était à Saint-Louis.
Les échanges potentiels évoquent déjà des noms comme Kiefer Sherwood, ce qui illustre parfaitement à quel point la valeur perçue de Bolduc commence à s’effondrer sous les décisions répétées du coach montréalais.
Et ici se trouve tout le cœur du malaise : Le problème n’est pas que Bolduc joue mal. Le problème est que St-Louis n’en veut pas.
Car lorsqu’un entraîneur aime un joueur, il lui pardonne. Il le ramène rapidement dans un rôle favorable. Il cherche à le remettre en marche.
Dans le cas de Bolduc, chaque erreur coûte une période. Chaque revirement coûte un trio. Chaque mauvaise lecture coûte une soirée entière.
Ce qui rend la situation encore plus explosive, c’est que cela ne vient pas de l’interprétation des médias : ce sont les hommes les plus influents du paysage sportif montréalais qui affirment maintenant à voix haute ce que les partisans chuchotaient depuis longtemps, soit que Martin St-Louis ne voit pas Bolduc comme un morceau important de son plan, peut-être même pas comme un morceau utile.
Et pourtant, au milieu de cette tempête, voici que Bolduc lui-même, invité à La Poche Bleue, adopte une posture complètement opposée à toute l’hystérie qui l’entoure, livrant un message qui tient davantage de la gestion de crise que du témoignage authentique :
« C’est un privilège de jouer pour Martin St-Louis. »
Bolduc parle d’un passionné, d’un communicateur, d’un coach aux attentes claires, mais ce qu’il décrit ressemble davantage à de la gestion de crise.
C’est ce qu’on appelle du damage control, pas un portrait émotionnel d’une relation saine.
Le jeune tente de protéger son image auprès d’une fanbase inflammable, tente de protéger le vestiaire, tente surtout d’éviter de se mettre en porte-à-faux avec un coach qui, déjà, réduit sa présence comme s'il était un joueur de las ligue américaine.
Il est trop intelligent pour faire exploser le dossier publiquement. Trop bien conseillé pour semer une guerre médiatique.
Mais derrière le ton calme et les compliments polis, personne n’est pas naïf. : Bolduc ne dit pas ce qu’il pense, il dit ce qu’il doit dire.
D’un côté, St-Louis, qui exige une rigueur défensive obsessionnelle, qui évalue ses ailiers davantage sur leurs replis que sur leurs instincts offensifs, qui traite chaque erreur comme un affront personnel, et qui ne semble pas croire que Bolduc peut atteindre ce niveau d’exécution.
De l’autre, Bolduc, un marqueur pur, un créateur d’espace, un attaquant dont l’ADN est tourné vers l’attaque, condamné à jouer des minutes de pauvree dans un système où les créateurs ne sont pas libérés… mais surveillés.
Et quand une tension coach-joueur dure trop longtemps, le hockey moderne offre deux issues : changer l’entraîneur ou changer le joueur.
À Montréal, on a choisi la deuxième voie depuis longtemps.
