Il y a parfois, dans la LNH, des glissements de terrain qui se produisent sans prévenir.
Des revirements de situation incroyables où la rumeur dominante, répétée pendant des mois, s’effondre du jour au lendemain pour laisser place à un tout autre scénario.
À Boston, tout le monde croyait savoir. Pavel Zacha devait partir. Son nom circulait sans arrêt depuis le repêchage, au point de devenir un bruit de fond permanent.
Mais voilà que les insiders les mieux branchés, comme Jimmy Murphy à RG Media, laissent tomber une bombe : ce n’est peut-être pas Zacha qui quittera Boston… mais Casey Mittelstadt.
Et là, c’est un tout nouveau jeu qui s’ouvre.
Un centre gaucher, profil rare… et en chute libre...
Casey Mittelstadt n’est pas un inconnu. Huitième choix au total du repêchage 2017, il a déjà été vu comme le futur centre offensif des Sabres. Après des saisons de 57 et 59 points, il semblait enfin avoir trouvé sa vitesse de croisière.
Mais la dernière année a été pénible.
Entre le Colorado et Boston, il n’a inscrit que 15 buts et 40 points en 81 matchs. Pis encore, après son arrivée chez les Bruins à la date limite des transactions, il a plafonné à 4 buts et 2 passes en 18 matchs. Un rendement discret, voire inquiétant, pour un joueur payé 5,7 M$ par saison.
Le plus révélateur? Selon les sources de Jimmy Murphy, les Bruins n’avaient même pas le joueur de centre dans leur viseur principal lorsqu’ils l’ont acquis en mars.
Les Bruins ont acquis Casey Mittelstadt, l’espoir William Zellers et un choix de deuxième ronde en 2025 des mains de l’Avalanche du Colorado, en échange de l’attaquant Charlie Coyle et d’un choix de cinquième ronde en 2026.
Ce que les Bruins voulaient absolument, c’était Zellers, un jeune attaquant américain repêché en 2024 (3e ronde, 76e au total par le Colorado), et le choix de deuxième ronde. Mittelstadt n’était, aux yeux de l’organisation, qu’un “ajout” pour équilibrer la transaction.
Depuis, son intégration à Boston a été catastrophique. Et plusieurs dirigeants de la LNH pensent que Don Sweeney ne rêve que de le “flipper” ailleurs pour un autre jeune actif.
À Montréal, le constat est le même depuis le début de l’été : Nick Suzuki a besoin d’aide, Ivan Demidov a besoin d’un vrai centre.
Joe Veleno est venu combler un trou défensif, mais personne ne l’imagine jouer sur un trio offensif aux côtés de la nouvelle coqueluche russe.
Pendant ce temps, tout le monde s'attend à ce que Kirby Dach "choke" sa vie une fois de plus.
Or, sur le marché, les options sont rarissimes. Les centres top 6 ne se vendent pas à rabais. Et pour l’instant, à part Marco Rossi (qui n'intéresse pas le CH) ou un coup d’éclat post-Olympiques pour Sidney Crosby, ou un miracle à la Mason McTavsih, Kent Hughes se retrouve avec… rien.
C’est là que Mittelstadt devient intéressant. Un centre gaucher pur, capable de produire 50-60 points dans un bon environnement, disponible pour des peanuts, et qui pourrait tenir le fort en attendant Michael Hage ou un autre centre d’avenir.
Ce qui fait saliver, ce n’est pas juste le profil. C’est le prix.
Selon RG Media, les Bruins seraient prêts à céder Mittelstadt contre un espoir de second plan. Pas un intouchable. Pas un choix de première ronde. Un “B prospect” ou un jeune qui stagne.
Et là, difficile de ne pas voir Joshua Roy ou Owen Beck dans la mire. Deux jeunes qui ont encore du potentiel, mais dont la valeur interne au CH semble dégringoler.
Du côté de Joshua Roy, le silence des dirigeants comme signal d’alarme.
Quand un joueur de 21 ans lâche en public :
« Je n’ai pas eu de discussion avec le Canadien… »… ce n’est pas banal.
Pour un jeune autrefois roi de la LHJMQ (119 points en 2021-2022), la conclusion est brutale : il n’est plus dans les plans.
À Laval, il a été bon mais pas dominant (20 buts en 47 matchs). À Montréal, il a été invisible en 12 matchs. Et maintenant, il est loin dans la hiérarchie.
Roy a du talent, mais il n’est plus considéré comme essentiel. Dans un marché comme Boston, où les Bruins cherchent justement des jeunes proches de la LNH, son profil pourrait séduire.
Beck, lui, vit un effondrement encore plus visible. Ancien 33e choix au total, centre deux sens discipliné, il a déjà été offert aux Islanders dans la transaction pour Noah Dobson (et refusé par Mathieu Darche qui a préféré Emil Heineman).
L’arrivée de Joe Veleno l’a encore reculé dans l’échiquier. Avec Jake Evans et Oliver Kapanen en concurrence, il n’a pratiquement aucun chemin vers un poste régulier cette saison.
Boston, qui veut rajeunir et ajouter de la profondeur au centre, pourrait voir en Beck un pari défensif sûr, capable d’absorber des minutes de troisième trio rapidement.
Pour les Bruins, céder Mittelstadt à Montréal aurait plusieurs avantages :
Économiser 5,7 M$ immédiatement.
Obtenir un jeune prêt à jouer ou presque, sous contrat d’entrée.
Continuer leur transition vers un noyau plus jeune, amorcée au repêchage.
Et contrairement à un échange de Pavel Zacha, celui de Mittelstadt ne déclencherait pas le même tollé chez les partisans, tant son passage à Boston a été discret.
Pour le Canadien, la tentation est évidente.
Mittelstadt ne serait pas une solution à long terme, mais un pont : deux ans de contrat, assez pour couvrir l’incertitude Dach, encadrer Demidov, et préparer l’arrivée de Hage.
Le risque financier est limité.
Et le risque sportif est modéré : si ça ne marche pas, il devient lui-même un actif échangeable à la date limite 2026 ou 2027.
Petit détail qui n’en est pas un : Luke Mittelstadt, le frère de Casey, appartient déjà à l’organisation du CH. Repêché en 7e ronde en 2023, Luke a impressionné au camp de développement cet été, ayant été l'un des meilleurs défenseurs de l'évènement.
Dans un marché où les relations et le confort personnel comptent, réunir les deux frères pourrait être un coup de pouce psychologique.
Luke Mittelstadt, défenseur gaucher de 22 ans, 5 pieds 11, 179 livres, est un choix modeste sur le papier, mais qui est rapidement devenu un coup de cœur interne, notamment pour Rob Ramage et Francis Bouillon, responsables du développement des joueurs.
Le joueur, lui, n’a jamais caché son attachement à l’équipe. En avril dernier, on apprenait qu’il évaluait ses options pour la saison 2025-2026.
Oui, il aurait pu signer tout de suite avec Montréal et se rapporter au Rocket de Laval dès cet automne. Mais fidèle à ses racines, il a choisi de retourner pour une quatrième année avec les Gophers de l’Université du Minnesota, programme mythique dans son État natal.
« Je suis un partisan des Gophers depuis que j’ai 3 ans. Ramener un championnat, ça signifierait beaucoup pour moi », a-t-il expliqué.
Sur la glace, Mittelstadt n’est pas spectaculaire. Ses faits saillants YouTube dépassent rarement les 200 vues. Mais pour les entraîneurs et les dirigeants du CH, c’est un modèle de constance. Bouillon le dit sans détour :
« Ce n’est pas un gars qui flashe. Mais dans tous les matchs que j’ai vus, mes rapports, c’est du copier-coller parce qu’il fait tout bien. »
Rob Ramage, lui, insiste sur son intelligence de jeu et son efficacité défensive. Lors d’une rencontre entre défenseurs, il l’a présenté à ses pairs :
« Il ne mesure pas 6 pi 4, il ne pèse pas 220 lb. Il joue comme on l’enseigne. Ses angles d’approche sont efficaces, il est très constant. Ses entraîneurs l’aiment beaucoup. »
Fait intéressant : Luke Mittelstadt n’a pas toujours été ce défenseur défensif fiable. En 2021-2022, avec les Capitols de Madison dans l’USHL, il a marqué 19 buts et obtenu 55 points en 60 matchs, un profil de pur offensif.
Mais au fil de sa progression universitaire, il a changé de style pour se concentrer sur l'art de bloquer des buts adverses. Lui-même le dit :
« Je n’ai peut-être pas autant de talent que Lane Hutson. Donc je dois empêcher l’autre équipe de marquer. »
Pourquoi c’est une carte cachée pour le CH?
Si Casey Mittelstadt débarquait à Montréal, les deux frères se retrouveraient à quelques kilomètres l’un de l’autre. Luke, même s’il ne monte pas directement avec le grand club, pourrait jouer au Rocket de Laval, littéralement à côté de Montréal.
La proximité géographique leur permettrait de s’entraîner ensemble, de se soutenir au quotidien, et de renforcer leurs liens dans un environnement professionnel commun.
Ce type de situation peut avoir un impact énorme sur la motivation et la performance des deux joueurs. Casey aurait un repère familial dans un nouveau marché exigeant, et Luke bénéficierait d’une stimulation quotidienne avec un frère établi dans la LNH.
Et après?
Pour l’instant, Luke Mittelstadt veut conclure sa carrière universitaire sur un titre national avec les Gophers. Mais son intention est claire : il se voit dans l’organisation montréalaise à long terme. S’il signe après sa saison NCAA, il pourrait rejoindre Laval pour le sprint final et les séries de la Ligue américaine.
Le scénario le plus probable : il commence à Laval en 2026, pousse pour un poste à Montréal à mesure que la défense se transforme, et pourrait devenir, à moyen terme, un septième défenseur fiable capable de combler des absences en cas de blessure.
En clair, même si Luke Mittelstadt n’est pas une star annoncée, il représente une pièce discrète mais précieuse du casse-tête. Et si Kent Hughes ramenait son frère Casey, l’effet domino pourrait bien rapprocher encore plus ce “soldat silencieux” de la LNH.
Surtout que Luke Pour Casey, ce serait l’occasion de relancer sa carrière dans un environnement où il ne part pas de zéro. Pour Luke, ce serait un mentor naturel au sein même de l’équipe.
Si Hughes veut vraiment ajouter un centre capable de jouer to -6 à court terme, c’est le moment de frapper. D’autant plus que l’étiquette de “rival de division” ne pèse pas autant sur un joueur qui n’est pas une pièce maîtresse.
Il reste une inconnue : jusqu’à quel point les Bruins veulent vraiment échanger Mittelstadt maintenant?
Certains insiders croient qu’ils pourraient le garder jusqu’à la prochaine date limite pour regonfler sa valeur.
Mais si une offre honnête arrive dès cet été, Boston pourrait céder. Car garder un joueur qui n’est pas au cœur du projet n’a pas beaucoup de sens dans une équipe qui commence à remodeler son noyau.
Dans un marché où les centres top 6 disponibles sont une espèce en voie d’extinction, Casey Mittelstadt est un spécimen rare :
Profil recherché (centre gaucher offensif).
Disponible pour un prix abordable.
Contrat à court terme.
Valeur en chute libre, donc marge de manœuvre dans la négociation.
Pour Montréal, c’est une porte entrouverte. Et pour Hughes, qui répète qu’il ne veut pas sacrifier ses intouchables, c’est l’occasion rêvée d’agir avec un coût minimal.
Si Boston veut un espoir de second plan, Joshua Roy ou Owen Beck peuvent entrer dans la transaction. Ce serait un adieu sans drame pour le CH, et un ajout immédiat pour les Bruins.
Le Canadien a trop attendu cet été pour sécuriser un 2C. Si Dach reste absent mentalement et physiquement, il n’y aura pas cinquante occasions de réparer l'erreur.
Parce qu’en octobre, quand la saison commencera, les regrets ne valent rien. Et à Montréal, on sait trop bien ce que ça coûte de jouer toute une année avec un trou derrière Suzuki.