128 millions de dollars: l’agent de Lane Hutson frappe un coup de circuit

128 millions de dollars: l’agent de Lane Hutson frappe un coup de circuit

Par David Garel le 2025-09-10

Dans les bureaux de Bill Guérin, au Minnesota, un tremblement de terre vient de secouer le monde du hockey. Kirill Kaprizov, vedette incontestée du Wild, a refusé une offre record de 128 millions de dollars sur huit ans. Oui, vous avez bien lu : 16 millions de dollars par saison. Et il a dit non.

C’est un coup de tonnerre. Un signal clair envoyé à toute la LNH. Le plafond salarial grimpe, les superstars ne veulent plus se faire attacher à rabais. Elles veulent garder leur liberté. Maximiser chaque dollar. Maîtriser leur destin. Et surtout, elles savent que l’avenir leur appartient.

Et pendant ce temps-là, à Montréal…

Alors que la planète hockey s’étrangle devant le refus de Kaprizov, un homme, dans l’ombre, sourit. Sean Coffey.

L’agent de Lane Hutson vient de frapper un coup de circuit. Lui, il a compris. Il sait exactement ce que le refus de Kaprizov signifie pour son client : un changement complet des règles du jeu.

Parce qu’à ce jour, la seule offre reçue par Lane Hutson de la part du Canadien de Montréal est une proposition de 8,5 millions de dollars par année sur huit ans. Un total de 68 M$.

C’est 60 M$ de moins que l’offre refusée par Kaprizov. Et l’ironie? C’est que Hutson est plus jeune. Et qu’il joue à une position où le marché explose encore plus vite.

Hutson n’a que 21 ans. Il sort d’une saison de 66 points, un trophée Calder en poche, et est vu comme le quart-arrière offensif du futur dans la LNH. Et pourtant, l’offre qu’on lui a faite est à un million complet de moins que celle de Noah Dobson, fraîchement débarqué à Montréal avec un contrat de 9,5 M$ par saison.

C’est ça, le scandale. Pas seulement le montant. Mais l’attitude du Canadien.

Un seul chiffre. Pas de contre-offre. Pas de négociations dynamiques. Pas de signaux d’ouverture.

Juste : « Voilà, prends ou laisse. »

Mais voilà : Sean Coffey laisse.

Et il a maintenant une arme supplémentaire. Le refus de Kaprizov. Car si un joueur de ce calibre dit non à 128 M$, comment voulez-vous qu’Hutson dise oui à 68 M$?

Tout ça crée une tension insoutenable à Montréal. Le dossier Hutson est devenu explosif. Et ce n’est pas juste une question d’argent. C’est philosophique.

Le DG Kent Hughes veut un contrat de huit ans. Point final. Pas de flexibilité. Pas de contrat plus court pour permettre à Hutson de renégocier plus tard. Pas de scénario à la Auston Matthews ou à la Kaprizov. Juste un « package deal » long terme. Parce que Hughes veut verrouiller à rabais.

Mais Coffey, lui, veut trois ou quatre ans. Pour que Hutson puisse toucher le gros lot quand le plafond atteindra 113, voire 120 M$. Comme Kaprizov.

Ce n’est pas de la gourmandise. C’est de la stratégie.

Le problème? C’est que Kaprizov, c’est un ailier explosif, électrisant, qui produit au rythme d’un joueur générationnel. 386 points en 319 matchs. Un génie russe. Une anomalie dans l’espace-temps de la LNH.

Mais Lane Hutson, c’est aussi un joueur générationnel. À la ligne bleue. Un magicien. Un prodige à la Quinn Hughes. Plus jeune que Kaprizov. Encore sous contrat recrue. Et le visage du renouveau du CH.

Il vaut son 9,5 M$, au minimum.

Et pourtant, on lui offre moins que ce que Chychrun touche à Washington (9M$). Moins que Dobson. Moins que Rasmus Dahlin.

Pourquoi? Parce qu’il n’a qu’une saison dans le corps? Alors que dans cette seule saison, il a dominé tous les défenseurs recrues de la LNH et battu des records d’organisation?

Le Canadien joue gros. Il croit que le temps est de son côté. Hutson ne peut pas signer ailleurs. Il ne peut pas recevoir d’offre hostile. Il n’est pas admissible à l’arbitrage. Il est, légalement, à leur merci.

Mais c’est une grave erreur de calcul.

Car en jouant la montre, le CH crée un climat toxique. Il brise la relation de confiance. Et pire encore, il place son joueur dans une tempête médiatique. Une tornade.

Surtout depuis que Noah Dobson est arrivé.

Selon plusieurs sources, dont Renaud Lavoie, c’est Dobson, et non Hutson, qui dirigera la première unité du jeu de puissance à Montréal. Une décision sportive? Peut-être. Mais surtout, une décision contractuelle.

Car si Hutson produit moins, son agent aura moins d’arguments. Et Hughes pourra dire :

« Tu ne vaux pas 10 M$. Tu ne joues même pas le PP1. »

Une manipulation habile, mais dangereuse.

Et comme si ce n’était pas suffisant, le père de Lane, Rob Hutson, a mis de l’huile sur le feu.

En entrevue avec Grant McCagg, il a déclaré que ses fils étaient aussi Canadiens et qu’ils pourraient un jour porter la feuille d’érable. Une déclaration qui a irrité USA Hockey… et jeté un froid au sein du CH.

Bill Guerin est furieux. Le Canadien est mal à l’aise. Et Lane se retrouve à devoir justifier les propos de son père, alors qu’il n’a rien dit lui-même.

Sean Coffey a tenté d’éteindre l’incendie en accusant les médias de déformer ses propos. Mais trop tard. 

Renaud Lavoie est allé jusqu’à comparer Rob Hutson au père d’Alex Galchenyuk. Un nom qui fait frémir les partisans. Un spectre qui plane sur toute cette négociation.

Ce que peu de gens réalisent, c’est que le temps presse. Si aucune entente n’est signée d’ici le 1er juillet 2026, le Canadien ne pourra plus offrir que sept ans. Le contrat de huit ans sera alors interdit.

Et si Hutson produit encore plus dans les deux prochaines saisons? Son prix grimpera à 11, voire 12 M$ par saison.

À ce moment-là, le DG aura deux options : plier… ou risquer de perdre son joyau.

Ce qui complique encore plus les choses, c’est l’harmonie salariale du CH.

Suzuki à 7,875 M$. Caufield à 7,85 M$. Slafkovsky à 7,6 M$. Et Dobson à 9,5 M$. (on ne compte la pas le 8,7 M$ de Patrik Laine).

Comment justifier un Hutson à 10 M$ ou plus?

Le vestiaire pourrait exploser. La hiérarchie pourrait être remise en question. Et les agents des autres joueurs pourraient commencer à exiger des hausses importantes.

Tout ça pour quoi? Pour avoir refusé de payer le bon prix au bon moment.

À Calgary, Dustin Wolf, un autre jeune prodige finaliste au Calder, a signé un contrat de sept ans à 7,5 M$ par saison. Un deal parfait. Un mariage d’engagement et de stabilité.

Son DG, Craig Conroy, a déclaré : « Ça envoie un message, les gars veulent être ici. »

À Montréal? Le message est inverse.

Hutson veut rester. Il le dit. Il le montre. Mais le CH refuse de le reconnaître. Et ça, c’est un message catastrophique pour le futur.

C’est ça, la vraie leçon du refus de Kirill Kaprizov. Les joueurs ont compris. La fenêtre pour frapper le gros lot est courte.

Kaprizov ne veut pas de stabilité à long terme à 16 M$. Il veut contrôler son avenir. Il veut parier sur lui-même. Et Hutson pourrait faire exactement la même chose.

Un contrat de trois ans.

Un rôle offensif de premier plan.

Et ensuite : la fortune.

Le Canadien de Montréal doit choisir. Maintenant.

Soit il paie. Soit il prend le risque de tout perdre.

Parce que si la relation avec Hutson se brise… ce ne sera pas réparable.

Et dans une LNH où les vedettes prennent le contrôle de leur carrière, Kaprizov vient de montrer la voie.

Sean Coffey l’a compris.

Et il se frotte les mains.