C’est officiel : Jayden Struble a décidé d’aller en arbitrage. Le défenseur de 23 ans, qui a disputé une saison honnête à Montréal, devient ainsi le centre d’un jeu dangereux entre ambition personnelle et réalités contractuelles d’un club en transition.
Pour le Canadien de Montréal, c’est un signal inquiétant. L’arbitrage, dans le monde de la LNH, c’est rarement un bon présage.
C’est une guerre verbale tendue, où l’équipe tente de rabaisser son joueur pour minimiser son salaire, et où l’agent du joueur tente de le gonfler à bloc. C’est une confrontation froide. Et parfois, les plaies ouvertes ne se referment jamais.
Jayden Struble a été solide, sans éclat. 56 matchs, 13 points, un différentiel de +2, une présence physique fiable, un jeu sans tricherie.
Il a gagné ses minutes. Il a comblé les absences. Une valeur sûre, un septième défenseur devenu indispensable. Mais cette saison, dans les coulisses du CH, il sent que la page est déjà tournée.
Car voici le problème : il y a trop de monde à gauche. Lane Hutson. Kaiden Guhle. Mike Matheson (toujours en poste malgré les rumeurs de transaction). Arber Xhekaj. Et dans l’ombre, Adam Engström pousse fort. Le corridor est bouché. Le message est flou. Et dans la tête des dans du CH et des journalistes, Struble est souvent laissé de côté.
Ce qu’on commence à comprendre, c’est que le Canadien veut libérer de l’espace de l'espace salariale pour une possible méga-transaction incluant un centre de premier plan.
Sidney Crosby? Anthony Cirelli? Mason McTavish? Hughes pourrait encore frapper un coup sur : que ce soit un vétéran ou une jeune star, Struble semble être redevenu une monnaie d’échange comme throw-in dans un immense "package deal".
Son nom a déjà été évoqué dans les négociations avec Vegas pour Nicolas Hague. Et on sait que Pittsburgh s’intéresse à lui : un club qui manque cruellement de robustesse à gauche, et où les options comme Owen Pickering, Ryan Graves ou Parker Wotherspoon ne font pas rêver. Struble serait un fit parfait dans la ville de Crosby.
Mais l’arbitrage, ça vient tout changer. Ça précipite les décisions. Struble veut plus que 813 750 $, son offre qualificative de pauvre. Il veut plus que 1.3 M$ aussi. (le salaire d'Arber Xhekaj).
Il a joué davantage qu’Arber Xhekaj cette saison. Il a été utilisé à égalité numérique. Il a même terminé des matchs. Son camp visera au minimum 1,5 M$ par année.
Le Canadien, lui, veut éviter une surenchère inutile. Il a déjà une ligne bleue congestionnée. Et ce n’est pas un hasard si la rumeur revient : Struble pourrait être inclus dans un package pour aller chercher du renfort immédiat.
Parce que Struble, ce n’est pas l’avenir. C’est le présent, pour une autre équipe.
L’arbitrage est prévu dans les prochaines semaines. Ce sera la dernière étape avant une rupture, ou un mariage à court terme.
Il est rare qu’un joueur ressorte grandi d’une telle procédure. Dans le passé, ce genre de démarche a souvent mené à une transaction dans les mois qui suivent. C’est une tension évidente, un froid silencieux qui s’installe dans le vestiaire. Et Struble le sait.
Le Canadien a de moins en moins de marge pour jongler. L’acquisition de Noah Dobson a changé la dynamique. L’arrivée d'un centre de premier plan va exploser la masse salariale. Et dans cette optique, Jayden Struble devient l’exemple parfait de l’effet domino.
Ce qui devait être un simple contrat-pont est maintenant devenu un test d’équilibre pour Kent Hughes. Garde-t-il Struble? Le laisse-t-il partir pour éviter l’arbitrage? Le signe-t-il avant pour éviter le combat sanglant devant l'arbitre? Ou le transforme-t-il en pièce maîtresse d’une transaction majeure?
Une chose est certaine : Struble ne sera jamais plus attirant qu’en ce moment.
Et Kent Hughes le sait.
Pendant ce temps, Jayden Struble sait trop bien à quel point il est supérieur à Arber Xhekaj et mérite bien plus de "cash. que lui.
Il est évident depuis plusieurs mois que Martin St-Louis a une nette préférence pour Struble. Peu importe la performance d’Arber Xhekaj, c’est toujours Struble qui obtient la faveur du coach.
Plusieurs sources affirment que St-Louis « sauterait une coche » si Kent Hughes décidait de se départir de Struble plutôt que de Xhekaj dans une éventuelle transaction.
Pour lui, Struble représente une forme de joueur “moderne”, calme, discret, sans aspérités. Une projection idéalisée de ce que St-Louis valorise. Xhekaj, avec son style de boxeur "poulet sans tête", plus intense, plus imprévisible, semble incarner tout ce que le coach cherche à éviter, voire à éliminer.
Et c’est cette dynamique biaisée qui nourrit aujourd’hui la surévaluation de Struble dans son propre camp. Voilà pourquoi son agent vise plus de 1,3 million de dollars par année, non seulement en raison du temps de glace accumulé, mais parce que Struble se croit, à l’interne, supérieur à Xhekaj.
C’est le cœur du problème : une perception installée et renforcée par Martin St-Louis lui-même. Si le coach pense que Struble est supérieur au shérif, alors il doit être mieux payé.
Arber Xhekaj a beau multiplier les efforts, revenir plus discipliné, jouer plus intelligemment, il reste le bouc émissaire silencieux d’un coach qui semble déjà avoir choisi ses « gars ».
Tant que cette dynamique ne changera pas, le débat Struble-Xhekaj continuera d’enflammer le vestiaire… et de polariser les décisions du DG.
Au fond, c'est Martin St-Louis qui a placé son DG dans le trouble. C’est à cause de ce qu’il a lui-même installé depuis le jour un : l’idée que Struble est plus intelligent, plus fiable, plus « NHL ready » qu’Arber Xhekaj.
Il l’a encensé à répétition, il l’a promu au détriment d’un gars qui ne demande qu’à jouer avec cœur. Résultat? Il est prisonnier de sa propre médecine.
Aujourd’hui, Struble ne peut plus être ramené à un rôle de soutien sans créer un malaise, sans briser une illusion. Il doit donc être payé, et cher. Plus que Xhekaj.
Mais en vérité, il n’est ni plus fort, ni plus utile. Il est juste plus « bien vu ». Et dans une équipe en transition, c’est ce genre de favoritisme qui finit par coûter cher. Très cher.