1,8 milliard de dollars pour bloquer Montréal: Mario Lemieux refuse de payer

1,8 milliard de dollars pour bloquer Montréal: Mario Lemieux refuse de payer

Par David Garel le 2025-08-06

Depuis des semaines, Mario Lemieux multipliait les efforts pour redevenir l’homme fort de Pittsburgh, pour reprendre le contrôle des Penguins, cette équipe qu’il a littéralement ressuscitée au début des années 2000, et qu’il a vendue en 2021 au groupe Fenway Sports Group pour 900 millions de dollars.

Mais voilà que le dossier a pris une tournure claire : Fenway veut 1.8 milliard de dollars, et Mario Lemieux refuse catégoriquement de payer ce prix.

C’est une bonne nouvelle?

C’est une excellente nouvelle… pour ceux qui rêvent de voir Sidney Crosby à Montréal.

Depuis un an, les rumeurs d’un possible échange de Sidney Crosby à Montréal se sont multipliées. Plusieurs sources ont rapporté que le capitaine des Penguins était écoeuré du chaos à Pittsburgh. Il en a marre des mauvais choix, des résultats médiocres, du naufrage organisationnel.

Il veut gagner. Encore.

Mais avec Kyle Dubas, tout s’effondre.

Erik Karlsson est devenu un poids mort. Kris Letang est à bout de souffle et indésirable sur le marché des transactions. Tristan Jarry a reçu un contrat de 5 ans et 26,875 M$ sans justification. Et les vétérans comme Bryan Rust et Rickard Rakell sont impossibles à échanger.

Et tout cela, Crosby l’a vu. Il l’a vécu. Il en est frustré. Brisé. Dégoûté.

Et pourtant, il tient. Il reste fidèle à sa promesse : tant qu’Evgeni Malkin est là, il ne bougera pas.

Mais attention : tout aurait pu basculer.

Mario Lemieux, s’il avait réussi à racheter les Penguins, aurait mis fin à la saga Crosby une fois pour toutes.

Pourquoi?

Parce que Lemieux n’acceptera jamais de voir Sidney Crosby terminer sa carrière ailleurs qu’à Pittsburgh.

Ce serait une trahison personnelle. Une blessure identitaire. Une insulte à son héritage.

Lemieux est très proche de Crosby. Il l’a hébergé, guidé, protégé. Il est son mentor. Et il le considère comme l’ultime ambassadeur de la franchise.

L’idée de voir Crosby finir avec le CH? Impensable pour lui.

Alors si Lemieux avait réussi son coup, le rêve montréalais mourait là.

Mais il a échoué. Et pour les partisans du Canadien… c’est une aubaine.

Elliotte Friedman, dans le dernier épisode de son balado 32 Thoughts, l’a confirmé : le groupe de Lemieux est très en dessous des attentes de Fenway.

Alors que le Lightning de Tampa Bay s’est récemment vendu pour 1,8 milliard de dollars, Fenway estime que les Penguins valent au moins autant. Après tout, ils ont Sidney Crosby. Ils ont une histoire. Une marque. Et un marché traditionnel.

Mais Mario Lemieux, dans un geste typique du businessman rusé qu’il est, a tenté de "lowballer".

S’il y a un homme qui incarne l’intelligence froide du monde des affaires dans la LNH, c’est Mario le magnifique. L’ancien numéro 66 n’a pas seulement dominé la glace, il a aussi humilié le monde financier du hockey professionnel avec un flair de requin qu’on n’avait jamais vu auparavant.

De tous les paiements différés accordés à des joueurs, aucun n’a rapporté autant que celui octroyé à Lemieux en 1999. Cette année-là, les Penguins de Pittsburgh étaient en faillite, étranglés par les dettes, incapables de payer leurs joueurs, et Lemieux, alors retraité depuis 1997, attendait toujours 32,5 millions de dollars que l’équipe lui devait.

Mais au lieu de poursuivre l’organisation en justice, il a flairé l’occasion d’une vie. Il a proposé un deal qui allait changer l’histoire : il a accepté de transformer 20 millions de cette dette en parts dans l’équipe, d’encaisser seulement 5 millions en argent, et de laisser tomber les 7,5 millions restants. Une perte sur papier, mais une prise de contrôle totale sur le plan stratégique.

Avec son partenaire Ron Burkle, il a ensuite redressé la franchise, bâti un empire autour de Crosby, Malkin et Letang, gagné trois autres Coupes Stanley, et fait exploser la valeur de l’équipe.

En novembre 2021, le duo Lemieux-Burkle a vendu les Penguins à Fenway Sports Group pour environ 900 millions de dollars.

Selon plusieurs sources, Lemieux aurait empoché près de 350 millions dans cette transaction. Et malgré la vente, il a gardé des parts minoritaires, question de rester dans le décor, toujours prêt à rejouer une carte au moment opportun.

Pas étonnant qu'aujourd'hui, il veut reprendre le club… en payant une fraction de ce qu’il vaut.

Et Fenway a répondu : non merci.

Pourquoi c’est bon pour Montréal?

Parce que tant que Lemieux n’a pas les clés du club, Crosby reste une option.

Il n’est pas encore parti. Il n’a pas encore demandé d’échange. Mais le ton change. La patience s’effondre.

Et s’il y a un clash cet hiver, si les Penguins s’effondrent encore, si Dubas échoue à échanger Karlsson, Rakell ou Rust, le vent peut tourner.

Et là, tout redevient possible.

Un scénario digne d’Hollywood : Crosby, au Centre Bell, pour sa dernière conquête. Une fin de carrière digne d'un film avec l'équipe de son enfance.

Et tout ça… grâce à l’échec de Lemieux.

Ce qui se passe à Pittsburgh en ce moment est catastrophique.

Kyle Dubas tente de rebâtir, mais personne ne veut de ses joueurs.

Erik Karlsson, à 11,5 M$ par année jusqu’en 2027, est invendable. Même avec la rétention de salaire de San Jose (1,5 M$), son contrat reste à 10 M$ pour les Penguins. Une catastrophe.

Les Hurricanes ont flirté avec l’idée, mais se sont ravisés.

Les Panthers ont dit non à cause du plafond.

Les Sénateurs ont fermé la porte.

Et pendant ce temps-là, Crosby voit le navire couler.

Il ne veut pas de Karlsson. Il ne l’a jamais voulu.

Il ne l’aime pas. Il ne respecte pas son style. Il ne le considère pas comme un guerrier.

Et chaque échec d’échange ajoute à sa colère.

Ce que peu de gens savent, c’est que les tensions sont vives entre Fenway et Lemieux.

Lemieux est encore actionnaire minoritaire. Il voit tout. Il assiste au désastre. Et il veut revenir pour remettre de l’ordre.

Mais Fenway ne veut pas vendre à rabais.

Ils voient les milliards arriver avec l’expansion (Houston, Atlanta). Ils veulent encaisser près de 2 milliarss de dollars.

Alors Lemieux est coincé. Impuissant. Et son offre de rachat est vue comme une tentative désespérée de reprendre le contrôle avant que les choses dégénèrent.

Friedman confirme : Crosby reste… pour l’instant...

« Il va commencer l’année à Pittsburgh. Il n’y a aucun doute là-dessus. »

Mais il faut aussi lire entre les lignes.

Friedman ne dit pas que Crosby va finir la saison à Pittsburgh. Il dit qu’il va commencer la saison.

Et ça, c’est très différent.

Parce que le dossier est vivant. Bouillant. Et en pleine évolution.

Et si le début de saison tourne mal? Si Malkin se blesse? Si l’équipe s’effondre encore?

Le téléphone de Kent Hughes pourrait sonner.

Et Crosby pourrait répondre.

C’est peut-être le plus grand paradoxe de cette histoire.

Mario Lemieux est un Québécois.

Un géant. Un héros. Un homme qui a tout donné pour sa ville d’adoption.

Mais aujourd’hui, son succès serait une tragédie pour le Québec.

S’il réussit à racheter les Penguins, il enterrera à jamais les espoirs de voir Sidney Crosby porter le chandail bleu-blanc-rouge.

Alors que faire?

Espérer son échec.

C’est dur à dire. Mais c’est la réalité.

Pendant que Lemieux négocie dans le vide, Kyle Dubas tente de vendre des meubles que personne ne veut.

Dubas est prisonnier de ses décisions. Prisonnier de son orgueil. Prisonnier d’une équipe qui a passé son apogée.

Et il sait que s’il ne livre pas cette année, il est mort professionnellement.

Il y a des moments où un échec devient une victoire.

L’échec de Mario Lemieux à racheter les Penguins est exactement cela.

C’est une ouverture historique pour Kent Hughes et le Canadien de Montréal.

Une fenêtre de quelques mois. Une opportunité unique.

Si Dubas s’effondre, si les Penguins ratent encore les séries, si Crosby décide que trop, c’est trop…

Alors oui.

Le rêve peut devenir réalité.

Et dans ce cas-là, ce sera le plus grand vol de l’histoire du CH.