2,2 millions de dollars pour Mathieu Darche : la facture pour sauver sa face à Long Island

2,2 millions de dollars pour Mathieu Darche : la facture pour sauver sa face à Long Island

Par André Soueidan le 2025-07-02

Mathieu Darche vient de signer un contrat de deux ans avec Emil Heineman, à 1,1 million par saison.

En apparence, c’est une entente modeste. Un pari à faible risque.

Mais quand on observe le contexte derrière cette signature, on comprend vite qu’elle cache quelque chose de plus profond : une tentative désespérée de sauver la face.

Car ce n’est pas n’importe quel joueur que les Islanders ont laissé filer : c’est Noah Dobson.

Un défenseur droitier de 25 ans, à l’apogée de sa carrière, avec un potentiel d’éclater comme l’un des meilleurs de sa génération.

Un défenseur top-2. Une licorne. Et ils l’ont perdu contre… Emil Heineman. L’échange fait encore grincer des dents à Long Island.

Darche, dans sa volonté d’économiser et de garder la ligne salariale à flot, n’était visiblement pas prêt à égaler les demandes de Dobson.

Le défenseur a signé un pacte de 9,5 millions $ par saison avec le Canadien. Un montant important, certes, mais dans un marché qui surpaye les défenseurs droitiers, c’était presque inévitable.

Et maintenant, pour tenter d’équilibrer la perception de cette transaction, Darche tente un coup de poker : miser sur un Heineman qui n’a jamais fait plus que 18 points en 62 matchs.

Un Heineman qui a été frappé par une voiture à Salt Lake City en janvier, qui a raté plusieurs semaines à cause d’un poignet amoché, et qui, malgré tout, a gardé sa fougue et sa combativité.

Mais soyons honnêtes. Même avec un solide camp et une belle énergie, Heineman n’a pas la même valeur que Dobson.

Il est un attaquant de soutien. Peut-être un joueur de troisième trio avec du potentiel offensif. Peut-être.

Et pendant ce temps, à Montréal, Kent Hughes rit dans sa barbe. Il vient de mettre la main sur un défenseur étoile sans avoir à sacrifier une pièce majeure de son alignement.

Il a profité d’un malaise profond qui semble avoir pour origine… Patrick Roy.

Parce que oui, plusieurs rumeurs font état d’une relation tendue entre Roy et Dobson. Une relation remontant à la LHJMQ, où Dobson évoluait chez les Titan d’Acadie-Bathurst, pendant que Roy dirigeait les Remparts de Québec.

Certains évoquent des affrontements houleux, d’autres parlent d’une dynamique toxique et d’un sentiment d’injustice mal digéré par Roy. Et si cette animosité avait suivi les deux hommes dans la LNH?

Depuis que Roy a repris les rênes à Long Island, Dobson semblait en retrait. Moins utilisé en avantage numérique, moins protégé à forces égales.

Des décisions qui ont fait sourciller plus d’un observateur.

À Montréal, on parle déjà d’un soulagement dans l’entourage de Dobson. Il aurait voulu tourner la page depuis longtemps.

Et quelle page il tourne. Le Québécois atterrit dans un environnement en pleine ascension, avec un jeune noyau dynamique : Slafkovsky, Suzuki, Caufield, Hutson, Demidov, Hage…

Le CH commence à ressembler à une vraie machine. Dobson, lui, devient le pilier défensif qu’on attendait depuis trop longtemps.

Et pendant ce temps, à Long Island, on panse les plaies. On tente de faire croire aux partisans qu’Heineman est une pièce centrale. Un joueur clé. Un gars capable de compenser l’absence de Dobson.

Mais les chiffres sont là. 2,2 millions pour deux ans, ce n’est pas un investissement digne d’un sauveur. C’est une rustine sur un pneu qui fuit. Un pansement sur une fracture ouverte.

On comprend Mathieu Darche. Il veut tourner la page, lui aussi. Il a tenté ce qu’il a pu pour retenir Dobson, peut-être.

Mais au final, il n’a pas su convaincre son défenseur numéro un de rester. Et aujourd’hui, il doit vivre avec cette réalité : il a perdu un pilier et récolté une pièce d’appoint.

Et c’est là que se trouve le véritable prix de la transaction : pas seulement les 2,2 millions donnés à Heineman, mais le coût symbolique d’avoir échoué à garder un joueur-clé.

Une erreur qui pourrait hanter l’organisation pour des années.

Pendant ce temps, Dobson a choisi l’équipe de son enfance.

Il retrouve le Québec, le Centre Bell, la ferveur montréalaise. Et surtout, il retrouve un projet excitant. Une équipe construite pour gagner, avec lui au cœur de la relance.

À Long Island, le constat est brutal. Il faudra plus que deux petites années d’Emil Heineman pour faire oublier la perte de Dobson.

Et pendant que les fans des Islanders digèrent encore mal l’échange, une autre vérité s’impose : à Montréal, on ne parle pas juste de rachat. On parle d’un vol en plein jour.

Souhaitons tout de même la meilleure des chances à Emil Heineman. Il n’a rien demandé à personne, et il a prouvé qu’il pouvait travailler fort, revenir d’une blessure et offrir une belle énergie.

Mais c’est une lourde responsabilité que d’être le joueur qui remplace, malgré lui, un défenseur vedette.

Et à Logan Mailloux, qui est aussi passé à Saint-Louis dans cette même transaction, bonne chance également.

Lui aussi aura une pression énorme sur les épaules, dans un marché qui ne lui fera aucun cadeau.

Mais au final, ce sont les partisans des Islanders qui restent avec l’impression d’avoir payé cher pour un pari risqué… pendant que Montréal empile les victoires à l’avenir.

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