500 000 dollars de trop: la descente de Phil Danault

500 000 dollars de trop: la descente de Phil Danault

Par David Garel le 2025-02-02

Phillip Danault vit une saison misérable à Los Angeles. Il n’y a pas d’autres mots.

Cinq petits buts 49 matchs. CINQ. Oui, il a accumulé 25 points grâce à quelques passes ici et là, mais soyons honnêtes : ce n’est pas pour ses talents de passeur que les Kings lui donnent un salaire exorbitant de 5,5 millions de dollars par année jusqu’en 2027.

Danault, c’est le gars qui devait amener une présence défensive d’élite, mais qui se fait humilier par des joueurs comme Connor McDavid en séries éliminatoires.

C’est aussi celui qui, à Montréal, n’a pas été capable de marquer en 22 matchs lors de l'épopée jusqu"en finale de la Coupe Stanley (son seul but était dans un filet désert).

Incapable d’acheter un vrai but, trois maigres passes...mais Danault était si bon défensivement.

On le savait à Montréal. Marc Bergevin le savait : Danault n’a jamais été un joueur offensif, et aujourd’hui, il le prouve encore une fois avec ses performances catastrophiques chez les Kings.

Bergevin avait raison : Danault est surpayé.

Rappelons-nous de l’été 2021. Marc Bergevin avait offert 5 millions par saison à Danault, mais ce dernier voulait plus.

Il a donc quitté Montréal pour Los Angeles, convaincu qu’il valait plus d’argent.

Aujourd’hui, avec le recul, qui avait raison? Bergevin.

À l’époque, plusieurs critiquaient l’ancien DG du CH pour ne pas avoir donné 500 000$ de plus à Danault.

Le Québécois avait même confié à des proches qu'il trouvait le comportement du DG tout simplement honteux.

Une honte...à 500 000 dollars...

Mais regardons où on en est aujourd’hui : Danault n’est qu’une ombre de lui-même et son contrat est devenu un fardeau.

Si le Canadien avait signé Danault, il serait encore sur la masse salariale du club aujourd’hui, freinant la reconstruction et empêchant l’équipe d’accumuler de précieux choix au repêchage.

Pendant ce temps, Jake Evans, le joueur que plusieurs voyaient comme un simple centre de quatrième trio, a maintenant plus de buts que Danault cette saison. 11 buts pour Evans contre 5 pour Danault. Qui aurait cru ça?

En plus, Evans est trois ans plus jeune (28 ans contre 31 ans) et coûte presque trois fois moins cher (1,7 M$ contre 5,5 M$).

Pour un joueur qui fait exactement le même travail que Danault – et mieux cette saison –, c’est une évidence : n’importe quelle équipe prendrait Evans avant Danault aujourd’hui.

Le plus ironique? Les Kings cherchent activement à obtenir Evans. S’ils réussissent, ça voudra dire une chose : même Los Angeles sait que Danault n’a plus sa place.

Danault est devenu ce que les partisans montréalais redoutaient : un joueur surpayé, qui ralentit son équipe et qui ne justifie plus son salaire.

Si Montréal avait cédé à ses exigences en 2021, aujourd’hui, le CH serait pris avec un contrat similaire à celui de Josh Anderson, un joueur qu’on attend désespérément de voir partir.

Les partisans du Canadien peuvent donc souffler. Danault n’est plus un problème à Montréal. 

Et si ses performances continuent d’être aussi médiocres, les Kings vont vite regretter d’avoir cru qu’il était une pièce maîtresse de leur alignement.

On lui a reproché tellement de décisions… mais sur ce coup-là, il avait entièrement raison. 

Danault n’était pas un joueur offensif, Danault ne méritait pas 5,5 M$ et Danault ne valait pas la peine de perturber la masse salariale du CH.

Aujourd’hui, le Canadien construit son avenir avec des joueurs comme Ivan Demidov et David Reinbacher, des espoirs qu’il n’aurait peut-être jamais eus avec Danault dans l’alignement, aidant l’équipe à être “trop bonne” pour finir en bas du classement.

Mais il ne faut pas se le cacher : Phillip Danault en veut encore à Marc Bergevin.

Humainement, il ne lui pardonnera jamais ce qu’il a vécu à Montréal.

Et pourtant, si on prend du recul, cette histoire n’a jamais été qu’une décision comptable, une décision purement stratégique pour le bien du Canadien.

Mais du côté de Danault, l’histoire est toute autre. Son départ de Montréal a été marqué par une profonde amertume, et sa relation avec Bergevin s’est brisée bien avant l’été 2021.

Tout a commencé en 2018, lorsqu’il a dû signer un contrat de trois ans, sous pression, juste avant son mariage.

Bergevin savait exactement ce qu’il faisait. Il connaissait la situation personnelle de Danault et a attendu le dernier moment pour lui offrir un contrat qu’il ne pouvait pas refuser.

La menace de l’arbitrage planait, et Danault ne voulait pas que cette incertitude gâche un des plus beaux jours de sa vie.

Pris dans un piège émotionnel, il a accepté un contrat qui, selon lui, ne reflétait pas sa véritable valeur.

Ce fut un moment déterminant, un coup dur pour lui et sa famille.

Trois ans plus tard, lorsque les négociations pour une prolongation ont débuté, la confiance était déjà ébranlée. Danault voulait être reconnu comme un joueur de premier plan, un centre top-6 capable de contribuer offensivement.

Il voulait plus d’argent, plus de responsabilités, et surtout, plus de respect. Mais Bergevin, fidèle à sa vision rigide de la gestion salariale, a maintenu son offre à 5 millions de dollars par saison, refusant de céder aux exigences du clan Danault.

Même si la différence était de 500 000 dollars par année.

C’est là que la rancune est devenue irréparable. Sentant qu’il n’était pas désiré à sa juste valeur, Danault a pris la décision de quitter Montréal pour Los Angeles.

Mais ce qui l’a le plus blessé, ce n’est pas seulement l’offre de Bergevin, c’est la manière dont les négociations ont été gérées.

Quand Mathias Brunet a rapporté que Danault avait refusé une offre de 6 ans et 30 millions de dollars, le joueur savait exactement d’où venait cette fuite : c’était une manœuvre pour le mettre dans une position intenable auprès des partisans.

La perception publique s’est retournée contre lui, et sa famille en a énormément souffert.

Pour Danault, il n’y a aucun doute : Marc Bergevin l’a humilié publiquement. Il l’a forcé à choisir entre son ego et son avenir financier, et il a orchestré son départ en manipulant l’opinion publique.

Mais si Danault voit cette histoire comme une trahison, il faut remettre les choses en perspective.

Ce que Bergevin a fait, c’était avant tout une décision d’affaires. Il n’a pas agi par cruauté, mais bien par "business"'.

Il avait un plan clair : ne pas compromettre la masse salariale pour un joueur qui, selon lui, ne valait pas l’investissement demandé.

Et avec le recul, qui avait raison ?

Bergevin.

Alors oui, Danault en veut à Bergevin. Il lui en voudra probablement toujours. Mais la réalité, c’est que Bergevin a fait ce qu’il devait faire.

Et aujourd’hui, non seulement il faut le remercier, mais peut-être même s’excuser.

Car sans lui, Montréal serait toujours enlisé dans la médiocrité.

Alors, au final, il faut dire merci à Bergevin. 

Merci d’avoir laissé partir l’un des joueurs les plus surestimés de toute la LNH.