Maxim Lapierre a lancé un message vibrant à Donald Brashear et à tous ceux qui attendent avec impatience des bagarres sur la glace : il ne veut pas de singeries, de bagarres pré-programmées, ni d'une ligue de goons.

Alors que beaucoup s'attendaient à voir un affrontement spectaculaire entre Brashear et un autre joueur lorsque Jonquière affrontera Sainte-Hyacinthe, les spectateurs de la Montérégie risquent d'être déçus. Lapierre est catégorique : il ne veut rien savoir de ce genre de comportement.

Les anciens joueurs du Canadien, Maxim Lapierre et Guillaume Latendresse, ont récemment acquis une équipe dans la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH). Cependant, ils sont déterminés à éviter que des «singeries» ne viennent gâcher leur projet.

Lapierre et Latendresse se sont lancés dans l’aventure de la LNAH non pas pour revivre les jours où les mêlées générales et les combats arrangés étaient monnaie courante, mais pour moderniser et assainir l'image de la ligue.

«On ne dit pas qu’on va éliminer les bagarres. Ce qu’on veut éliminer, ce sont les singeries,» a déclaré Lapierre au Journal de Montréal.

«Les partisans sont fiers de leur équipe, alors c’est important que les joueurs aient un comportement exemplaire.»

En tant que propriétaires d’une nouvelle équipe à Saint-Hyacinthe, Lapierre et Latendresse, qui ont eux-mêmes connu les bagarres dans la LNH, reconnaissent que les batailles font partie du hockey, qu’elles sont tolérées et légales. Ce qu’ils veulent éviter, ce sont les excès, notamment lors des échauffements.

«Ce n’est pas de la lutte. Ça arrive un combat, mais ça n’a pas besoin de devenir un cirque,» a souligné Lapierre, ajoutant que la LNAH évolue dans la bonne direction et que «les partisans sont rendus ailleurs.»

Lapierre et Latendresse souhaitent que les familles puissent venir assister aux matchs sans crainte.

«Les parents vont pouvoir amener leur enfant aux matchs,» assure-t-il.

L’un des objectifs principaux du duo est de sanctionner sévèrement les gestes dangereux, par le biais de suspensions ou même d’exclusions.

«Après ça, un nouveau joueur de talent va rentrer parce qu’il va se sentir en sécurité. Il y aura un effet boule de neige,» estime Lapierre, qui espère rapatrier des Québécois évoluant actuellement en Europe et ailleurs.

Maxim Lapierre et Guillaume Latendresse veulent transformer la LNAH en une ligue où le talent et le jeu exemplaire priment sur les bagarres et les comportements inappropriés. Leur vision est claire : faire de la ligue un endroit sûr et attractif pour les joueurs et les familles.

Finalement, la position de Maxim Lapierre fait l'affaire de Donald Brashear.

"Il y a de bons joueurs dans la ligue maintenant. Il y a des gars qui ont du talent. J’ai joué ici l’année du lock-out dans la LNH il y a 20 ans, c’était bien pire que ça," affirme Brashear. (Crédit: La Presse)

Il admet qu’il y a encore parfois des comportements inappropriés dans les gradins, mais se demande : "Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse ?"

Ce retour, il l'a choisi de le faire dans la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH). En 2004, pour maintenir sa forme pendant le lock-out de la LNH, Brashear avait disputé 47 matchs dans ce circuit, accumulant 260 minutes de pénalité. Mais aujourd'hui, il insiste sur le fait que le Brashear de maintenant n’est plus celui de jadis.

"Quand les Marquis m’ont appelé l’été dernier, ç’a été ma première question : est-ce que vous m’appelez pour que j’aille me battre ? Je leur ai dit de laisser faire si c’était ça. J’irai pas là pour me battre, j’ai fait ça toute ma vie. Quand ça arrive, c’est parce que c’est moi qui décide. Dans le feu de l’action, des fois, le naturel revient assez vite…"

Donald Brashear n’est pas le premier joueur à tenter un retour au jeu, mais son retour est particulier. Avant de dire oui aux Marquis, d’autres équipes de la ligue l’ont contacté, mais toujours pour la même raison : "on aimerait ça que tu te pognes…"

Mais Brashear n’est plus dans cet état d’esprit.

"Dans la LNH, j’étais payé pour faire ça, et même dans ce temps-là, j’aimais pas ça."

"Avec le temps, frapper un gars et ensuite voir la tête aller d’un bord pis de l’autre, voir le sang, ça devient moins drôle."

"Dans la LNH, à un moment donné, tu entres dans le moule, parce que c’est ça qu’on te demande de faire. Mais pour moi, jouer au hockey, c’était pas ça. Quand j’étais jeune, jouer au hockey, c’était marquer des buts, faire des passes, jouer de manière physique, oui, mais jamais pour se battre. Une bataille, ça vaut pas un but ou une passe, ça met pas des points au tableau."

"Je joue encore, alors on peut dire que j’ai été épargné… Dans le temps, on n’était pas trop au courant des dangers. Les gars comme moi, on vivait avec cette pression-là, la pression de toujours devoir lutter pour un poste la saison suivante. La plupart des gars signaient des contrats à court terme, alors c’était assez stressant."

Pour Donald Brashear, revenir sur la glace représente une renaissance personnelle et une opportunité de renouer avec sa passion première, le hockey, dans un cadre où il peut pleinement apprécier le jeu sans les contraintes et les attentes du passé.

Il peut respirer. Lorsqu'il affrontera le Battailon de Sainte-Hyacinthe, il n'aura pas à se battre. Car Maxim Lapierre et Guillaume Latendresse veulent changer cette ligue de "goons". 

Ce n'est pas gagné. Mais dans la vie, ce qui compte, c'est l'intention. Et il faut avouer que les deux "boys" de la Poche Bleue ont les valeurs et les principes bien placés.

Ils vont faire du grand bien à cette ligue. Reste à voir s'ils vont vraiment réussir à changer la menalité "Slap Shot" de la LNAH...

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