Brûlure pour Joshua Roy: il ne sera plus jamais le même à Montréal

Brûlure pour Joshua Roy: il ne sera plus jamais le même à Montréal

Par Marc-André Dubois le 2025-08-17

Joshua Roy est convaincu qu’il peut encore se tailler une place dans l’alignement du Canadien de Montréal. Il le dit, il le répète, et il semble même y croire sincèrement.

Pourtant, derrière les portes closes du Centre Bell, le discours est tout autre : la direction cherche activement à l’échanger.

Et c’est là toute la cruauté de cette histoire. On parle d’un joueur qui, il y a à peine un an, représentait l’un des grands espoirs québécois de l’organisation, mais qui aujourd’hui se retrouve au bord de l’oubli, sacrifié au nom d’une reconstruction où d’autres ont pris sa place.

La saison dernière devait être celle de Joshua Roy. Après avoir percé la LNH en 2023-2024 et montré des flashs encourageants, il arrivait au camp d’entraînement avec un poste presque assuré.

Mais il a déçu. Physiquement, il n’était pas prêt. Mentalement, il n’avait pas cette rage de s’imposer qu’exige un club en pleine guerre interne pour chaque poste. Résultat : il a perdu son siège avant même d’avoir eu la chance de convaincre.

Dans une équipe qui valorise le mérite, Roy a été rattrapé par la dure réalité. Son rendement, jugé insuffisant, a ouvert la porte à d’autres.

Zachary Bolduc a été amené précisément pour remplir ce rôle offensif québécois que Roy n’a pas su endosser. Et quand un joueur repêché localement se fait supplanter par un autre du même profil, le message est clair : la direction ne croit plus vraiment en lui.

Aujourd’hui, Roy se retrouve dans une situation désespérée. Derrière lui, une armée de jeunes pousse fort : Owen Beck, Oliver Kapanen, Florian Xhekaj.

Devant lui, des vétérans comme Joe Veleno et Samuel Blais sont prêts à se battre pour une place, eux aussi. Le rapport de force ne joue plus en sa faveur. Aux yeux du CH, Roy n’est plus une priorité, mais une monnaie d’échange.

C’est pourquoi le discours public et le discours interne divergent. Devant les caméras, Roy affiche confiance et détermination.

« Tous les trois, nous voulons le même résultat, c’est de jouer avec les Canadiens », dit-il en parlant de ses compatriotes.

Derrière les caméras, les dirigeants voient surtout un joueur qui a perdu de la valeur, mais qui peut encore être utilisé pour obtenir une pièce qui correspond mieux à leurs besoins.

Il faut être lucide : si Joshua Roy se bat au camp d’entraînement, ce n’est pas pour gagner une place à Montréal. C’est pour augmenter sa valeur avant un échange.

Les signaux sont clairs : l’organisation ne lui fait plus confiance à long terme. Le fait que son contrat arrive à échéance cette saison rend la situation encore plus urgente.

Le Canadien ne veut pas le perdre pour rien, mais ne veut pas non plus miser sur lui pour son avenir. Cela laisse une seule option réaliste : le transfert.

Le cas Roy illustre une tendance plus large dans la reconstruction du CH : aucun espoir n’est sacré. Ceux qui saisissent leur chance montent dans l’échelle, ceux qui trébuchent sont rapidement écartés.

C’est brutal, mais c’est la réalité d’une équipe qui veut redevenir compétitive rapidement.

Pour les partisans, c’est un coup dur. Roy représentait une lueur d’espoir, un ailier québécois talentueux qui pouvait rallumer la flamme locale.

Mais à Montréal, l’histoire est souvent impitoyable. Les attentes étaient immenses, la chute est horrible. Sa progression ralentie, sa hiérarchie bousculée, et ses chances réelles d’intégrer le CH s’évaporent.

Roy, lui, continue d’y croire. Il parle comme un joueur qui se voit déjà en uniforme bleu-blanc-rouge cet automne. Mais la vérité, c’est qu’il joue probablement ses dernières cartes avec le Canadien.

Sa meilleure option pour relancer sa carrière pourrait bien passer par une autre organisation, prête à lui donner le rôle que Montréal n’a plus l’intention de lui offrir.

L’arrivée de Zachary Bolduc au sein du Canadien a été un point tournant. Non seulement il comble le vide que Roy devait remplir, mais il le fait avec une intensité et un flair offensif qui plaisent immédiatement à l’état-major.

Bolduc est plus rapide, plus explosif, et il incarne cette mentalité de guerrier qui séduit Martin St-Louis. En comparaison, Roy est apparu lent, hésitant, et incapable de s’imposer dans les moments critiques.

Montréal n’a pas de place pour deux projets identiques : un seul allait survivre. Et c’est Bolduc qui a gagné cette guerre silencieuse.

Le coup est encore plus dur quand on observe la hiérarchie locale. Joe Veleno, par exemple, n’a jamais eu le statut de sauveur, mais il gagne des points auprès du staff avec son contrat garanti.

Samuel Blais, quant à lui, amène une énergie et un gabarit qui le rendent utile dans un rôle de profondeur. Ces deux joueurs n’ont jamais eu les attentes qui pesaient sur Roy, mais aujourd’hui, ils lui passent devant dans la file.

Le message est sans pitié : au lieu d’être le Québécois mis en vitrine, Roy est devenu redondant.

Il est pratiquement certain que Kent Hughes tentera d’inclure Roy dans une transaction. Le profil est clair : un espoir offensif qui n’a pas percé, mais qui pourrait rebondir dans un marché moins impitoyable.

Roy pourrait redevenir intéressant avec moins de pression sur les épaules. À Montréal, la patience est épuisée.

Ce qui arrive à Joshua Roy n’est pas un cas isolé. Les espoirs québécois porteurs d’attentes disproportionnées se sont souvent écrasés sous le poids du chandail tricolore.

Le syndrome "Jonathan Drouin": souffrir de cette pression unique.

Roy, lui, rejoint la liste. Le public rêvait d’un ailier offensif local, mais la réalité montre encore une fois que Montréal brûle souvent ses talents québécois au lieu de les élever.

Le plus cruel, c’est que Roy ne semble pas encore l’avoir accepté. Dans ses paroles, il se voit toujours à Montréal. Dans les faits, sa fin est déjà écrite.

À moins d’un miracle au camp, il sera échangé ou rétrogradé, et son nom disparaîtra des plans d’avenir du CH. Son nom est tout simlement... brûlé...

La vie est sans pitié à Montréal... pour les Québécois qui n'arrivent pas à s'élever...