Ça chauffe entre Montréal et Nashville: Kent Hughes et Barry Trotz à la table des négociations

Ça chauffe entre Montréal et Nashville: Kent Hughes et Barry Trotz à la table des négociations

Par Marc-André Dubois le 2025-06-06

C’est le nom sur toutes les lèvres. À Montréal, au Combine de Buffalo, dans les corridors de TVA Sports et même dans les conversations entre dépisteurs : Caleb Desnoyers. L’enfant prodige de Moncton, le centre québécois flamboyant, est devenu l’objet de toutes les convoitises… et d’un bras de fer hallucinant entre le Canadien de Montréal, les Predators de Nashville et le Mammoth de l’Utah.

Mais ce qui rend cette saga encore plus captivante, ce sont les mots du principal intéressé.

« S’ils veulent gagner, oui. Moi, je gagne partout, alors… il faudrait qu’ils le fassent », a-t-il lancé avec une confiance tranchante, comme un leader prêt à porter le CH sur ses épaules.

Une déclaration choc, livrée droit dans les yeux de la presse montréalaise. Un cri du cœur qui sème un vent de panique au sein de l’état-major du CH.

Le message est clair : avancez… ou regrettez...

Avec les choix 16 et 17 en poche, le Canadien sait qu’il n’a aucune chance de repêcher Desnoyers sans bouger. Et Caleb, lui, l’a bien compris. C’est une invitation à l’audace, un ultimatum envoyé à Kent Hughes :

« Vous me voulez? Faites votre entrée dans le top 5, vous ne le regretterez pas. » La déclaration n’a pas seulement électrisé les partisans, elle a réveillé un élan de patriotisme hockey au Québec.

Parce que Desnoyers, ce n’est pas seulement un bon joueur. C’est peut-être le sauveur d’une province qui cherche désespérément sa prochaine grande vedette.

Pierre-Luc Dubois, Alexis Lafrenière… Ce sont les derniers Québécois à avoir été repêchés dans le top 5. Et depuis? Rien. Le désert. Le vide identitaire.

Caleb veut briser cette spirale et s’en fait une mission. « Depuis que je suis jeune, je le dis en entrevue, je veux être au top. Je suis fier d’être Québécois, de représenter notre langue. C’est plate de voir que présentement, on a peut-être moins de joueurs québécois dans la LNH. »

Desnoyers veut être celui qui ramène la fierté.

Ses statistiques parlent d’elles-mêmes : 89 points en saison, deuxième meilleur pointeur des séries dans la LHJMQ, capitaine désigné des Wildcats, entrevue après entrevue avec des équipes de la LNH qui n’ont même pas la moindre chance de le repêcher… parce qu’il est trop haut. Trop fort. Trop prêt.

Et il n’a pas peur de la pression. Au contraire, il l’embrasse.

« Au Québec, sans dire que les médias sont forts, il y a de la pression. C’est comme avec le Canadien : quand ça va bien, tu es la huitième merveille du monde. Quand ça ne va pas bien, c’est plus dur. Mais j’aime ma position, j’en mange, du hockey. »

C’est exactement ce que Montréal attend depuis trop longtemps. Un Québécois assumé, intense, talentueux, et prêt à devenir l’âme de l’équipe.

Le problème? Caleb Desnoyers est dans la mire du Mammoth de l’Utah, qui détient le 4e choix au total. Une équipe dirigée par Bill Armstrong, réputé pour être prudent avec ses jeunes espoirs.

Un DG qui ne précipite rien, qui aime le développement structuré. Et c’est là que ça devient inquiétant: Desnoyers veut jouer dès l’an prochain.

« Ma mentalité, c’est de jouer dans la LNH le plus vite possible. C’est de voir si je joue cette année ou pas. »

Un clash de philosophie. Armstrong pourrait très bien penser que Desnoyers va frapper un mur s’il est trop rapidement inséré dans une ligue d’hommes. Et il est encore plus probable qu’il préfère un jeune défenseur top 4 ou un attaquant top 6 déjà établi pour maximiser la valeur de son choix.

Est-ce que Kent Hughes a ce type de joueur? À moins d’offrir Juraj Slafkovsky, ce qui n’est pas du tout dans les plans. La réponse est non.

C’est pourquoi tous les yeux se tournent vers Nashville, qui détient le 5e choix. Une équipe qui, elle aussi, cherche un centre. Une équipe en reconstruction. Et surtout, une équipe avec laquelle Kent Hughes a déjà flirté lors du repêchage 2023.

Rappelons-le : les Predators avaient offert Yaroslav Askarov et le 15e choix pour le 5e choix des Canadiens, qui est devenu David Reinbacher. Montréal avait refusé. Un an plus tard, les rôles sont inversés. Le CH rêve du 5e choix. Et Nashville a l’opportunité d’exiger le même genre de retour.

Le Canadien possède cette fois les choix 16 et 17. Suffisants? Pas seuls. Il faudra probablement y ajouter un espoir. Logan Mailloux? Un package autour de Mailloux + les deux choix pourrait faire tourner des têtes. Surtout que les Predators n’ont pas besoin de tout reconstruire : ils veulent des éléments prêts à contribuer rapidement.

Le fait que Montréal détienne les deux mêmes choix qu’à l’époque de l’offre d’Askarov n’est pas anodin. C’est une ironie du sort. Un clin d’œil du destin. Cette fois, le CH pourrait ajouter un centre élite, québécois, charismatique, et prêt à dominer dès sa saison recrue.

Et Caleb Desnoyers continue de tendre la main. En entrevue avec TVA Sports, il a lancé un message qui fera vibrer tous les fans montréalais.

On lui a demandé de s’imaginer à Montréal, avec Ivan Demidov. Sa réponse? D’une assurance désarmante :

« Tu as vu ce qu’il était en mesure de faire l’an dernier. Tu sais ce que je peux faire. Tu peux mettre n’importe qui d’autre avec nous et on va livrer! »

Alors que Montréal voit les rumeurs et l’enthousiasme circuler, Desnoyers devient un phénomène médiatique. Il multiplie les rencontres. Il a soupé avec l’Utah. Il est invité à dîner avec Nashville. Il parle à 21 équipes. Mais dans son regard, dans ses mots, tout indique une préférence claire : Montréal.

Le problème, c’est que s’il tombe au 5e rang, quelqu’un va le prendre. Et ce quelqu’un pourrait bien être Nashville, s’il n’y a pas d’échange. Le temps presse.

Kent Hughes a maintenant deux options : rester passif, espérer un miracle… ou foncer, comme l’exige Caleb Desnoyers. Et c’est là que tout se joue.

Le message de Desnoyers ne laisse aucune place à l’interprétation. Il veut jouer à Montréal. Il veut gagner. Il veut le faire maintenant.

Mais pour y arriver, Kent Hughes doit poser un geste fort. Et s’il ne le fait pas, le Québec pourrait voir un autre de ses joyaux porter une autre couleur… pendant que l’organisation continue de rêver au retour d’un héros local.

Le compte à rebours est lancé.

Caleb Desnoyers ou la continuité de l’échec québécois du CH?

Ce repêchage pourrait changer l’histoire. Et le CH ne peut pas se permettre de le regarder passer.