Cauchemar pour Jakub Dobeš: Laval l'attend

Cauchemar pour Jakub Dobeš: Laval l'attend

Par David Garel le 2025-12-23

Samuel Montembeault peut respirer. Un parfum de miracle flotte soudainement : le gardien vétéran qu’on croyait enterré, oublié, humilié, celui dont on disait la carrière déjà en miettes, va… faire le voyage en Floride.

Et pour qu’il y ait un siège de libre dans l’avion, quelqu’un devra descendre.

Et selon ce qui circule, ce quelqu’un pourrait être Jakub Dobeš, lui qui n'est pas exempté du ballottage.

C’est dire à quel point la situation a basculé.

Parce qu’au moment où le journaliste Eric Engels a avancé que Jacob Fowler allait retourner à Laval après le match à Boston, le Québec a explosé.

À travers les réseaux sociaux, la colère du Québec a explosé : personne n’acceptera que celui qui vient de blanchir Sidney Crosby retourne voir Utica et Belleville alors qu’il prouve chaque soir qu’il appartient déjà aux lumières de la LNH.

Et cette indignation collective a forcé l’organisation à revoir son plan.

Alors que tout indiquait qu’une décision purement administrative allait s’imposer (rapatrier le vétéran, redescendre le petit dernier), la réalité de la glace est venue fracasser le plan du CH.

Car Fowler n’est plus un rappel temporaire venu éteindre un feu ; il est devenu un incendie lui-même, mais un incendie enflamme la province entière.

On ne renvoie pas un gardien comme ça, alors qu'il est déjà numéro un dans la tête des fans, mais aussi celle du coach.

C’est précisément ce qui ouvre une porte… à Samuel Montembeault, dans un retournement que personne n’avait vu venir.

Dans l’immédiat, tout indique qu’il sera bel et bien du voyage vers la Floride.

L’homme que tout le monde croyait condamné à prolonger son exil à Laval, celui que certains imaginaient déjà passer les Fêtes en solo, loin de l’équipe, loin de la LNH, va rejoindre le groupe pour le périple le plus délicat de décembre.

Ce geste a des implications immenses.

Car si le club décide d’apporter trois gardiens aujourd’hui, il devra en laisser un au sol demain. Et dans les coulisses les mieux informées, un nom commence à flotter avec insistance : celui de Dobeš.

Ce n’est plus un secret : Stéphane Waite, qui a évalué et encadré des gardiens au sommet de la pyramide, ne cache pas son inquiétude.

Ses mots avec Mario Langlois ont été d’une clarté brutale : l’athlète de 22 ans est « hors-contrôle », « déséquilibré », « en panique », trop souvent couché, trop souvent étendu comme un enfant dans la neige, incapable de gérer les rebonds, incapable de contrôler ses mouvements.

L'ancien coach de Carey Price est sans pitié.

Des mots qui coupent sec. Des mots qui blessent.

Mais des mots qui disent exactement ce que la LNH voit en ce moment : un jeune qui a du talent, mais dont la technique est déficiente, qui s’accroche au jeu au lieu de le dominer, qui devient la risée en direct d’une émission qui ne prend jamais de gants blancs.

Quand Maxime Talbot mime un ange dans la neige à RDS, ce n’est pas une caricature, c’est un signal : l’image publique du jeune gardien est en train de s’effondrer.

Et lorsqu’un ancien entraîneur en chef des gardiens, respecté comme peu d’autres, affirme qu’un séjour à Laval lui ferait du bien, ce n’est plus une suggestion, mais une évaluation professionnelle lourde de conséquences.

L’autre réalité incontournable, c’est que le public, celui qui remplit l’aréna, celui qui donne au CH son identité, celui qui a crié « Fowler! Fowler! » samedi soir au point de couvrir la voix de Renaud Lavoie, ne laissera jamais passer une décision qui renverrait le garçon à Laval.

Ce serait affecter son développement tellement on voit sa capacité à absorber la pression comme s’il avait déjà 400 matchs derrière lui.

Chaque mouvement du jeune homme raconte la même histoire : il est prêt.

Et Montréal a toujours su reconnaître ses élus.

Alors lorsqu’une rumeur affirme que c’est lui qui devrait faire ses bagages, le Québec entier est prêt à faire une émeute.Et pour une des rares fois dans l’histoire récente, cette pression populaire est en train de changer une décision interne.

Le message est clair : c’est Dobeš qui doit redescendre, pas le prodige.

Et voilà où surgit la beauté presque poétique de cette situation :

En refusant de sacrifier Fowler, le Québec vient de sauver Montembeault.

Le gardien qui avait tout perdu retrouve soudainement une place.

Une présence de vétéran pour supporter le prodige?

C’est comme si la vie, pour une fois, avait décidé de lui relâcher la gorge.

Le débat ne fait que commencer.

Ce futur voyage en Floride décidera, en silence, du destin de trois carrières.

Et pour la première fois depuis longtemps, celle du vétéran n’est plus condamnée.

Ce sera Fowler ou Dobes qui sera envoyé à Laval pour le voyage des Fête. Espérons que Stéphane Waite a raison.

C'est " l'ange dans la neige " qui doit prendre l'autobus de la ligue américaine.